Le danger des introvertis

89.61k vues2830 MotsCopier le textePartager
Les Philogynes
Mes 7 leçons pour rendre une femme amoureuse (gratuit) : https://www.lesphilogynes.com/secrets-rendr...
Transcription vidéo:
Si vous considérez que vous êtes introverti, regardez bien cette vidéo parce qu'on va parler de l'introversion. Je vais vous livrer des choses que vous ne saviez pas sur l'introversion et je vais vous expliquer aussi malheureusement que l'introversion peut être corrélée à des risques de maladie. Donc, on va détailler ça, on va voir quelle facette particulièrement et on va voir comment on peut faire pour y pallier.
[Musique] L'introversion a été banalisée, je trouve, beaucoup ces dernières années sur Internet, sur les réseaux sociaux. On a l'impression que tout le monde est introverti. Je pense que ce n'est pas juste une impression.
Je pense que sur Internet, entre nous, on est pas mal d'introvertis pour des raisons assez logiques. Les extravertis, en ce moment, sont dehors, en train de jouer au foot ou en train de faire du skate. Nous, on est là, entre nous, en train de regarder des vidéos, faire des vidéos, lire, etc.
Bon, effectivement, il y a peut-être une surreprésentation des introvertis sur Internet. Il y a aussi un autre phénomène, c'est cette tendance qu'on retrouve un petit peu sur les réseaux, qui est de valoriser finalement l'introverti, de le romantiser un petit peu, de nous faire passer pour un petit peu plus mystérieux, de nous donner des caractéristiques que l'on n'a pas. On n'est pas tous Ryan Gosling dans Drve, on n'est pas tous des mal Sigma.
Ça a été aussi favorisé par le MBTI, le MBTI qui est ce test de personnalité très populaire, qui plaît beaucoup, dans lequel on retrouve 16 types de personnalité où tout le monde est beau, tout le monde est gentil. Il y a des introvertis, il y a des extravertis ; la moitié sont introvertis, l'autre moitié sont extravertis. En fait, tout le monde est beau, tout le monde est gentil, tout le monde est au même niveau, tout le monde va réussir dans la vie, tout le monde a ses forces, beaucoup moins de faiblesses par contre.
On en parle beaucoup moins, et ça, ça a mis dans la tête des gens l'idée que tous les traits de personnalité se valent. Et ça me fait mal de le dire, mais ce n'est pas vrai, c'est faux. Malheureusement, tous les traits de personnalité ne se valent pas.
Il y a clairement des traits de personnalité meilleurs que d'autres, il y a des traits de personnalité plus adaptés que d'autres, y compris pour l'introversion et l'extraversion. Il vaut mieux être extraverti qu'introverti. Les introvertis ont plus de risques de développer, en l'occurrence, anxiété, dépression et parfois même schizophrénie pour des raisons assez simples, enfin pas assez simples, non justement, mais des raisons que je vais vous expliquer après.
Parce que ce n'est pas le tout de dire que les introvertis ont plus de chances d'être dépressifs, il faut expliquer pourquoi. Et c'est là que ça va devenir intéressant. Parce que l'introversion, ce n'est pas juste un type comme ça qu'on balance sans réfléchir, c'est quelque chose de bien précis.
Je ne vais pas me baser sur le MBTI, qui n'est pas scientifique, je vais me baser au contraire sur le modèle du Big Five, sur le test de personnalité néopay qui est issu du modèle du Big Five. Le Big Five, c'est un modèle qui est utilisé dans toute la littérature scientifique en psychologie pour évaluer la personnalité. Le Big Five repose sur cinq grandes dimensions de la personnalité : ouverture, conscience, extraversion, agréabilité et névrosisme.
Ce qui est intéressant, contrairement au MBTI ou à d'autres tests de personnalité, c'est que ces cinq dimensions-là, on les a trouvées non pas à partir d'une théorie, mais de manière empirique, à partir d'analyses factorielles. Je ne vais pas rentrer trop dans le détail, mais c'est quelque chose de particulier dans le Big Five : il n'y avait pas une théorie à la base, il n'y avait pas une hypothèse, il n'y avait rien. On est juste tombé comme ça sur cinq grands facteurs à partir d'analyses factorielles.
