[Musique] la destruction est toujours la solution on détruit des parts de nous-mêmes tous les jours on Photoshop nos imperfections on retouche les parties de nous qu'on déteste on modifie celle que les autres n'aimeraient pas on travaille notre identité on la modèle on la disyle on ne vit que par la destructionction et si nous étions tous des avrchevés sculés par la peur de ne pas être aimé depuis notre enfance nous avons été conditionnés à nous percevoir comme des individus fixes ayant une essence propre qui nous définit de manière permanente on nous demande qui veux-tu être quand
tu seras grand comme si l'identité était un choix figé à faire une bonne fois pour toutes mais ce concept repose sur une erreur fondamament ent nous ne sommes jamais une seule et même personne à travers le temps chaque moment de notre vie modifie notre perception de nous-même ce que nous pension être vrai il y a 10 ans ne l' plus aujourd'hui nos croyances évoluent nos préférences changent nos valeurs se redéfinissent pourtant nous nous accrochons à quelque chose d'illusoire une ligne directrice que nous nous racontons pour donner du sens à notre existence mais cette chose n'existe
que dans notre narration intérieure pas dans la réalité cette remise en cause de l'existence d'un soi permanent avait déjà été formulé par David humum au 18e siècle lorsqu'on tente de saisir notre identité en introspection on ne rencontre qu'un flux de perception les sensations les pensées les émotions sans noyau immuable il parle d'un faisceau de perception plutôt que d'un moi réel il rejoint donc l'idée que notre conscience d'être nous-même n'est qu'une construction mentale et non une essence fixe l'identité ne se construit pas dans le vide elle est continuellement façonnée par les attentes et les jugements des
autres chaque interaction nous pousse à adopter un rôle social particulier on ne se comporte jamais de la même façon avec nos parents nos amis nos collègues ou encore des inconnus nous apprenons dès l'enfance à nous adapter pour être accepté un enfant qui exprime une opinion impopulaire sera toujours moqué et corrigé ou même ignoré l'incitant à remodeler sa pensée pour mieux correspondre aux normes du groupe ce processus continue tout au long de notre vie nous n'adoptons pas une identité nous la négocions en permanence avec notre entourage Michel fouco montre que nos identités sont aussi produites par
des discours et par des systèmes de pouvoir plus vaste par exemple l'école la justice la médecine les institutions définissent des normes et des catégories qui influencent profondément la manière dont nous nous percevons ce qui veut dire que nous ne sommes pas seulement façonnés par les attentes explicites de notre entourage mais aussi par tout un ensemble de pratique et de discours qui nous assigne un rôle parfois notre insu Sartre lui parlait de la mauvaise foi ce phénomène où l'on joue un rôle pour répondre aux attentes extérieures nous savons au fond que nous ne sommes pas vraiment
ce que nous prétendons être mais nous continuons quand même ce jeu parce qu'il est nécessaire pour survivre dans la société dans le monde contemporain nous jonglons entre plusieurs identités nous avons une identité numérique façonnée par les réseaux sociaux où nous choisissons ce que nous montrons et ce que nous cachons nous avons également une identité professionnelle qui exige souvent de masquer notre vraie personnalité pour adopter une posture conforme à nos obligations nous avons enfin une identité intime réservée à nos proches et encore même ici nous jouons des rôle nos identités ne sont pas seulement multiples elles
sont parfois contradictoires on peut être quelqu'un de confiant en apparence mais profondément anxieux en privé on peut pronner des valeurs que nous ne respectons pas toujours nous sommes des puzzles aux pièces interchangeables et non des entités homogènes baudriard dans sa théorie des simulacres explique que dans une société saturée de représentation et d'image nous vivons plus la réalité mais une accumulation de masques et de fiction nos identités sont devenu des rôles que nous performons plutôt que des vérités que nous incarnons dans la même veine delleuse et guatari évoquent la subjectivité comme des assemblages de désirs de
relations de flux et de représentation plutôt qu'une entité stable et fermée chaque contexte social chaque interaction voire même chaque plateforme numérique réagence notre manière d'être nous ne formons donc pas un bloc homogène mais un réseau de composantes qui se combine et qui se recombine sans cesse il y a également un autre facteur qui sape notre illusion d'identité notre propre cerveau nous ment nos pensées ne sont pas vraiment les nôtres des études ont montré que notre cerveau prend des décisions avant même que nous en ayons conscience l'impression d'avoir un libre arbitre est finalement une illusion notre
mémoire également peut être trompeuse nous reconstruisons nos souvenir en fonction de nos émotions et de nos besoins du présent ce que nous croyons être des éléments centraux de not notre identité par exemple nos expériences passées sont en réalité des reconstructions partielles et souvent inexactes et enfin nos émotions nous manipulle nous nous définissons souvent en fonction de nos ressentis je suis une personne optimiste je suis quelqu'un d'anxieux mais ces états d'âmes fluctuent constamment en fonction de nos hormones de notre alimentation et même de notre sommeil surtout de notre sommeil si même nos pensées et nos souvenirs
