bonjour à tous aujourd'hui on va parler de Michel klouscar alors il est possible que le nom de Michel kouscar ne vous dise rien ce n'est pas un philosophe connu au sens où on l'entend classiquement il est surtout connu par un cercle assez restreint au sein de la philosophie contemp à savoir le cercle des théories critiques du libéralisme et si clouscar connaît un regain de popularité ces derniers temps c'est parce que ces analyses sur l'évolution de notre société font diablement écho à ce à quoi nous assistons depuis un certain nombre de décennies Michel kouscar est né
en 1928 il est mort en 2009 c'est un natif du Tarne qui a d'abord eu une carrière d'athlète de haut niveau donc on n'est pas vraiment sur le profil type de l'intellectuel tel qu'on se le représente et si le nom de kouscar a fait date c'est parce qu'il a été l'un des premiers à faire le lien entre le capitalisme et l'idéologie du désir et quand on parle d'idéologie du désir chez couscar on parle de ce qu'il appelle le freudomarxisme le freudomarxisme n'étant pas vraiment une synthèse de la pensée de Freud et de la pensée de
Marx mais c'est plutôt un mouvement de pensée qui tente de rapprocher le marxisme et la psychanalyse et clouscar voit dans ce freudomarxisme un pseudoarxisme c'est-à-dire que pour lui vouloir rapprocher marxisme et psychanalyse c'est déjà trahir le marxisme parce que dans l'ADN du marxisme il y a l'idée que ce sont les structure collective qui façonne l'individu tandis que dans l'ADN de la psychanalyse il y a un primat de l'individu sur les structures collectives donc pour kouscar le freudomarxisme ne peut-être qu'un oxymore mais c'est un oxymore au sein du qu le marxisme a été pour ainsi dire
absorbé le marxisme s'est fait manger par le frudisme et donc dans les fait ce qu'il reste c'est une idéologie libertaire une idéologie basée sur l'accomplissement du désir individuel or cette idéologie libertaire pluscar nous montre qu'elle est en réalité complice de ce qu'elle prétend combattre à savoir le capitalisme c'est très important de comprendre ça dès le départ pour klouscar l'idéologie libertaire ne s'oppose pas au capitalisme contrairement à ce qu'elle prétend ou à ce qu'elle pense elle en est l'auxiliaire l'auxiliaire idéologique du nouveau capitalisme de la consommation dans les cercles militants il est admis que la pensée
liberté s'oppose au capitalisme que libertaire et capitaliste ce sont de termes antinomiques c'est même l'un des objectifs principaux de l'activisme libertaire l'abolition du capitalisme quand on pense au libertaire on pense immédiatement à l'anarchisme à proudon à bacunin à crropotkin c'est-à-dire à des auteurs qui s'opposaient radicalement au capitalisme on connaît la célèbre citation de proudon la propriété c'est le vol difficile de faire plus anticapitaliste alors bien sûr il y a plusieurs branches au sein du mouvement libertaire il y a des spécificités il ne faut pas faire l'erreur de tout mettre dans le même sac mais globalement
ce qui unifie la pensée libertaire c'est le rejet de l'autor le rejet du pouvoir et en l'occurrence du pouvoir capitaliste c'est pour ça qu'il ne faut surtout pas confondre libertaire et libertarien je t'ai pas dit libertin libertarien un libertarien c'est quelqu'un qui pense qu'il faut laisser les individus absolument libre y compris et surtout en matière de marché pour les libertariens le capitalisme c'est pas un problème ou plutôt le problème du capitalisme c'est qu'il n'y en a pas assez c'est que le capitalisme n'est pas encore assez développé être libertarien c'est donc s'assumer comme procapitaliste alors qu'être
libertaire c'est être contre l'économie capitaliste pour le dire simplement le libertarien est favorable à un maximum de liberté individuelle surtout en matière de liberté économique tandis que Le Libertaire est favorable à un maximum de liberté individuelle surtout en matière de liberté morale le point commun entre les deux c'est l'anti-étatisme c'est le rejet de l'État comme structure coercitive comme structure qui opprime fondamentalement les libertés individuelles donc dans la pensée libertaire la lutte contre le capitalisme est adossée à la lutte pour l'expansion des libertés individuelles de ce qu'on appellerait aujourd'hui les droits sociétaux d'où une composante essentielle