Ces cinq facteurs-là, on les retrouve à chaque fois, à chaque fois qu'on évalue la personnalité des gens, on retombe sur ces cinq grands facteurs qui sont tous distincts les uns des autres d'un point de vue statistique. Je ne vais pas rentrer dans le détail des qualités psychométriques d'un test, parce que ça ne vous intéresse pas, mais c'est un test qui est solide, c'est un test sur lequel on peut s'appuyer et c'est ce qu'on va faire dans cette vidéo. Comme chacune des cinq dimensions du Big Five, l'extraversion est divisée en six facettes : grégarité, assertivité, émotion positive, chaleur, activité, recherche de sensations.
Ces six facettes, elles fonctionnent un petit peu comme un système. Alors, elles sont toutes corrélées, c'est-à-dire que généralement, quand vous êtes grégaires, c'est-à-dire que vous aimez vous entourer d'un groupe, vous allez aussi avoir tendance à avoir plus d'émotions positives et vice versa. En fait, c'est logique, parce que les gens qui, dès leur enfance, ont aimé se retrouver dans des groupes sont des gens qui ont eu l'occasion de développer plus leurs compétences sociales.
Donc peut-être qu'ils sont plus capables que les autres d'exprimer la chaleur. Vous savez, exemple tout bête : la première fois que j'ai fait un stage, on m'a dit « Mais pourquoi tu as l'air tout triste ? » Et je leur ai dit « Non, je ne suis pas triste.
Non, en fait, c'est juste que je ne souriais pas. » Ils m'ont dit « Mais il faut sourire quand tu sers la main à quelqu'un pour dire bonjour. Il faut sourire.
» Eh bien, ça, c'est des choses qu'on apprend plus vite quand on est extraverti, parce qu'on est plus vite entouré de gens dans un groupe et on remarque plus vite que le sourire, c'est quelque chose qui marche bien dans le groupe et qu'exprimer donc cette chaleur, ça fait du bien au groupe et les gens vous le rendent bien. Et si les gens vous le rendent bien, ça vous rend heureux, et donc vous avez plus d'émotions positives. Puisque vous êtes habitué au groupe, vous avez plus, euh, l'opportunité, bah, de développer certaines situations sociales particulières, comme par exemple la gestion de conflits.
Et donc, si vous gérez bien les conflits, vous avez plus d'assertivité, qui était une des six facettes, vous vous souvenez ? Et puisque vous aimez le groupe, et ben, avec le groupe, on va aussi plus rechercher les sensations fortes, parce que quand on est en groupe, on a tendance à se pousser un peu les uns les autres. Le niveau d'énergie augmente, on va faire plus les cons, on va faire plus des trucs un peu cons.
Bref, vous voyez que tout ça, c'est un système tout ça. Et comme je suis souvent en groupe, j'ai du soutien social, donc j'ai moins, j'ai plus de probabilité de ressentir du soutien et donc des émotions positives. Tout ça est lié.
Ça, c'est le système extraverti. On pourrait faire pour tous les autres traits de personnalité. L'avantage pour les extravertis, bah, c'est que ce système, il est plutôt favorable pour préserver la santé mentale.
Euh, c'est probablement l'une des meilleures choses, d'ailleurs, pour préserver sa santé mentale d'être extraverti. Alors, je vous ai dit que ces six facettes fonctionnent comme un système, c'est vrai, mais elles sont aussi distinctes les unes des autres. Ça veut dire qu'on peut très bien être un introverti assertif, c'est-à-dire que je suis un introverti mais je ne me laisse pas faire, etc.
On peut très bien être un introverti qui a des émotions positives. Tout se nuance et tout se monte, tout se positionne sur un continuum. N'oubliez jamais ça.
C'est la particularité du modèle du Big Five, c'est qu'on parle bien de traits de personnalité et donc de cette notion de continuum et non pas de type. Typiquement, ça revient à dire que c'est soit introverti, soit extraverti. Donc c'est binaire.
Trait, ça revient à dire qu'on tire un trait, voilà, et on est plus ou moins extraverti sur l'échelle de l'extraversion. Donc il faut toujours tout nuancer. Et ce que je veux vous dire, c'est que ces six facettes, elles sont distinctes malgré tout, et il y en a deux particulièrement qui sont un risque pour les troubles psychopathologiques.
Il y a deux facettes qu'on retrouve beaucoup dans la dépression notamment et dans les anxiétés. Et si un introverti écoute cette vidéo, ce sont ces deux facettes sur lesquelles il doit travailler absolument. Je vais vous les donner tout de suite, ce sont la grégarité et les émotions positives.
