Entrer dans la pensée de Jean Baudrillard | François L'Yvonnet

7.75k views12944 WordsCopy TextShare
ACTISCE Patronage Laique Jules Vallès
Penseur iconoclaste aux intuitions terriblement visionnaires, Jean Baudrillard (1929-2007) avait fai...
Video Transcript:
merci merci Stéphane de cet accueil alors je voudrais d'abord préciser que Jean baudriard c'est un personnage très singulier auteur d'une œuvre elle-même très singulière et comme telle inclassable al on fait de baudriard un un sociologue ce qu'il n'a été que par accident pour la l'anecdote il était professeur d'allemand et le lors d'une d'un d'une d'une inspection qui ne s'était pas très bien passée heureuse époque et bien on invitait les professeurs du secondaire aller voir dans le supérieur donc il s'est retrouvé parce qu'il connaissait Henri Lefèvre il s'est retrouvé à enseigner la sociologie alors que c'est
un germaniste et qu'il n'avait pas de formation sociologique donc même si son premier livre la société de de consommation est un classique de la sociologie ou des sciences sociales il n'a vraiment été sociologue que par accident il est davantage poète et métaphysicien un peu dans la ligée des préssocratiques et pas tous les présocratiques mais on pense à héraclit en particulier ou dolderlin olderl qui l'a d'ailleurs traduit c'est d'ailleurs toute la difficulté cette inclassabilité car introduire à sa pensée serait à mon avis assez vain j'introduirai tout à l'heure une distinction entre entrer dans une pensée et
introduire à une pensée en tout cas la pensée de baudriard il l'a présenté lui-même comme étant un événement dans un monde d'événement et non pas comme seulement l'activité productrice d'idées et de conceptte d'un sujet pensant il y a déjà dans la conception même du travail de la pensée une façon de se tenir en situation d'écart si on veut par rapport à une conception classique de l'activité de la pensée je vous cite une phrase de baudriard vous allez tout de suite comprendre la singularité du personnage il dit la théorie est un piège tendu dans l'espoir que
la réalité sera assez naïve pour s'y laisser prendre rappelons que le concept en allemand ça se dit bgriff et que bergrif c'est l'idée de prendre ça vient de de Green qui est un verbe qui veut dire saisir il prend ici le concept au sens allemand du terme il dit encore et vous allez voir que la l'étrangeté s'étend il dit encore qu'il faut fouiller le ciel comme pour capter la lumière venue d'astremort depuis longtemps pour capter des événements tellement lointains métaphysiquement lointains qu'il n'éveille plus qu'une légère phosphorescence sur les écrans une dernière lueur qu'en voie la
réalité avant de disparaître donc vous comprenez bien qu'il est vain de vouloir exposer la pensée de bariard de façon systématique les plus sages d'essayer de d'ouvrir quelques p e ce que nous allons essayer de faire ensemble alors la difficulté d'accès de la pensée de baudriard de son inclassabilité elle explique pour une bonne part un certain nombre de malentendus qui ont qui ont entouré les manifestations de cette pensée ne serait-ce qu'à travers la la publication de ces livres en effet un certain nombre de jugements portés sur cette pensée et sur son œuvre des jugements qui sont
suffisamment récurrents pour ne pas être totalement négligeable pointe sur un mode souvent ironique autant la forme que le fond de cette pensée on laisse de côté les études malveillantes les les remarques malveillantes les lectures malveillantes qui comme tell sont insignifiantes c'est ce que disait vous savez bien taléran tout ce qui est excessif est insignifiant alors que lui reproche-t-on là je fais presque une Affa une démarche si vous voulez négative la Via négativa commençons par ce qu'on lui reproche alors on lui reproche d'abord son style qui est réputé euh elliptique pour ne pas dire abscon pourtant
sa langue est très classique même si de temps en temps c'est un peu un vice de l'époque des néologismes peuvent s'introduire dans sa phrase mais sa langue est très classique il faudrait ici méditer la remarque de Heidegger qui disait se rendre intelligible est un suicide pour la philosophie baudriillard dira de son côté le monde nous a été donné comme énigmatique et inintelligible la tâche de la pensée est de le rendre encore plus igmatique et plus inintelligible alors il s'agit évidemment pas ici de d'un éloge de la confusion mais de renoncer à la préttion de dire
la vérité des choses c'est-à-dire cette folle course vers la clarté vers la transparence et plutôt de faire le choix de jouer avec les formes avec les apparences il parle de l'horizon sacré des apparence vous avez ici cette idée essentielle du jeu chez baudriard alors il aimet à cet égard se référit à une nouvelle de d'Arthur Clark que vous connaissez sûrement les 9 milliards de noms de Dieu qui selon lui illustre justement cette folle course vers la transparence on raconte le contenu de cette nouvelle que des moines tibétains sont dans leur monastère et ça fait des