de la pensée libertaire qui est la valorisation de la transgression parce que la transgression est un geste d'insoumission à l'autorité de l'État et bien ce que nous dit kouscar c'est que cette pensée libertaire qui historiquement s'est effectivement opposé au capitalisme en vient désormais à être au service du capitalisme en d'autres termes que le capitalisme et la pensée libertaire se confond désormais au sein d'une seule et même idéologie que kouscarnomme le libéralisme libertaire alors il va falloir expliquer parce que j'entends déjà des voix s'indigné on sait que la politique mobilise les passions et que quand les
passion parle la raison se tait donc que nous dit la raison selon Michel kluscar elle nous dit que pour des raisons dialectiques et on reviendra sur ce terme par la suite que pour des raisons dialectiques la pensée libertaire la pensée libertaire c'est-à-dire la pensée anti-autoritaire la pensée qui défend les libertés individuelles et la libre satisfaction de nos désirs que cette pensée libertaire joue un rôle moteur dans l'expansion du néocapitalisme parce que le néocapitalisme repose sur un nouveau modèle social qui est le modèle de la permissivité en d'autres termes le modèle social que veut le capitalisme
dont a besoin le capitalisme ce n'est pas un modèle répressif et prohibitif c'est au contraire un modèle permissif et transgressif pour le dire encore plus clairement le capitalisme a besoin du désir c'est ça le fondement de la thèse de kouscar et donc là on se heurte à une première opposition une première opposition qui consiste à dire que si le capitalisme constitue bel et bien un système oppressif un système négateur des libertés et prohibitif sur le plan moral en somme le capitalisme est un système réactionnaire et là kouscar nous remet les pendules à l'URE parce que
pour lui croire que le néocapitalisme serait un système réactionnaire c'est l'erreur à la source de toutes les erreurs Kluska remonte à 1947 et au plan Marshal le plan Marshal c'est l'aide financière accordé à la France par les États-Unis pour reconstruire le pays après la Seconde Guerre mondiale donc la France sans dette auprès des États-Unis et ce que nous dit cluscar c'est que cette dette nous n'allons pas devoir la rembourser économiquement nous allons devoir la rembourser culturellement ça veut dire quoi ça veut dire qu'en plus des dollars livrés à la France les États-Unis vont également introduire
dans notre pays une partie de leur marché en l'occurrence de leur marché du divertissement de leur marché du désir parce qu'évidemment les États-Unis pensent à leurs intérêts commerciaux et ils savent que pour convertir une population à un nouveau marché il faut refaçonner sa culture refaçonner les modes de vie autant que les modes de penser donc lcar analyse ça très méthodiquement c'est l'objet de son livre Le capitalisme de la séduction il nous parle de l'arrivée des flippeurs de l'arrivée des JBX de l'arrivée de tous ces objets du diversement qui selon lui ont pour fon de Pronger
lepport au ludique chez l'adulte le ludique c'est l'espace de l'enfance l' rappelle qu' a pour finalité la sore de l' c'est-à-dire l'apprentissage de l'effort et de la responsabilité et Touta remarque que les nouveaux objets culturels envoyés par les Américains favorise le maintien dans l'enfance le maintien dans la recherche du plaisir immédiat on joue pas pour gagner contrairement au travail le travail a toujours pour finalité de gagner quelque chose en l'occurrence de gagner de quoi se nourrir on joue pas pour gagner on joue pour jouer le ludique devient une finalité en soi et là on pourrait
y voir quelque chose de dérisoire quelque chose en tout cas d'innocent le fait que les Américains a introduit en France l'industrie du ludique mais nous dit non c'est pas dérisoire c'est pas disoire et c'est pas innocent non plus les Américains ne sont pas idiots ils savent ce qu'ils font ils nous convertissent à un nouveau modèle culturel le modèle culturel de la consommation ludique le modèle culturel de l'achat transgressif c'est-à-dire de l'achat qui n'a pas de fonction utilitaire morale était fondée sur l'économie sur l'épargne sur la fonctionnalité la nouvelle morale sera fondée sur le gaspillage gaspillage
