bonjour aujourd'hui nous allons étudier la philosophie de Machiavel et pour commencer nous allons réfléchir un instant à la phrase la plus célèbre de Nietzsche dieu est mort car cette phrase est sans doute la meilleure clé pour pénétrer dans la philosophie de maquiavel Dieu est mort mais quand Dieu est-il mort qui l'a tué comment et pourquoi imaginez un roman policier dont toute l'intrigue porterait sur ce sujet une enquête sur la mort de Dieu et bien l'étude de la philosophie de macavel cela pourrait être ce roman tout d'abord le contexte Nicolas maciavel est un auteur florentin qui
est né en 1469 son œuvre la plus célèbre le prince a été écrite en 1513 or que s'est-il passé entre la naissance de Machiavel et le moment où il a écrit le prince vous le savez tous pile entre l'année 1469 et l'année 1513 il y a l'année 1492 1492 c'est la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et c'est pourquoi 1492 a été choisie par les historiens comme l'année qui marque la fin du Moyen-Âge et le début de l'époque mod mod 1492 c'est l'année de la révolution de la révolution du monde occidental c'est le moment où
l'illusion chrétienne commence à s'effondrer c'est la fin de la croyance dans une autorité transcendante une autorité au-delà du monde terrestre et l'effondrement de cette autorité l'autorité divine a pour conséquence la ruine de la base métaphysique sur laquelle reposaient toutes les valeurs du monde Occident la quête du Graal c'est finie Excalibur on oublie adieu le roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde adieu Merlin adieu la fé Morgane adieu la magie fini les valeurs chevaleresques d'héroïsme de bravoure et de sacrifice de soi pourquoi pour qui se sacrifier s'il n'y a rien au-dessus de soi adieu
donc l'innocence et la quête spirituelle de Perceval adieu la rédemption adieu la justice à Dieu la parole d'honneur et à Dieu l'honneur on oublie le filtre d'amour on oublie l'amour fou et donc on oublie aussi l'amour désintéressé et si on oublie l'amour désintéressé on oublie aussi l'amour tout court alors adieu Tristan et isold adieu lancelo et gonièvre en 1492 on ne débarque pas seulement sur le continent américain on sort aussi définitivement de la forêt de brosséiande maquiavel est le philosophe de cette révolution jusqu'à présent on se racontait une histoire une histoire qui tient en cinq
mots le but c'est le bien le but de la philosophie c'est le bien de l'humanité le but de l'action politique c'est le bien de la cité et cetera et bien désormais cette histoire le but c'est le bien on n croit plus on se réveille le but ce n'est pas le bien le but c'est le pouvoir parce que seul le pouvoir donne la liberté et la liberté c'est cela le seul bien on ne fait pas de la politique pour les autres on ne conquiiert pas le pouvoir pour faire le bien des autres on fait de la
politique et l'on conquiierre le pouvoir pour son propre bien pour sa propre liberté l'honneur la morale les grandes valeurs n'ont plus rien àoir là-dedans au Moyen-Âge Lancelot qui était amoureux de Guenièvre l'épouse du roi arur n'aurait jamais osé porter atteinte au roi Arthur pour satisfaire son amour il vivait son amour dans la douleur de sa fidélité au roi à l'époque de maciavel tout ça c'est fini il suffirait à l'ancelou d'un coup de poignard pour se débarrasser du roi Arthur et dès lors il n'y aurait plus d'obstacle à son amour avec gunièvre pour le dire autrement
la vie humaine n'est plus quelque chose de sacré et donc si un MEUR rend quelque chose possible alors c'est une solution comme une autre attention il ne s'agit pas de tuer par cruauté ça serait encore accorder trop d'importance aux anciennes valeurs car la cruauté d'une certaine façon est une passion désintéressée non il s'agit de tuer par intérêt aucun meurtre ne doit être gratuit mais s'il est payant aucun meurtre ne doit être exclu la voilà la nouvelle morale et encore ce n'est même pas une morale il faudrait plutôt dire la voilà la nouvelle sagesse la philosophie