C'est-à-dire qu'il existe une corrélation négative entre la grégarité, les émotions positives et le risque de développer des euh troubles psychopathologiques, comme notamment la dépression. Alors déjà, la grégarité, c'est beaucoup plus difficile de tomber en dépression et de le rester lorsqu'on est seul, plutôt que lorsqu'on est entouré, lorsqu'on a des amis, lorsqu'on a de la famille, etc. autour de nous, pour une raison assez simple : c'est que, bah, le soutien social, c'est important.
Le soutien social, c'est probablement l'une des choses les plus importantes. Vous savez, il y a cette statistique qu'on entend souvent, qui est de dire que la solitude, c'est aussi mauvais pour la santé que de fumer dix paquets de clopes par jour. Ou je ne sais plus trop exactement comment c'est formulé.
C'est vrai que c'est mauvais, mais parce qu'en fait, le soutien social, c'est un tampon. C'est-à-dire que nous sommes tous égaux face aux événements stressants de la vie. On va tous vivre des événements stressants dans la vie, on n'a pas le même niveau de résilience, et le soutien social, ça augmente votre résilience face aux événements stressants.
Le soutien social, c'est cette variable modératrice qui vient atténuer l'impact négatif du stress sur votre corps, sur votre risque de développer une dépression. Vous avez un événement stressant, vous avez une probabilité qui se transforme en un stress chronique ou en une dépression. Et au-dessus, vous allez avoir le soutien social qui va atténuer ce lien.
C'est un tampon, c'est un rempart, c'est une membrane. C'est ça qui vous défend, ça vous protège, au même titre que les émotions positives. Vous avez un événement stressant dans votre vie, et bien il y a des gens qui vont arriver à le mieux gérer, non pas en essayant de diminuer le stress, mais plutôt en augmentant les émotions positives dans leur vie, en allant se réfugier dans des choses qui leur procurent du bonheur, du bien-être.
C'est pour ça que les extravertis, attention, ils ne ressentent pas moins d'émotions négatives que les autres, ce n'est pas vrai. En revanche, ils ressentent plus fortement les émotions positives. Et ça, c'est une leçon intéressante : c'est que, des fois, plutôt que de s'acharner à diminuer les émotions négatives, il vaut mieux peut-être s'inspirer des extravertis et rechercher à booster les émotions positives.
Donc les extravertis ont moins de probabilité de tomber en dépression parce qu'ils ont un accès à ce soutien social, parce qu'ils sont plus grégaires, parce qu'ils ont plus de gens autour d'eux, ils reçoivent plus ce soutien-là, mais aussi parce qu'ils ressentent plus d'émotions positives. Ça, c'est faut les voir comme deux remparts face à la dépression. Là, vous allez me dire : « Léo, tu es sympa, mais on ne va pas devenir extraverti.
» Euh, alors dans un premier temps, effectivement, on peut se dire que, bah, ce n'est pas possible de changer sa personnalité. D'ailleurs, c'est dans la définition de la personnalité qu'un trait de personnalité, c'est quelque chose de relativement stable dans le temps et dans l'espace. Et puis, euh, particulièrement l'extraversion, si on regarde bien, on voit très tôt des différences entre les enfants.
Euh, entre les petits enfants qui vont être plus inhibés et d'autres qui vont être plus désinhibés, c'est une différence qu'on voit très tôt dans l'enfance. À partir de 4 mois, on peut identifier des enfants qui vont, plus tard, devenir plus extravertis, d'autres plus introvertis. Moi, je crois beaucoup en la neuroplasticité du cerveau.
Je pense qu'il y a beaucoup de choses qu'on peut changer dans notre cerveau, y compris notre personnalité. Et vous savez, il faut revenir à des choses très simples : la personnalité, ce n'est pas quelque chose d'ésotérique ou de mystique, détérê. On sait ce que c'est.
La personnalité, c'est un ensemble de comportements, de pensées et d'émotions que vous avez au quotidien. Tout simplement. Ça veut dire quoi ?
Ça veut dire que si vous contrôlez vos comportements, vos pensées et vos émotions au quotidien, par définition, vous transformez votre personnalité. Et c'est d'ailleurs ce qu'ont fait 131 étudiants dans une étude qui a été faite en 2020 sur un campus, dans une fac, dans une université en Californie, où ils ont demandé à des étudiants de se comporter de manière introvertie ou extravertie. Donc, les 131 étudiants étaient divisés en deux groupes.