ne sont pas fiables comment on peut prétendre être des individus cohérents et fixes si l'identité est une illusion pourquoi avons-nous tant besoin d'y croire et bien parce que cette illusion nous rassure nous avons besoin d'un fil narratif pour donner du sens à notre existence c'est ce fil même qui nous permet de prendre des décisions de nous projeter dans l'avenir et pour avoir des relations stable l'identité est une construction sociale et biologique mais ça ne signifie pas qu'elle est vide de sens elle nous sert de boussole même si cette boussole est en perpétuelle réorientation si on
pense que tout ça est une illusion si l'identité n'existe pas alors faut-il la déconstruire totalement faut-il effacer ce que nous croyons être pour ne laisser place qu'à une forme de neutralité un moi sans contour débarrasser des influences sociales et culturelles la déconstruction de soi est une étape souvent inévitable lorsqu'on prend conscience de l'artificialité de notre identité mais jusqu'où faut-il aller dans ce processus peut-on se déconstruire sans se perdre entièrement nous avons souvent l'impression de nous façonner avec le temps d'enrichir notre personnalité à travers nos expériences mais pourtant ce que nous appelons construction est bien souvent
une série de renoncement nous ne devenons pas nous éliminons ce que nous restons n'est pas le fruit d'un édifice en expansion mais d'une sélection d'un tri continu entre ce qui est socialement acceptable et ce qui ne l'est pas le fait de s'adapter pour survivre est souvent très représentatif de l'esprit humain c'est ancré en nous dès l'enfance nous comprenons instinctivement que certaines facettes de nous doivent être gommées pour éviter le rejet il y a toujours quelque chose d'inconscient qui se passe quand nous faisons une action qui pourrait être potentiellement mal vue par nos congénères un enfant
trop expressif finira par tempérer ses émotions s'il se rend compte que ses pleurs ou sa joie exubérante agaceent les adultes même chose pour un adolescent qui cachera ses goûts ou ses opinions s'il réalise que ça peut le rendre vulnérable au moqueries plus tard dans la vie professionnelle nous apprenons à filtrer notre manière de parler notre façon de penser afin de correspondre aux attentes implicite du monde du travail ce que nous voyons comme de la maturité ou du professionnalisme est en fait une suite d'ajustement de suppression nous renions ce qui dépasse pour nous conformer aux structures
existantes nous nous effaçons peu à peu nous devenons des individus calibré poli débarrassé des éléments jugés déviants mais dans tout ce processus nous perdons parfois ce qui faisait notre singularité l'adaptation sociale a un coup chaque silence chaque compromis contribue à nous rendre plus neutre plus interchangeable nous nous éloignons de ce que nous pourrions être pour nous conformer à ce que nous devons être le fait d'avoir une identité propre à chaque individu est en fait une invention moderne dans les sociétés traditionnelles la notion même d'individu distinct était secondaire par rapport à l'appartenance à un groupe on
ne devenait pas soi-même on occupait un rôle prédéfini dans la famille le clan l'identité était un prolongement des traditions et des fonction collective ce n'est qu'avec l'avènement de la modernité et du libéralisme que la quête du Moi véritable a émergé comme une nécessité existentielle et ce passage d'une identité collective à une identité individuelle a eu des effets ambigu d'un côté il nous a libéré des carcans imposés par la tradition de l'autre il nous a plongé dans une angoisse permanente nous ne sommes plus définis par un cadre rigide mais nous sommes désormais chargés de nous créer
nous-mêmes dans un monde où les repères sont mouvants et où l'injonction à l'authenticité est omniprésente si nous sommes entièrement responsables de notre identité alors chaque choix et chaque échec devient une remise en question existentielle et cette quête est un véritable labyrinthe une source d'anxiété où nous nous sentons perdus incapable de nous définir de manière stable la prise de conscience de l'artificialité de notre identité peut mener à une phase de déconstruction lorsqu'on comprend que tout ce que nous sommes est façonné par des forces extérieures la famille la culture la biologie les normes sociales et bien il
devient un tentant de vouloir tout effacer de se dépouiller de ses influence pour atteindre un soie pur débarrassé de toute contamination mais ça ça comporte un danger si nous poussons la déconstruction trop loin nous risquons de nous retrouver face au vide qui sommes-nous une fois que nous avons déconstruit toutes nos illusions un être sans repère sans structure flottant dans un éant identitaire or une identité même illusoire est nécessaire pour fonctionner dans le monde nous avons besoin d'un ancrage d'une continuité d'un minimum de cohérence pour agir interagir ou même exister la question n'est donc pas doit-on
se déconstruire mais plutôt jusqu'où aller dans cette déconstruction déconstruire certains conditionnement peut être libérateur prendre conscience des mécanismes qui nous façonnent nous permet de nous réapproprier une partie de notre existence mais déconstruire sans reconstruire c'est risqué de ne plus être rien il ne s'agit pas de faire table rase mais plutôt de choisir consciemment ce que nous voulons garder ce que nous voulons abandonner ce que nous voulons réinventer c'est précisément ce que le philosophe Jacques derida entend par déconstruction il ne s'agit pas de chercher une soi-disant vérité cachée derrière toutes nos illusions identitaires mais de montrer