des temps modernes la philosophie de Machiavel Machiavel est le premier philosophe à voir l'homme tel qu'il est et non pas l'homme tel qu'il devrait être ou tel qu'on voudrait qu'il soit et l'homme sa crève les yeux n'a pas été créé à l'image de Dieu autrement dit la nature humaine n'est pas animée par le bien elle est animée par l'intérêt égoïste le royaume à conquérir n'est plus au ciel mais sur la terre et la terre c'est un monde dont on connaît désormais la finitude un monde dans lequel il n'y a pas de miracle et surtout c'est
le seul et l'unique monde il n'y a pas d'autre monde inconnu à conquérir au-delà de l'Amérique et il n'y a pas de paradis à mériter au-delà de la mort l'horizon est désormais visible il est concret désormais le monde est fini et il n'est pas si grand et l'homme non plus n'est pas si grand il ne s'agit pas de le déplorer il s'agit de le constater et une fois que l'on a constaté la véritable nature humaine il s'agit de poser les bases d'une nouvelle philosophie le pouvoir est donc le véritable nom de la liberté et ce
dont le nouvel homme l'homme de l'époque moderne a besoin ce n'est pas d'une philosophie du bien c'est d'une philosophie du pouvoir 20 ans après la découverte de l'Amérique maiavel écrit le prince le prince c'est un traité qui explique comment conquérir le pouvoir et surtout comment le conserver alors pour commencer comment conquérir le pouvoir imaginons la conquête du pouvoir comme une relation amoureuse dans laquelle les deux amants s'appellent la fortune et la vertu la fortune c'est-à-dire la chance c'est la femme et la vertu c'est l'homme et la fortune ne peut aimer aucun autre homme que la
vertu nous allons y revenir mais d'abord notons que cette image de la fortune Machiavel ne l'a pas inventé dans l'antiquité romaine la fortune était une divinité qui incarnait déjà de façon allégorique la chance et cette divinité les Romains l'avaient eux même emprunté au grec chez qui elle s'appelait tiché dans la mythologie grecque tiché donc la fortune décide du destin des mortels mais sans jamais se soucier des actions que font les hommes elle symbolise donc le hasard aveugle vous pouvez être l'homme le plus courageux et le plus honnête du monde cela n'aura aucune influence sur la
fortune cette idée se retrouve dans le monde romain où la fortune représente toujours le destin avec toutes ses inconnues toutefois il y a un proverbe romain qui dit la fortune sourit aux audacieux et là déjà vous voyez qu'il y a un progrès du monde romain par rapport au monde grec on peut influencer la fortune par l'audace et Machiavel s'en souviendra mais entre l'Antiquité romaine et Machiavel il y a 1000 ans de christianisme et pour la mentalité chrétienne la fortune est absolument intraitable les voix du Seigneur sont impénétrables nul ne peut infléchir les décrets de la
fortune nous sommes totalement impuissant face au destin la fortune distribue le bonheur et le malheur sans obéir à aucune règle elle échappe à tout contre l'humain vous pouvez être bon chrétien et avoir la fortune contre vous tout ce que vous pouvez faire dans ce cas-là c'est d'attendre une vie meilleure dans l'autre monde sauf que comme nous l'avons dit à l'époque de Machiavel toutes les illusions chrétiennes commencent à se dissiper et donc Machiavel va revenir à l'idée romaine selon laquelle la fortune sourit aux audacieux à l'idée selon laquelle la fortune toute déesse qu'elle soit n'en est
pas moins femme et comme femme elle offre ses faveurs à ceux qui savent la conquérir mais qu'est-ce qui séduit le plus la fortune qu'est-ce qu'elle préfère un prétendant qu'il soit beau qu'il soit riche qu'il soit fort maavel répond de façon tranchante la seule qualité qui peut séduire la fortune c'est la vertu alors attention non pas la vertu dans un sens moral non pas la vertu chrétienne mais au contraire la vertu comme synonyme de l'audace la vertu au sens o maav l'entend désigne la virilité dans l'action est virtueux celui qui est capable d'analyser concrètement une situation
sans se bererser d'illusion ni se raconter d'histoire et dans cette situation qu'il comprend avec la plus grande lucidité celui qui a la vertu est aussi capable de prendre rapidement et fermement la bonne décision sans jamais se laisser freiner par la morale ainsi pour bien comprendre dans quel sens macavel ent tant le mot vertu il suffit de penser à la façon dont un amoureux audacieux va s'y prendre pour conquérir la femme qu'il convoite d'abord cet amoureux ne va pas se demander s'il peut ou non la séduire parce que s'il se pose cette question c'est déjà perdu
