Unknown

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Unknown
Video Transcript:
Alors, vous avez entendu en ce moment parler pas mal de harcèlement de rue avec Marlène Schiappa, qui va faire une loi pour pénaliser le harcèlement de rue, et je voulais profiter de cette vague-là pour discuter un petit peu de harcèlement de rue, de chevaliers blancs et de psychopathes. Vous allez comprendre tout à l'heure le lien, mais si vous l'avez déjà compris, c'est que vous êtes très intelligent, félicitations. Le harcèlement de rue est un phénomène qui est évidemment à prendre très au sérieux, surtout lorsqu'on a envie, lorsqu'on a l'habitude de faire des rencontres à froid, c'est-à-dire rencontrer des femmes dans des lieux publics.
Eh bien, parce que c'est important de se mettre à la place de la personne qu'on veut séduire, c'est important de comprendre ce qu'elle ressent, ses appréhensions, ce qu'elle a vécu, ce qu'elle vit au quotidien, et ainsi pouvoir mieux la rassurer. Je recommande donc vivement de discuter avec des filles, de leur demander de nous raconter leur expérience, une mauvaise rencontre dans la rue pour ainsi mieux comprendre, mieux se mettre à leur place et mieux les comprendre. Alors, ça peut paraître choquant au début, et au final, on se rend compte qu'elles en parlent avec une certaine banalité, surtout les jolies filles, surtout les filles qui ont l'habitude de se faire emmerder.
Vous voyez, elles vont raconter que ce n'est pas anodin de se faire cracher dessus, ce n'est pas anodin de se faire suivre dans la rue, de se faire parfois suivre jusqu'à chez elles, ce n'est pas anodin d'avoir un homme, par exemple, se branler en face de soi à l'intérieur de son pantalon. J'ai même été témoin moi-même d'une scène dans une bibliothèque à Paris, dans une grande bibliothèque publique, c'est à la BPI. Il y avait un homme assis à côté, en face de moi, qui touchait les cuisses d'une femme pendant qu'il se masturbait.
J'ai même des filles qui m'ont raconté qu'elles se faisaient passer pour des débiles mentales, des malades mentales, pour faire fuir, pour repousser certains hommes qu'elles trouvaient très bizarres ou qui leur faisaient peur. Il existe donc des hommes qui emmerdent des femmes dans la rue, mais c'est une minorité d'hommes, une minorité bruyante qui fait parler d'elle. Et il faut savoir que c'est une minorité qui n'est absolument pas représentative de la population masculine.
En aucun cas, nous, les hommes normaux, c'est-à-dire les hommes gentils et respectueux, qui n'avons aucune intention de faire du mal aux femmes, ne devrions porter les péchés de cette minorité d'hommes qui emmerdent les femmes, sous prétexte que nous avons le même sexe qu'eux. C'est un amalgame, comme on dit. En effet, je pense pouvoir affirmer, sans trop d'hésitation, que mise à part une entre les jambes, je n'ai pas grand-chose en commun avec ces hommes-là.
Je n'ai pas grand-chose en commun avec un homme qui crache sur une femme sous prétexte qu'elle est habillée trop sexy. Or, beaucoup d'hommes, des hommes gentils, des hommes respectueux, des hommes de bonnes intentions, n'osent pas draguer, n'osent pas aborder des femmes dans des lieux publics, faire des rencontres à froid, parce qu'ils ont peur d'emmerder la fille, qu'ils ont l'impression que ça va la mettre mal à l'aise, que c'est même un acte égoïste de faire ça. C'est marrant parce que ce sont les hommes les moins concernés par le harcèlement de rue qui vont se sentir le plus concernés par les souffrances qui sont infligées aux femmes.
On reconnaît là le chevalier blanc qui, à force de faire culpabiliser, d'avoir un discours qui porte tous les péchés de la planète, va, en lisant les journaux, se rendre compte qu'il vit dans un monde cruel, dans un monde difficile pour les femmes, dans un monde de misogynie. Et lui, en tant qu'homme privilégié, parce que ce sont, disons-le, des hommes hétérosexuels, devrait se sentir mal par rapport à tout ça. Sa seule rédemption, eh bien, ce serait de sacrifier sa masculinité.