que tout discours sur le Soi repose sur des structures qui peuvent être être remise en question la déconstruction n'est donc pas un simple démentantellement destructeur c'est un travail constant de mise en lumière des contradiction interne autrement dit il n'existe pas de fond ultime de l'identité à découvrir mais plutôt un espace d'ouverture pour se réinventé en permanence mais peut-on exister sans modèle même en rejetant les normes nous finissons toujours par nous structurer autour de nouveau modèles un individu qui rejette les conventions sociales traditionnelles finira par s'identifier à d'autres groupes qui partagent sa vision du du monde
nous avons un besoin fondamental d'appartenance tout ça c'est encré en nous comme j'ai pu déjà le dire et même dans la déconstruction nous cherchons inconsciemment de nouvelles formes de structuration finalement pouvons-nous accepter d'être des êtres en transformation sans chercher à affiger notre moi dans un cadre rigide ni nous perdre dans une déconstruction infinie la destruction est-elle la seule voix est-ce qu'on doit tout effacer jusqu'à disparaître renoncer totalement à toute identité de définition pour atteindre une forme de liberté ultime si nous ne sommes rien de stable si notre moi n'est qu'un enchevêtrement de perception éphémère comment
pouvons-nous exister pleinement faut-il embrasser cette absence d'identité comme une libération ou bien au contraire la combattre en cherchant à nous redéfinir sans cesse lorsqu'on réalise que notre identité est une accumulation de rôle et d'influence la tentation est grande de vouloir se reconstruire sur de nouvelles bases d'effacer l'ancien pour créer une version de nous-même qui serait enfin authentique on parle souvent de se réinventer comme si nous pouvions repartir de zéro choisir une nouvelle personnalité écrire un nouveau chapitre en ignorant tout ce qui nous a précédé mais c'est un leur on ne peut pas réellement se reconstruire
ex ni Hilo car même dans l'acte de réinvention nous sommes contraints par nos expériences passées par les traces laissées par notre histoire détruire une identité pour en bâtir une autre ne fait que déplacer le problème nous restons prisonniers de la nécessité de nous définir d'exister sous une forme reconnaissable d'avoir un fil conducteur qui nous donne une cohérence et même la société nous empêche de disparaître totalement elle exige de nous des étiquettes des catégories claires même celui qui cherche à tout effacer finit par seevoir assigner une nouvelle identité celle de l'individu en quête de renouveau à
moins de vivre en complète autarcie nous devons toujours composer avec des structures qui nous précèdent et nous dépassent alors si la reconstruction est une illusion faut-il pousser plus loin et tout abandonner jusqu'à ne plus chercher à se définir du tout les philosophies orientales notamment le bouddhisme offrent une alternative radicale à cette obsession occidentale de la définition de soi plutôt que de lutter pour fixer une identité elle enseigne le principe du non soi à partir de cette vision ce que nous appelons moi n'est qu'un flux de pensée d'expérience en perpétuelle mutation et ça rappelle la théorie
de yum que j'ai cité précédemment l'attachement à l'identité est vu comme une source de souffrance car il nous enferme dans une illusion de permanence qui va à l'encontre de la réalité du monde tout change tout est en constante évolution et vouloir fixer notre être dans une définition figée c'est lutter contre l'ordre naturel des choses mais cette approche elle est pas toujours facile nous avons grandi dans une culture qui valorise l'individualité l'identité forte accepter que nous ne sommes rien de stable peut être profondément déstabilisant comment interagir avec le monde si nous ne savons pas qui nous
sommes mais le fait d'accepter l'impermanence de notre identité ça ne veut pas dire qu'il faut sombrer dans le nihilisme ou la passivité ce n'est pas une négation de existence c'est une manière plus souple et plus lucide de l'aborder exister sans s'accrocher à une identité et en acceptant que nous sommes en transformation constante et bien nous gagnons en liberté nous ne sommes plus prisonnés de notre passé de nos choix d' hier des attentes que nous avons fixées par nous-mêmes nous pouvons avancer sans l'angoisse de perdre notre identité car nous savons que nous n'en avons jamais vraiment
eu une grâce à tout ça on peut voir aussi les autres sous un nouvel angle si nous cessons nous accrocher à notre propre identité nous pouvons cesser d'enfermer les autres dans des définitions fixes nous devenons plus tolérant face aux contradictions et plus ouvert à la complexité humaine plus enclin à accepter que chacun est un être en constante réinvention tout ça nous permet de dire que la destruction de l'identité ouvre la voie à une existence plus spontanée moins entravée par les attentes rigides que nous nous imposons à nous-mêmes la plus grande illusion n'est pas seulement de
chercher qui suis-je mais de croire qu'il y a vraiment un moi qui pose la question [Musique] [Musique]