au sens de dépenses inutile inutile si ce n'est l'utilité du divertissement et c'est ça selon kouscar qui signe l'entrée de la France dans le néocapitalisme ou plus exact l'entrée du néocapitalisme en France l'entrée dans une culture du divertissement l'entrée dans une idéologie du désir ce que nous dit kluscar c'est que nous avons une vision périmée du capitalisme et cette vision périmée nous empêche de voir les rages véritable de la société capitaliste nous subissons la domination capitaliste sans même nous en rendre compte et nous nous en rendons pas compte parce que nous fonctionnons sur un ancien
logiciel du capitalisme le logiciel du capitalisme répressif le logiciel du capitalisme autoritaire et moralisateur du capitalisme comme méchant ce que nous dit kouscar c'est que le capitalisme n'est plus méchant il est devenu très gentil il est devenu très serviable et c'est pour ça qu'il est beaucoup plus dangereux le capitalisme n'est plus méchant ça veut dire que le capitalisme n'est plus un système qui fonctionne sur la répression morale et pulsionnelle sur l'effort sur la privation sur la retenue ça c'est le capitalisme ancienne formule le capitalisme jusqu'au milieu du 20e siècle c'est-à-dire jusqu'au plan Marchal mais le
capitalisme a changé enfin non il n'a pas changé il a muté il a connu sa métamorphose sa mutation libertaire parce que ce n'est qu'en devenant libertaire que le capitalisme pouvait s'assurer le succès de ces nouveaux marchés marcher du plaisir marcher de la transgression marcher du sexe regardez autour de vous les panneaux d'affichage les publicités les séries télé et demandez-vous est-ce que le système dans lequel je vis m'incite au conservatisme où est-ce qu'il m'incite au contraire au plaisir au bien-être à la liberté poser la question c'est y répondre et c'est montrer que l'ancien capitalisme le capitalisme
basé sur la morale sur la prohibition morale que ce capitalisme là est révolu et que nous sommes passés à une nouvelle phase du capitalisme à savoir le capitalisme du désir le capitalisme est apparu grosso modo au 16e siècle il s'est surtout développé au 18e siècle avec les sort de la bourgeoisie et le capitalisme c'est l'idée selon laquelle la société devrait s'organiser autour d'un marché concurrentiel libre et non faussé que le marché doit primer sur le contrôle de l'État que l'État est bien gentil mais qu'il empêche quand même pas mal la société de se développer et
que si les individus sont libres de commercer la société s'en trouvera enrichie et apaisé la promesse du capitalisme des origines ce n'était pas seulement la prospérité des nations comme disait Adam siss c'était aussi la fin de la guerre de tous contre tous la fameuse théorie du Doux commerce cher à montescie et donc même si le capitalisme du 18e siècle est déjà attaché au concept de liberté dans la pratique le capitalisme est d'abord associé à la notion de travail c'est par le travail qu'on s'enrichit c'est par la privation qu'on accumule qu'on tésorise comme on disait à
l'époque la tésorisation c'est l'accumulation pour l'accumulation on ne dépense pas on n'investit même pas la richesse pour elle-même et surtout la retenue on se retient de dilapider son argent on se discipline et ce rapport entre capitalisme et discipline ce sera un peu la colonne vertébrale du capitalisme durant tout le 19e siècle vous avez peut-être déjà entendu parler de stakanov qui a donné naissance à l'adjectif stakanoviste stakanov c'était un mineur russe dans les années 30 et un jour stakanov a l'idée de segmenter le travail de ses camarades ouvrier de sorte que chacun n'effectue qu'une seule et
unique tâche c'est tout simplement l'application des principes du fordisme américain mais en Russie et donc ce jour-là stakanov et son équipe vont extraire 14 fois plus de charbon que sur une journée normale ils vont extraire 14 fois plus de charbon que sur une journée normale en appliquant les méthodes du capitalisme industriel et c'est ainsi que stakanov est devenu le symbole de la réussite par le travail alors en Russie il est surtout devenu le symbole du dévouement et de la productivité mais au-delà de la Russie stakanov fut le symbole du capitalisme à l'ancienne c'est-à-dire du capitalisme
disciplinaire qui permet de s'enrichir par le travail par le mérite aux États-Unis ça donnera le modèle du selfmade man l'homme qui s'est fait tout seul l'homme qui s'est élevé par ses efforts personnels et donc ce capitalisme discip inaire ce capitalisme de l'effort et de la restriction toutc nous dit c'est fini ce n'est plus ce capitalisme là qui domine aujourd'hui le capitalisme qui domine aujourd'hui c'est le capitalisme de la jouissance de la libération du désir un capitalisme de la frivolité et de la subversion de tout ce qui entrave le plaisir car désormais le capitalisme n'est plus