La priorité du chevalier blanc, et globalement la priorité de l'homme moderne, notre priorité à nous, les hommes modernes, devrait être de montrer patte blanche. En fait, de rassurer les gens en disant : "Vous inquiétez pas, je ne suis surtout pas macho, je ne suis surtout pas sexiste. Regardez, je me suis complètement purifié de ma masculinité, je suis un être asexué, il n'y a pas de souci, c'est bon pour le bien de l'humanité.
Je ne draguerai jamais de filles dans la rue, je protégerai la cause des femmes, la cause féministe, dans des débats futiles, lors des dîners, des terrasses de café, et je serai un fervent opposant au mansplaining. " Voilà mon combat. À force de nous faire, je vous disais, en nous expliquant qu'un homme qui pleure, c'est beau, que nous devrions explorer notre homosexualité latente, que nous ne devrions surtout pas être violents ou agressifs, ou tout ce qui est masculin, globalement, à force de sacrifier notre masculinité, il ne faudra pas s’étonner qu'on ne sache plus protéger une femme physiquement dans la rue.
Comme si, quand elle a réellement des emmerdes, les femmes, comme les hommes, ont envie de faire de belles rencontres. Elles ont envie de faire de belles rencontres spontanées, naturellement, et peu importe que ça se fasse là ou pas, dans la rue, au boulot, peu importe. Ce qui compte, c'est la spontanéité.
Alors, évidemment que les femmes ont l'habitude de se faire emmerder dans la rue, mais elles n'ont pas l'habitude de se faire draguer tout simplement. Un homme qui vient voir une femme de façon limite candide, tendant la main et en proposant de construire quelque chose, eh bien, c’est très rare. Combien de filles m'ont raconté que ce matin, en prenant le RER, elles ont croisé le regard d'un homme ?
Killer qui leur plaisait, et cet homme-là les regardait aussi, mais elles ne comprenaient pas. Elles étaient sidérées et ne comprenaient pas pourquoi cet homme-là n'était pas venu leur parler, alors que c'était clair qu'elle était intéressée et que lui aussi l'était. On reproche souvent aux hommes qui font des rencontres dans la rue, dans des lieux publics, à froid, qu'ils ne devraient pas faire ça dans la rue, parce qu'il y a des lieux faits pour ça.
Mais il faut savoir qu'il y a des hommes et des femmes qui n'ont pas forcément envie d'aller dans des lieux faits pour ça pour faire des rencontres, parce que pour eux, le coup de foudre ou une belle rencontre ne devrait pas forcément se faire dans un cadre, à des horaires donnés, mais plutôt de façon naturelle et spontanée. Alors, soit en allant au travail, dans le RER, soit en achetant un bouquin à la FNAC, en allant faire ses courses, peu importe. Il n'y a pas de lieu en fait pour faire une belle rencontre.
Alors, ces fameux lieux faits pour ça, où les féministes nous invitent à aller faire des rencontres, c'est quoi ? C'est globalement les bars, les boîtes de nuit et ces sites de rencontres. Comme par hasard, ce sont tous des lieux payants.
Déjà, les bars et les boîtes de nuit, ça c'est un milieu qui ne convient absolument pas à tout le monde, puisque il faut apprécier le monde de la nuit, aimer se coucher tard, apprécier danser, apprécier la musique forte et être un minimum extraverti pour être entouré de plein de gens. Le problème, c'est que ce n'est pas représentatif ni des hommes ni des femmes. Je conçois que ça plaise à certains hommes et à certaines femmes, mais il y a beaucoup de personnes à qui ça ne convient pas.
Alors comment elles font, ces personnes-là ? Du coup, on va leur dire : « Allez sur des sites de rencontres ! Ne parlez surtout pas à la femme qui est assise à côté de vous dans le RER et qui n'arrête pas de vous jeter des regards, et qui a un livre sur lequel vous pourriez entamer une conversation.
Ne lui parlez surtout pas ! » Attendez de rentrer chez vous pour engager une conversation sur Tinder. Ce qui est dommage aujourd'hui, c'est qu'on est en train de tendre vers une drague procédurière.