d'avance s'il a décidé de la séduire c'est qu'il sait qu'il est capable de le faire donc qu'il a confiance en lui évidemment il va s'en dire que l'amant ne se posera même pas la question de de savoir si la femme est libre ou non et si elle n'est pas libre il n'aura aucun scrupule aucune pitié pour l'homme avec qui elle est c'est ainsi et cette loi il faut bien avouer que nous la connaissons tous et personne ne se plaint qu'elle soit immorale tout le monde sait qu'en amour il n'y a pas de coup bas tous
les coups sont permis parce que l'amour les justifie et tout le monde sait aussi que plus la séduction aura été une lutte un combat sans merci entre les futurs amants plus leur félicité sera grande et bien pour le résumer en un mot la politique c'est comme l'amour tous les coups sont permis si le prince par son audace par sa vertu parvient à se faire aimer de la fortune alors il recevra toutes les faveurs de la fortune le hasard tournera à son avantage et il pourra s'emparer du pouvoir et dans ce sens macavel est un penseur
humaniste puisqu'il rend à l'homme la possibilité de contrôler au moins en partie son destin de conquérir sa chance une possibilité dont le christianisme pendant le moyen-âge l'avait totalement privé mais macavel ne s'oppose pas seulement à la morale chrétienne il s'oppose aussi il s'oppose d'abord à la morale platonicienne et c'est pourquoi pour bien comprendre la conception que Machiavel se fait de la politique il faut commencer par dire qu'elle est en rupture totale avec la conception que l'on s'en faisait jusqu'à lui jusqu'à Machiavel en effet le but affiché de la politique c'était de permettre l'avèement du bien
dans la cité cette conception de la politique elle est héritée de Platon dans son ouvrage La République Platon cherche les moyens de parvenir à une siété idéale cette société idéale a pour but de créer les conditions de vie qui permettront aux hommes de vivre selon les valeurs du bien la politique est donc un moyen en vue d'une fin et cette fin c'est l'avènement du bien et c'est pourquoi jusqu'à maquiavel la politique fut inséparable de la morale la recherche du bien devait être le fondement de toute action politique or selon ma cette conception morale de la
politique repose sur une vision erronée de la nature humaine Machiavel part du principe que l'homme n'est pas animé par l'idée du bien mais qu'il est animé avant tout comme nous l'avons dit par son intérêt égoïste et donc la faute originelle de Platon et de ses successeurs c'est de ne pas avoir vu l'homme tel qu'il est ou bien à la rigueur d'avoir vu l'homme tel qu'il est mais d'avoir pensé qu'on pouvait le changer le redresser grâce à l'action politique et ça Machiavel n'y croit pas du tout non seulement il est utopique de penser que l'on peut
corriger la nature humaine par la politique mais en outre il ne faut surtout pas chercher à le faire car le meilleur moyen de gouverner les hommes ce n'est pas de les rendre bons le meilleur moyen de gouverner les hommes c'est de s'appuyer sur leur fiblesse et d'exploiter leur vice les mauvais penchants humains ne sont pas un frein mais au contraire il constitue une auè une opportunité pour le pouvoir puisque les hommes ne sont pas mus par l'amour de l'autre mais avant tout par l'amour d'eux-même ils seront toujours plus égoïstes que généreux toujours plus hypocrites qu'onnête
toujours plus infidèle que fiable et donc toujours incapable d'orienter leur vie vers le bien on connaît le passage célèbre d'Alfred de musé tous les hommes sont menteurs inconstants faux bavard hypocrite orgueilleux et lâche méprisable et sensuel toutes les femmes sont perfides artificieuses vaniteuses curieuse et dépravée et cetera bon et bien puisque c'est comme ça puisque la nature humaine est comme ça alors le prince aussi doit être comme ça et donc il ne doit pas perdre son temps à attendre des citoyens qu'il gouverne des comportements vertueux dont ils ne sont pas capables au contraire le prince