fondé seulement sur la production il est fondé sur la consommation et le comportement attendu par le consommateur n'est pas le comportement attendu par le producteur le producteur doit être austère le consommateur doit être jouisseur le producteur doit être obéissant le consommateur doit être libre parce que sinon il ne consomme pas j n dit l'ancienne morale interdisait le gaspillage elle interdisait la consommation à des fins non utilitaires le consommateur ne doit pas se demander s'il a besoin de ce produit mais s'il a envie de ce produit ce qui guide le comportement du consommateur c'est le dir
c'est la pulsion l'ancien capitalisme interdisait d'assouvir ses pulsions le néocapitalisme autorise l'assouvissement de sépulsion il promeut l'assouvissement de sépulsion d'où la schizophrénie du prolétaire contemporain schizophrénie du prolétaire contemporain parce que dualité du capitalisme contemporain répressif avec le producteur permissif avec le consommateur rien n'est plus faux nous dit kouscar rien n'est plus antinomique et contradictoire que l'idée selon laquelle le capitalisme contemporain serait basé sur la répression parce que la répression c'est le contraire de ce qui est attendu par le consommateur celui dont on veut qu' dépense on pense ou on dépense le consommateur doit dépenser il
doit dilapider ce qu'il gagne durement par son labeur la majorité des foyers français sont endettés le système de crédit crédit à la consommation crédit immobilier c'est l'illustration parfaite de la société du désir on achète avant d'avoir de quoi payer on consomme et ensuite on règle la note alors la question n'est pas de savoir si c'est bien ou mal la question est de se rendre compte que c'est comme ça que ça fonctionne dans l'ancienne conception du capitalisme dépenser servaient d'abord à s'équiper s'équiper du nécessaire ou en tout cas de ire parce qu'il faut bien satisfaire ses
besoins le néocapitalisme n'a plus pour moteur le besoin il a pour moteur le désir parce que contrairement au besoins le désir est illimité le désir n'a pas de fin dans un livre qu'il a publié en 1972 qui s titule néofascisme et idéologie du désir clouscar explique que contrairement à une idée répandue mais 68 n'a pas constitué un mouvement de contestation de l'ordre établi de contestation de l'ordre capitaliste mais qu'il a au contraire été l'occasion d'une mutation du capitalisme de sa forme traditionnelle et autoritaire à sa forme libertaire et et permissive alors M 68 ça fait
partie des sujets clivants donc pour certains mes 68 c'était un mouvement très positif un mouvement qui a permis de moderniser la société et de la libérer du poids des traditions pour d'autres mais 68 c'est le début de l'anarchie de l'anarchie au sens péjoratif au sens de désordre mais 68 c'est la destruction des normes la victoire du sexe la victoire de la transgression mais dans un cas comme dans l'autre on ne parle que de la dimension sociétale de M68 et pas de sa dimension sociale et ça c'est révélateur mais 68 ça a été la plus grande
grève ouvrière de l'histoire de France 100 millions d'ouvriers dans la rue c'est pas rien pourtant quand on parle de mes68 on parle rarement de la greffe des ouvriers on parle de la libéralisation sexuelle on parle d'il est interdit d'interdire un slogan du reste éminemment libéral bref on parle du Mai 68 étudiant pas du M68 ouvrier le ma68 étudiant représenté par la figure de Daniel conbandit et d'ailleurs ce qui est extraordinaire c'est que Daniel conbandit déclara lui-même en 1999 je suis un libéral libertaire alors même que klouscar avait écrit dès 1972 que Mai 68 avait représenté
l'avènement en France du libér libertaire kouscar prophétique kouscar qui avait compris dès 1972 que le devenir naturel du capitalisme c'était le libertarisme que le devenir naturel du capitalisme c'était l'idéologie du désir et de la transgression parce que sans idéologie de la transgression pas de nouveau marché du désir l'ancien capitalisme on l'a vu tout à l'heure était fondé sur les notions d'effort de travail et de discipline ça n'a rien d'étonnant ça n'a rien d'étonnant parce qu'historiquement le capitalisme repose sur l'éthique du protestantisme je vous renvoie à l'ouvrage fondateur de Max Weber l'éthique protestante et l'esprit du