Il faudrait qu'ils aient des horaires pour draguer, qu'ils aient des lieux pour draguer. On aura bientôt plus le droit de faire de belles rencontres spontanément. Le coup de foudre se fera, dans le meilleur des cas, entre 2 et 3 heures du matin, en boîte de nuit, avec trois grammes dans le sang ou, au pire des cas, au détour d'un slip Kinder.
Vous imaginez les belles histoires racontées aux enfants. Alors maintenant, je vais essayer de dresser le portrait type d'un harceleur. Pour emmerder une femme dans la rue, c'est-à-dire pour, par exemple, cracher sur une femme qui est habillée de façon sexy ou pour commettre ces actes humiliants.
Ce que j'ai décrit au début, notamment, il faut être relativement froid émotionnellement. Il faut avoir très peu d'émotions en soi, il faut également avoir très peu d'embarras ou de gêne par rapport au regard des gens. Il faut avoir une propension très basse à ressentir la honte et il faut enfin avoir une empathie très faible, c'est-à-dire ne pas arriver à ressentir l'embarras ou la peur dans les yeux de sa victime.
Parce que si on ressentait cet embarras et cette peur, on ne commettrait pas ces actes. Toutes ces caractéristiques-là que je vous donne, ce sont des caractéristiques qui ressemblent à ce qu'on appelle la psychopathie. La psychopathie, c'est une des trois dimensions de la "Dark Triad".
Et la "Dark Triad", ce sont trois dimensions de la personnalité aversive, c'est-à-dire des dimensions de personnalités qui sont dangereuses, néfastes et violentes pour autrui. Alors, on va avoir le machiavélisme, le narcissisme que je ne vais pas définir ici parce que j'en parlerai plus tard, et la psychopathie dont je vais vous parler maintenant. Si on se réfère au NEOPI, je vous rappelle que c'est le test de personnalité le plus utilisé dans la recherche scientifique dans le domaine de la psychologie.
D'ailleurs, je vous ramène à ma vidéo sur l'extraversion si vous voulez avoir plus d'informations sur ce test de personnalité. Si on s'en réfère à ce test de personnalité, la psychopathie inclurait une agréabilité qui est très basse. Donc là, en l'occurrence, cela voudrait dire que ce sont des personnes très égocentrées, très égoïstes.
On va avoir un héroïsme qui est très bas, donc névrosisme, c'est-à-dire l'anxiété, la peur, ce genre de sentiments n'existe pas chez les psychopathes. C'est pour ça qu'on dit souvent que ce sont des personnes intrépides, aventurières. Du coup, elles ont un taux d'extraversion qui est relativement élevé.
Ce sont des individus très impulsifs, ils ont un niveau de conscience qui est bas, ils ont du mal à se mettre à la place des autres et surtout, ils ont une empathie qui est très, très faible, voire inexistante, c'est-à-dire qu'ils ne savent pas ressentir les émotions des autres. L'empathie, si vous voulez, c'est le meilleur garde-fou de la cruauté. C'est-à-dire qu'un individu qui ne ressent pas l'émotion de la personne en face de lui, de sa victime, va en fait percevoir sa victime non pas comme un être humain, mais comme un objet.
Un harceleur, un homme qui emmerde une femme dans la rue, ne ressent pas les émotions, ne ressent pas la peur ni l'appréhension. Il a l'air froid dans les yeux de sa victime. De la femme qu'ils emmerdent, et ainsi, il la traite comme un objet.
C'est comme ça que font les tueurs en série pour s'adonner à des actes cruels de façon froide. Alors, il y a juste une petite nuance à comprendre pour bien cerner le psychopathe. Un psychopathe, c'est vrai qu'il est vachement centré sur lui, mais il peut arriver à comprendre les intérêts de la personne qu'il a en face de lui, surtout s'il a un bon QI.
Il peut arriver à cerner les intentions de l'être humain en face de lui. Donc, si vous voulez, un psychopathe peut avoir une bonne empathie cognitive, c'est-à-dire qu'il peut comprendre l'état émotionnel de l'individu en face de lui. Il peut comprendre qu'il a peur ; ça peut même l'exciter.