doit regarder la nature humaine en face et s'appuyer sur elle pour gouverner le peuple est menteur il faut donc lui mentir le peuple est inconstant il faut donc être inconstant avec lui le peuple est hypocrite il faut donc que le prince le soit aussi les gens ne disent pas la vérité alors rien n'oblige le prince à dire la vérité les gens passent leur temps à faire des promesses qu' ne tiennent pas le prince doit faire de même faire des promesses et ne pas se sentir obligé de les tenir de toute façon ces promesses le peuple
les oubliera il les oubliera si le prince est capable de manipuler le peuple et comment manipuler le peuple c'est très simple d'abord en comprenant que la plupart des gens se laissent facilement distraire de leur intérêt véritable et sont prêts à abandonner des avantages réels contre des profits illusoires c'est ce que traduit la célèbre expression lâcher la proie pour l'ombre et à partir du moment où toute l'histoire humaine prouve que le peuple est toujours prêt à se laisser DUP paix toujours prêt à lâcher la proie pour l'ombre alors il suffit de lui donner l'ombre et c'est
d'autant plus facile que l'ombre ça ne coûte rien le prince ne doit donc pas réellement fournir au peuple ce dont il a besoin mais il doit plutôt faire croire au peuple qu'il répond à ses besoins et c'est une tromperie d'autant plus facile à faire lorsque le peuple n'a pas été éduqué entraîné formé à pratiquer la philosophie parce que la philosophie nous apprend à faire la différence entre les apparences et la réalité entre le vrai et le faux entre le discours sensé rationnel et le discours de séduction R de ficelle rhétorique tant que le peuple n'est
pas correctement formé à l'exercice de la philosophie il est facile de le tromper car il ne percevra pas son intérêt de façon rationnelle mais de façon affective c'est pourquoi le prince doit tout faire pour que le peuple reste enfermé dans l'opinion plutôt que de rechercher la vérité tout cela relève de la ruse Machiavel conseille au prince de sidentif au renard car le renard est le plus rusé des animaux et le prince a tout intérêt à conserver le pouvoir par la ruse mais lorsque cela n'est plus possible alors dit macavel le prince devra s'identifier non plus
au renard mais au lion il ne devra plus se soucier d'être aimé mais il devra se faire craindre se faire craindre par la force et au besoins par la terreur ces Prin princip écrit par macavel il y a 500 ans n'ont pas bougé d'un mimètre aujourd'hui on essaie de séduire le peuple et lorsque cela ne marche plus lorsque le peuple se révolte alors on passe aux violences policières systématique souvenez-vous des gilets jaunes éborgnement matraquage mutilation passage à tabac tir de flashb arrestation et condamnations arbitraires on connaît tous la liste elle se résume ainsi finit le
renard place au lion finit la ruse place à la force et ce que macavel nous dit c'est que tout n'est que rapport de force même lorsque le rapport de force est dissimulé par la ruse celle-ci n'a d'autre but que de donner une fausse impression de stabilité politique en réalité la stabilité politique ça n'existe pas ou plutôt si la seule stabilité politique nous dit Machiavel c'est justement le conflit qu'il soit masqué par la ruse ou qu'il soit visible par la force et c'est peut-être le point le plus subtil de sa philosophie traditionnellement on pense que la
stabilité politique c'est le moment où il y a le moins de conflit dans la société or pour Machiavel c'est le contraire la stabilité politique elle repose sur le conflit même plus le conflit est sous-jacent plus la fondation de la stabilité politique est solide mais attention pas n'importe quel conflit l'idée de Machiavel c'est que dans tout État dans toute République il y a deux partis les grands et le peuple une mauvaise constitution c'est celle qui permettrait à l'une de ces deux parti de détenir tous les pouvoirs car alors la République serait fatalement corrompu et elle serait