Les extravertis, on leur demandait de se comporter de manière plus spontanée, euh, plus bavarde et plus assertive. Dans le groupe introverti, on leur demandait de se comporter de manière plus réfléchie, plus silencieuse et plus réservée. Ce qu'il en ressort, c'est qu'au bout d'une semaine, ceux qui étaient dans le groupe extraverti, même s'ils étaient introvertis de base (puisqu'on leur a fait passer des tests de personnalité avant), rapportaient une humeur plus positive.
Ils tenaient un petit journal de bord tous les jours et ils notaient des trucs. Donc, ils avaient une meilleure humeur : humeur plus positive, plus joyeuse, plus d'émotions positives, donc un sentiment plus fort de connexion avec les autres et une plus grande facilité à entrer en état de flow. Alors, ça, c'est assez intéressant : c'étaient plus concentrés sur leurs tâches au quotidien.
À l'inverse, c'était l'exact opposé pour ceux qui étaient dans le groupe introverti. Ils avaient une humeur plus négative et moins de connexion et de flow. Est-ce que ça veut dire qu'il faut changer sa personnalité ?
Je ne sais pas. Ça dépend de plusieurs paramètres. Ça dépend déjà : est-ce que vous avez un intérêt à le faire ?
Est-ce que l'environnement dans lequel vous évoluez requiert un certain trait de personnalité ? Par exemple, une personne qui veut gravir les échelons, avoir plus de pouvoir, va peut-être falloir être un peu plus extravertie. Peut-être faudra-t-il se [Musique] forcer.
Il va peut-être falloir jouer sur la plasticité de la personnalité, justement. Dans ces cas-là, ça devient intéressant effectivement de se dire : « Ok, je vais changer mon comportement au quotidien, je vais changer mes pensées, je vais changer mes émotions, parce que j'ai un but à atteindre. » Et ça, ça va dans le sens d'une dernière étude que je vais vous, euh, dont je vais vous parler, qui a été faite par Brian Little en 2008.
Lui, il a montré que les traits de personnalité étaient flexibles et qu'on pouvait temporairement basculer à l'autre bout du continuum d'un trait de personnalité. Je suis plutôt introverti sur le continuum, mais je peux, de manière temporaire, basculer sur le versant extraversion. Pourquoi ?
Parce que j'ai un but à atteindre. Et c'est ça qu'il dit : lorsqu'il y a de la motivation, lorsqu'il y a un projet, par exemple, qui nécessite de changer sa personnalité dans le but d'atteindre quelque chose, un objectif qui motive les gens, généralement, les gens arrivent plus facilement à transformer leur personnalité, déjà temporairement. Évidemment, ça va demander plus de ressources, et c'est pour ça aussi qu'on dit peut-être que les introvertis perdent leur niveau d'énergie plus rapidement lorsqu'ils se retrouvent dans un groupe.
Probablement qu'ils arrivent à se comporter comme des extravertis en groupe, mais au bout d'un moment, ça va les fatiguer plus rapidement que les extravertis. Évidemment, changer sa personnalité, ça demande beaucoup d'effort. Ça demande une attention permanente, et c'est pour ça que je pense qu'on ne peut pas changer plusieurs traits de personnalité à la fois.
Mais on peut en changer un. On peut changer un trait de personnalité à la fois à condition de mettre toute son énergie dessus, c'est-à-dire qu'il faut avoir une attention permanente sur son comportement, il faut avoir un contrôle permanent sur sa manière de parler, sur sa manière de réfléchir, sur ses émotions, etc. Mais je pense que c'est possible, c'est juste que ça va demander pas mal d'effort, et qu'au moindre relâchement, à la moindre fatigue, eh bien, on retombe dans ses vieux travers, on retombe dans ses vieilles habitudes.
Un petit peu comme si on voulait se défaire d'un accent. En montrant la vidéo, je me rends compte que le message ne transparaît pas hyper bien. Donc, je vais le reformuler clairement ici : si vous aviez deux choses à prendre chez les extravertis, ce seraient, un, leur capacité à ressentir des émotions positives et donc à penser de manière positive, et deux, leur facilité à aller rechercher le soutien social.
Droits d'auteur © 2025. Fait avec ♥ à Londres par YTScribe.com