Mais en aucun cas, il ne va ressentir cette émotion, et ça, c'est ce qu'on appelle l'empathie affective. Certains psychopathes peuvent avoir une bonne empathie cognitive, mais ils n'auront pas une bonne empathie affective ; ils ne peuvent pas ressentir l'émotion de la personne qui est en face de lui, et eux-mêmes ne ressentent pas d'affect. Ils ont une vie affective et une vie émotionnelle qui est proche du néant ; ils ne ressentent strictement aucune émotion, notamment la peur.
Il y a des études qui ont montré que vous prenez un individu et que vous le mettez face à des situations où la majorité paniquerait. Par exemple, en l'occurrence, c'était des chocs électriques. L'individu qui va se prendre un choc électrique, eh bien le psychopathe a un état physiologique qui reste calme en fait.
Il n'est pas anxieux à l'idée de recevoir une décharge électrique, il reste calme dans des situations où la majorité paniquerait. C'est une indifférence totale aux conséquences. D'ailleurs, j'ai vu dernièrement un témoignage sur un forum qui s'appelle "Mademoiselle", où une femme qui s'était fait harceler racontait qu'elle s'était fait carrément frapper par un homme qui avait proposé à des copines de lancer dans la nuit une soirée qu'ils organisaient.
Elle avait refusé, il a insisté, et donc il l'a frappée. En fait, alors qu'elle est tombée au sol, ses copines ont appelé les flics, et ce qui l'a étonnée dans son témoignage, c'est que l'homme est resté tout le long à observer la scène ; il n'est pas parti en courant. Il est resté stoïque.
Ça pourrait choquer n'importe qui que cet homme ne soit pas enfui en courant, mais en fait, ce n'est pas du tout étonnant si on part du principe que cet individu est peut-être un psychopathe, parce qu'il ne ressent aucune peur, aucune culpabilité, et surtout il a une indifférence par rapport aux conséquences. Donc, si vous voulez, c'est une sorte de ballet. Maintenant, si vous voulez vraiment vous en battre les couilles, devenez un psychopathe.
Alors, j'avais lu un bouquin d'un psychologue américain qui s'appelait Robert Hare, je pense, un jour, et il racontait le témoignage d'un psychopathe au tribunal, d'un psychopathe qui était un tueur en série et qui avait tué une femme. En fait, il expliquait qu'on lui disait : "Mais vous n'avez pas ressenti le froid ni l'épouvante dans les yeux de votre victime ? " Et il disait : "Moi, ça m'est déjà arrivé de ressentir de la terreur, et j'ai trouvé que c'était plutôt une émotion agréable.
" En fait, cet exemple-là, c'est pour vous montrer que le psychopathe n'a strictement aucune idée de ce qu'il ressent ; il a une vie émotionnelle qui est proche du néant. Il ne ressent pas d'émotions, il ne comprend pas les émotions, et pour compenser ça, eh bien, pour compenser cette pauvreté émotionnelle, il est obligé d'essayer de se sentir vivre à travers en comblant des besoins comme le sexe, le besoin de pouvoir, contrôler les autres, ou des sensations fortes. Bon, alors pour conclure, si vous vous reconnaissez dans cette présentation, je vous invite à ne surtout pas aller draguer des femmes dans la rue.
Mais si ce n'est pas le cas, tant mieux. Je veux nuancer ce que j'ai dit juste avant : évidemment, je ne suis pas en train de dire que tous les hommes qui emmerdent des femmes dans la rue sont des psychopathes. Je suis en train de dire que ces hommes qui emmerdent dans la rue ont des caractéristiques qui font fortement penser à la psychopathie.
Je veux aussi expliquer qu'il y a aussi des causes sociologiques. J'ai choisi une interprétation psychologique. Cette vidéo avait aussi pour but de rassurer pas mal de "chevaliers blancs" ; moi-même, j'en étais un, donc je m'excuse de ce groupe-là en leur expliquant que, non, ils n'ont pas à s'inquiéter quand ils vont aborder une femme dans la rue ; ce ne sont pas des harceleurs, ni des mecs égoïstes, ni des emmerdeurs.
Ils sont en train d'accomplir leur devoir de reproduction, mais ils ne sont en aucun cas en train de harceler. Et j'espérais leur montrer à travers cette présentation qu'ils sont relativement loin d'un harceleur. Le mec moyen, le mec gentil, respectueux, est relativement loin de cette minorité bruyante que sont les harceleurs, qui ressemblent fortement aux psychopathes.
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