victime non seulement de la guerre civile mais aussi de la guerre tout court par conséquent une bonne constitution ne doit pas avoir pour but d'empêcher la rivalité entre ces deux classes mais au contraire de s'assurer que seul ces deux classes soient en rivalité et qu'il n'y ait surtout pas d'autrre rivalité c'est le seul moyen d'empêcher que se développent des factions des partis des ligues des États dans l'état qui ruineraient la stabilité politique alors qu'au contraire l'avantage de réduire la tenstion politique à la seule rivalité entre les deux classes principales les dominants et les dominés c'est
qu'elles font de l'État sur une seule lutte une lutte que l'on peut toujours essayer de contrôler mais qui permet aussi d'être le moteur qui fait avancer l'État mais toutefois macavel précise je cite la fin que poursuit le peuple est plus honnête que celle des grands car ceux-ci veulent opprimer et cela ne veulent pas être opprimés fin de citation et c'est pourquoi les principes macavéliens d'audace de vertu d'aptitude à saisir l'opportunité du moment décisif pourrait très bien être mise en pratique par le peuple lui-même prenons un exemple Juste pour rire bien sûr j'enregistre cette vidéo quelques
mois avant les Jeux Olympiques qui auront lieu cet été 2024 à Paris et bien si le peuple voulait le retrait de la réforme des retraites l'augmentation du SMIC et la revalorisation de tous les salaires il suffirait sans doute de pas grand-chose quelques préavis de grève sérieux dans des secteurs clés comme l'énergie et les transports juste avant les Jeux Olympiques et le pouvoir céderait tout de suite sans broncher et avec le sourire heureux d'avoir trouvé un compromis gagnant-gagnant comme on dit parce que le pouvoir est comme le peuple il ne comprend que le rapport de force
et tout comme on gouverne un peuple par la ruse et par la force on peut aussi mettre un prince à genou par la ruse et par la force c'est-à-dire par l'analyse concrète de la situation concrète on gagne la bataille en recherchant toujours le talon d'achile de l'adversaire et une fois qu'on l'a trouvé on ne doit surtout pas viser ailleurs c'est cela la vertu c'est cela conquérir la chance mettre la fortune de son côté alors là vous allez me dire que j'exagère que je fais dire à machavel ce qu'il n'a pas dit et bien détrompez-vous même
si ce n'est pas le maciavel qu'on apprend à l'école le macavel qui est au programme et l'on comprend bien pourquoi tout ce que je viens de dire mackiavel l'a dit et il l'a dit de façon bien plus radicale que je ne viens de le faire oh bien sûr il ne l'a pas dit dans le prince mais il l'a dit dans un autre ouvrage l'histoire de Florence le passage le plus célèbre de l'histoire de Florence concerne la révolte des chompis à Florence au Moyen-âge les chompis étaient la catégorie la plus pauvre des travailleurs de l'industrie textile
pendant l'été 1378 ses ouv ri prireent le pouvoir la panique fut telle chez les possédants que 150 ans plus tard à l'époque de macavel elle était encore dans toutes les mémoires dans l'histoire de Florence macavel imagine un ouvrier qui s'adresse à d'autres ouvriers pour les encourager à l'action politique et voici ce qu'il lui fait dire même si le texte est un peu long je vais le citer en entier d'abord parce que c'est sans doute la plus belle page jamais écrite par Machiavel ensuite parce que ce texte résume à la perfection toute la philosophie de Machiavel
enfin parce que ce texte est aussi celui dans lequel maavel tombe le masque et montre son vrai visage voici donc ce que maavel fait dire à l'ouvrier qui parle à ses camarades je cite nous devons chercher deux choses et fixer deux buts à nos délibérations l'un d'empêcher que nous soyons prochainement châtiés de nos actes l'autre de pouvoir vivre avec plus de liberté et de satisfaction que par le passé aussi faut-il selon moi pour que nous soit pardonné nos anciennes erreurs en commettre de nouvelles en redoublant de méfit en multipliant les incendies et les vols et
nous efforcer d'avoir en cela de nombreux compagnons car là où les fautifs sont nombreux on ne chatie personne là où l'on punit les petits délits on récompense les fautes graves quand les victimes sont nombreuses peu nombreux sont ceux qui cherchent à se venger multiplier les méfets nous procurera donc plus aisément le pardon et nous offrira la possibilité d'obtenir ce que nous désirons pour notre liberté il me semble que nous nous dirigeons vers des conquêtes certaines parce que nos ennemis sont riches mais désunis leur désunion nous donnera donc la victoire et leur richesse quand nous les