capitalisme dans lequel Weber montre bien qu'il y a dans la culture protestante une éthique du travail et de l'enrichissement dans le protestantisme l'enrichissement matériel ce n'est pas un objet de honte c'est au contraire un signe de grâce et la répugnance à l'effort est un signe d'absence de grâce Dieu veut que nous soyons heureux sur terre et le bonheur S terre ça passe aussi par l'enrichissement c'est la grande différence entre la vision protestante de l'enrichissement et la vision catholique de l'enrichissement dans la vision catholique s'enrichir c'est alourdir son âme c'est alourdir son péché parce que les
premiers seront les derniers parce que les mieux pourvus ici-bas seront les moins pourvus dans l'au-delà le catholicisme n'est pas culturellement adapté au capitalisme le protestantisme l'est donc sans rentrer dans les détails ce qu'il faut retenir c'est que jusqu'au milieu du 20e siècle le capitalisme fonctionne encore sur le principe de la répression pulsionnelle et de la prohibition morale et après mes 68 ce principe se renverse ce n'est plus la répression qui est encouragée c'est la dispersion ce n'est plus l'utilité de la marchandise qui est recherché c'est sa capacité à procurer de la jouissance et à signifier
son appartenance sociale ben oui parce que quand on dépense tout son argent dans des futilités l'information sociologique qu'on renvoie c'est qu'on est riche c'est qu'on a pas besoin de se priver ou de faire attention donc la bourgeoisie ne se caractérisera plus par sa sobriété elle se caractérisera par sa frivolité le frivole est très sérieux nous dit kouscar parce que le frivole signifie quelque chose de très sérieux il signifie une appartenance aux classes privilégiée et M 68 c'est le moment où le capitalisme intègre la frivolité comme sa nouvelle composante essentielle on l'a dit tout à l'heure
ce qui a conduit le capitalisme à passer de sa forme ancienne à sa forme nouvelle ce qui l'a conduit à passer d'une éthique de l'effort à une éthique du désir c'est le fait que le capitalisme d'autrefis était un capitalisme de la production tandis que le capitalisme nouveau est un capitalisme de la consommation auparavant on produisait pour satisfaire ses besoins d'orénavant on consomme pour satisfaire ses désirs et autant le producteur doit se plier à une éthique répressive autant le consommateur doit se libérer dans une pratique permissive on n'incite pas à consommer par une éthique de la
modération on incite à consommer par une éthique de la séduction par la mobilisation des passions la publicité est la meilleure illustration de cette nouvelle éthique du capitalisme on vend du rêve je vous invite à aller voir le face-àface télévisuel qui a eu lieu sur le plateau de l'émission apostrophe entre Michel kouscar et Jacques segellaa c'était en 1982 et à l'occasion de ce face- à faceace plusouscar a bien mis en évidence que le discours du publicitaire c'était en réalité le discours du sophiste de celui qui persuade indépendamment de la vérité de celui qui persu par la
séduction alors qu'il était en train d'analyser le rôle du publicitaire dans la société capitaliste nouvelle clouscar s'est vu reproché par Jacques seggela de prenner une vision totalitaire de la société parce qu'il osait remettre en cause l'idéologie du désir comme levier du capitalisme marchand c'est ça le tour de force du libéralisme libertaire faire passer toute critique de l'idéologie capitaliste pour une critique de la liberté la publicité vend de l'imaginaire elle vend du symbole c'est-à-dire du futile et elle fait passer le futile pour une valeur première étymologiquement futil ça veut dire ce qui fuit ce qui laisse
échapper ce qu'il contient quelle meilleure métaphore du désir on pense évidemment ici au tonneau des Danaïdes le fameux tonneau percé ce tonneau percé qui représente allégoriquement le désir humain la futilité c'est la forme du vide et ce que dit kouscar face à Jacques segela c'est qu'il est le représentant du vide devenu un marché substituer le désir au besoin c'est donner au marché une étendue maximale on avait parlé dans un précédent épisode d'Edward berneis celui qui a voulu ouvrir le marché du tabac aux femmes et qui pour ça a eu l'idée de faire de la cigare