aurons prises nous les conserverons ne vous laissez pas impressionnés par l'antique noblesse de leur sang dont ils ne cessent de se prévaloir car tous les hommes ayant une même origine sont également anciens et sont faits de la même façon par la nature mettez-nous tout nu vous verrez que nous sommes semblables revêtez-nous de leurs habits et eux des nôtres nous paraîtrons certainement nobles et eux ne le paraîtront pas car seul la pauvreté et les richesses nous rendent inégau il me déplait que nombre d'entre vous se repentent de ce qui est arrivé et veuille s'abstenir d'entreprendre de
nouvelles actions si cela est vrai vous n'êtes assurément pas les hommes que je croyais ni scrupulle de conscience ni crainte d'infamie ne doivent nous effrayer car ceux qui l'emporte de quelque façon qu'il l'emporte n'en éprouve jamais de honte nous ne devons tenir aucun compte de notre conscience parce que là où comme nous on craint la fin et la prison il n'y a pas de place pour la peur de l'enfer mais si vous observer le comportement des hommes vous verrez que tous ceux qui parviennent à de grandes richesses et à une grande puissance y sont arrivé
par la ruse ou par la force ce qui par manque de sagesse ou par excès de sottise fu ce comportement reste toujours plongé dans la servitude et dans la pauvreté car les fidèles serviteurs demeurent toujours des serviteurs et les hommes bons sont toujours pauvres à la servitude n'échappe que les hommes audacieux et sans foi Dieu et la nature ont placé les biens à la portée de tous les hommes on doit donc user de la force quand on nous en donne l'occasion celle que nous offre la fortune ne peut être meilleure les citoyens sont désunis le
gouvernement hésitant les magistrats effrayés de sorte que l'on peut avant qu'il ne s'unissent et reprennent courage aisément les vaincre nous serons alors les maîtres de la ville ou bien nous y aurons assez de pouvoir pour que non seulement nos erreurs passées nous soient pardonnées mais que nous soyons en mesure de les menacer de nouvelles violences j'avoue que ce choix est audacieux et périlleux mais là où la nécessité l'exige l'audace devient sagesse combien de fois vous a-je entendu vous plaindre de l'avidité de vos patrons et de l'injustice de vos gouverns il est temps maintenant non seulement
de se débarrasser d'eux mais de devenir si puissant qu'ils auront plus à se plaindre et à craindre de vous que vous n'en aurez deux l'opportunité qui nous est fournie par l'occasion est fugitive c'est en vain que l'on cherche à la saisir de nouveau quand elle s'est enfuie vous voyez que vos adversaires se préparent prévenons leur dessein le premier qui reprendra les armes sera certainement vainqueur et entraînera avec son triomphe la ruine de son ennemi nombre d'entre nous en auront l'honneur tous la sécurité fin de citation alors qui était Machiavel l'ami des Princes l'ami du pouvoir
ou bien l'Ami du peuple réponse mackiavel fut l'ami de la vérité l'ami de la lucidité et surtout l'ami de la lutte machavel fut le premier à comprendre que le moteur de l'histoire n'est pas le sensus mais le conflit et que la morale n'a rien à voir là-dedans quand vous jouez aux échecs il n'y a pas sur les chiquier une pièce qui soit morale chaque pièce a pour but de vous permettre de vous emparer d'une pièce de l'adversaire et donc la morale n'est qu'une arme parmi d'autres qu'une ruse que l'on doit utiliser quand on en a
besoin macavel est le premier philosophe de l'ère moderne car il est le premier à considérer les choses comme elles sont et non comme elle devrait être le premier à comprendre que la seule vérité qui vaut la peine d'être saisie et utilisée c'est celle qu'il appelle lui-même la réalité effective c'est-à-dire l'analyse la plus lucide possible d'une situation et ensuite le fait d'agir pour transformer cette situation à son avantage seul ceux qui auront agi avec une telle vertu mériteront la victoire parole de philosophe