un instrument symbolique d'émancipation une femme qui fumait ne fumait pas elle se libérait de la domination masculine elle se libérait du poids des tradition de cette tradition qui l'a dissuadé de succomber à ses désirs et donc de devenir une cible du marché kousc ne dit pas que la tradition est une bonne chose mais il constate que le néocapitalisme a besoin de détruire la tradition on en revient à ce que disait Marx sur le caractère révolutionnaire du capitalisme Marx nous disait le capitalisme ne peut se développer qu'à condition de bouleverser constamment tous les rapports sociaux je
vais vous lire un extrait de la présentation du livre néofascisme et idéologie du désir c'est Emeric Montville qui écrit Emeric Montville c'est l'éditeur actuel des œuvres de kouscar aux éditions Delga et il écrit je cite derrière cette revanche de l'individuel contre le collectif il faut voir la main du pouvoir économique et de l'OTAN la bourgeoisie a voulu s'emparer de la lutte révolutionnaire à travers un renversement simple les nouvelles Lutes sociétales doivent remplacer les luttes sociales ce qui revient comme on s'en aperçoit aujourd'hui à mettre la charrue avant les bœufs la libération des individus est conditionnée
par le mouvement social de fait un curiotrooc s'opère la bourgeoisie lâche du l'est sur le terrain des mœurs en échange de la libéralisation économique coup de génie des médias bourgeois qui confondent la dynamique révolutionnaire de mai 1968 et l'idéologie 68 arde alors que la seconde apparaît comme la contre-révolution de la première contre-révolution d'ailleurs réussie les étudiants comme prévu ont été amenés à diriger le pays le mouvement ouvrier a été réprimé conspué par les médias privé de ces organisations historique les travailleurs ont été exploités licenciés délocalisés la social-démocratie libertaire a triomphé et donc je disais au
début de cet épisode que si la pensée libertaire était devenue le moteur du néocapitalisme c'était pour des raisons dialectiques et là j'aimerais expliquer brièvement ce que ça veut dire pour des raisons dialectiques pour des raisons dialectiques ça veut dire pour des raisons lié à l'évolution de l'économie et aux transformations du marché et c'est très important de comprendre ça parce que bien souvent quand on critique le libéralisme libertaire les libertaires anticcapitalistes pensent que c'est à eux qu'on s'en prend ils pensent que c'est une manœuvre détournée pour disonsle vite critiquer la gauche en se faisant passer pour
des antiapitalistes il y a même un mot qui a été forgé pour décrire ça ça s'appelle le confusionnisme le confusionnisme ce serait la tentative de promouvoir un discours réactionnaire tout en se faisant passer pour anticapitaliste et c'est là qu'il faut être absolument clair ceux qui voient les choses ne comprennent pas le concept de dialectique ils ne comprennent pas que l'histoire est dialectique que l'économie est dialectique et que par conséquent les idées politiques et les théories critiques sont aussi dialectiques lorsque le capitalisme s'appuyait sur une idéologie traditionnaliste et répressive il était logique et cohérent de critiquer
cette idéologie traditionnaliste et répressive en tant que composante du système capitaliste mais dès lors que le capitalisme ne s'appuie plus sur cette idéologie traditionnaliste et répressive dès lors que désormais il s'appuie sur une idéologie libertaire et permissive il est nécessaire de le dire parce que sinon on combat un système sans combattre ce qui le rend possible on combat un système sans comprendre ce qui le fait fonctionner sans comprendre c'est rouages c'estes mécanism c'est de la posture seulement de la posture il ne suffit pas de dire que le capitalisme est un système basé sur la prohibition
morale pour que ce soit le cas or le problème c'est que l'anticapitalisme libertaire n'a toujours pas fait sa mise à jour et que ceux qui ont fait la mise à jour sont axés de confusionnisme par ce qu'il l'ont pas fait ça marche pas quand le capitalisme n'était pas mondialisé mais étatique c'était anticapitaliste de s'opposer à la nation quand le capitalisme n'était pas libertaire mais réactionnaire c'était anticapitaliste de s'opposer à la tradition quand le capitalisme n'était pas permissif mais prohibitif c'était anticapitaliste de s'opposer à la morale mais le capitalisme est devenu libertaire parce que pour imposer
ses nouveaux marchés du divertissement il a eu besoin d'individu soumis à l'idéologie du désir il a eu besoin de consommateur de dépenseur c'est-à-dire d'une population qui s'alienne par le désir qui s'abandonne à la pulsion pour mieux s'abandonner à la marchandise je cite maises 68 témoigne de la plus remarquable manipulation idéologique de l'après-guerre celle qui assura le passage de la vieille France à la Nouvelle France du libéralisme sauvage en mai 1968 un psychodrame s'est joué au sommet de l'État il révéla à l'évidence les enjeux de l'histoire incarnés selon trois rôles mythiques le père sévère de Gaulle
l'enfant terrible conbandit le libéral desbonir Pompidou c'est l'affrontement des trois situations de la bourgeoisie des trois systèmes idéologiques possibles en scène la vieille France vertueuse issue de la victoire sur le fascisme et d'autre part la nouvelle-fance qui se cherchait et qui s'est accompli dans la synthèse d'un libéralisme au combien répressif dans l'acte de produire et au combien permissif dans l'acte de consommer il a donc fallu l'alliance sournoise du libéral et du libertaire pour liquider le vieux qui a dû s'en aller après ce meurtre rituel du père a été accordé au sommet par l'État la permission
du permissif qui a donné accès au marché du désir ainsi en est-il de l'ordre nouveau les trois principes constitutif et antagonistes de la France se sont en fait hypocritement réconciliés dans un commun renimement des valeurs originelles la production capitaliste gérée par les politiciens de l'alternance et de la cohabitation est consommé selon le modèle libertaire cela s'appelle aussi la fin des valeurs de l'histoire et dénégation de la lutte des classe le marché du désir de l'interdit du nocturne a métamorphosé le marché officiel légal juridique selon trois déterminations capitales en lui adjoignant tout un nouveau système de
profit en lui ant de vitrine publicitaire de promotion libéralisation des mœurs en lui injectant clandestinement des normes capitaux ainsi a pu être sauvé certes d'une manière relative et provisoire une économie en crise aussi la conscience humaine moderne s'est-elle structurée selon la contradiction du libéralisme tellement celle-ci était et demeure oppressante c'est le nouveau statut de l'alliénation avant les 30 glorieuses la société était organisée on le sait selon cette dualité classe ouvrière exploitée et bourgeoise potentiellement ou réellement consommatrice les un produisaent sans jouir les autres pouvaient jouir sans produire le déferlement des nouvelles couches moyennes a bouleversé
cette répartition conflictuelle de classe maintenant le conflit est dans les têtes intériorisé c'est la nouvelle structure de la conscience et de l'inconscient car ce sont les mêmes qui tantôt travaillent et tantôt consomment selon les incontournabl modèle de l'exploitation du travailleur et de la permissivité du temps libre de la consommation libidinale ludique marginale tantôt esclave tantôt maître du monde alors s'opère un dédoublement schizophrénique une causalité folle pour jouir je m'exploite moi-même je est un autre mon contraire mon patron cette névrose objective couronne la libéralisation des mœurs le néofascisme sera l'ultime expression du libéralisme social libertaire de
l'ensemble qui commence en mai 1968 sa spécificité tient dans cette formule Tout est permis mais rien n'est possible dénoncer les structures du pouvoir suppose de s'en donner les moyens et d'aller jusqu'au bout de ne pas s'arrêter à une critique de surface à une critique qui nous fait passer pour un rebelle alors même que la rebellitude fait partie de la stratégie du système quel meilleur système de domination que celui qui se fait passer pour sa propre négation combattre le capitalisme ce n'est pas seulement dénoncer les inégalités dénoncer les milliardaires dénoncer ce dont on sait que nos
critiques ne les atteignent pas ne les effleure même pas combattre le capitalisme c'est dénoncer toute à la fois comme le faisait Marx l'infrastructure économique et sa superstructure idéologique dénoncer les rapports de production matériel autant que les rapports de production spirituel la et l'esprit mais c'est surtout entendre que nous sommes tous partie prenante de ce système que nous le subissons tous autant que nous le nourrissons tous le pouvoir aurait disparu depuis longtemps si tous ceux qui prétendaient le combattre le combatteit effectivement on a beau se prétendre anti capitaliste ou antiystème nous sommes les produits de ce
que nous dénonçons nous sommes les enfants de la bête sauvage que nous combattons je vous remercie [Musique] [Applaudissements] [Musique]