des siècles que les moines de ce monastère énumèent récitent les noms de Dieu parce que lorsque les 9 milliards de noms de Dieu auront été dit et bien un cycle du monde s'achèvera et ils apprennent qu'il y a une machine extraordinaire qui permet de faire des calculs beaucoup plus rapide et donc il décide de faire appel à des ingénieurs d'IBM qui viennent sur place et qui règlent le problème ils se rendent compte qu'ils vont régler le problème en 3 mois mais avant de l'échéance des 3 mois ils se disent que ce sont des rationalistes ils
savent que la machine est efficace mais ils ne croi évidemment pas la prophétie donc ils disent qu'ils vont avoir des problèmes qui vont peut-être voir leur vie menacé par les moines voir que la prophétie ne se réalise pas donc il décide de fuir avant l'échéance des 3 mois et descendant dans la vallée il se retourne et il voit une à une les étoiles s'éteindre bon cette nouvelle que qu'aimait bien baudriard montre que cette course à la transparence à la clarté à la vérité comme adéquation et bien peut conduire à la disparition d'une certaine manière du
monde entendu au moins d'une manière métaphorique alors on reproche à baudrigard aussi la nature de son discours qui ne prendrait pas la peine de de soigner les médiations au point d'oublier parfois certaines règles discursives on aimerait en somme qu'il écrive des dissertations mais autant demander à un poète d'être plus démonstratif on lui reproche encore ces concepts qui seraient par troupe indéterminé sinon l'habile c'est vrai que boudriard ne prend pas soin souvent de définir ou de déterminer les concepts avec rigueur ou précision il a pas le temps c'est pas son souci c'est le cas par exemple
quand il parle du réel on sait pas très bien s'il parle du réel ou des réalités ce qui n'est pas la même chose on aura l'occasion d'en parler mais on pourrait appliquer à boudriard ce que disait Jean kellevic de la musique il est d'une précision évasive c'est pas simplement ici beauté en touche c'est précision évasive plutôt que par contre au fond budriard pense plutôt par hypothèse il le dit très souvent c'est mon hypothèse je peux former l'hypothèse que c'est-à-dire des des proposition rien de plus d'une certaine manière qu'il s'agit de juger à leur seule fécondité
ne serait-ce que leur fécondité imaginaire d'ailleurs par exemple lorsque baudriard dit que la réalité n'existe pas il précise qu'il ne s'agit et je le cite que d'une hypothèse et c'est en sens seul c'est en ce sens seulement qu'il faut l'entendre on lui reproche encore ses références toujours allusives parfois même un peu fantaisistes il lui est arrivé par exemple ce qu'il faisait beaucoup rire d'inventer un extrait de l'Ecclésiaste qui est en en exerg d'un chapitre de simulacre et simulation et beaucoup de lecteurs ont écrit en disant on a cherché la référence de l'Ecclésiaste évidemment ils l'ont
pas trouvé mais ce qui est toujours extrêmement curieux d'ailleurs c'est que c'est comme les émissions de franceculture les gens qui n'écrivent que pour savoir quelle était la musique qui ouvra l'émission et non pas le contenu donc peu importe en tout cas budrier ne les dissuadait pas il disait pas non c'est fantaisiste il disait non cherchez davantage bon c'était une manière de de jouer mais euh je vous donne d'ailleurs cette citation de l'Ecclésiaste vous allez voir que l'Ecclésiaste et baudriardien le simulacre n'est jamais ce qui cache la réalité c'est la vérité qui cache qu'il n'y en
a pas le simulacre est vrai évidemment c'est un miracle que l'Ecclésiaste est baudriardé à ce point mais la la fantaisie n'est pas la règle chez baudriard même si il y a une certaine facéie et un goût de la facée qui guérit d'ailleurs de la pesanteur de l'esprit de sérieux on doit par exemple des propos facécieux chez chez Jean baudriar mais qui ne sont jamais sans leçon par exemple il dit dans les cool mories qu'on devrait mettre en place inventer des cliniques où l'on pourrait changer de signe zodiacal alors tout le monde rigole mais en fait
c'est notre époque c'est-à-dire cette ce désir de chacun d'être la cause de la cause de soi c'est-à-dire de ne rien de vooir à personne de ne rien dev voir à la ligée de hériter de rien de pouvoir changer aussi de signe zodiacal on change bien de sexe on changer et cetera et cetera donc fac si l'on veut mais qui ont toujours une leçon et une leçon philosophique ou une leçon de morale au sens du 18e siècle on met en cause aussi ces ouvrages souvent privé d'ordre fait un peu de briqu et de broc parfois il
recomposait des livres qui révélerait un fâcheux défaut de structure en particulier ceux de la seconde période car il y a chez baudriard grossièrement on pourrait dire deux périodes il y a une première période avec des livres assez classiques la société de consommation le système des objets l'échange symbolique et la mort sont des livres qui ressemblent à des livres avec des des des notes en bas de page avec une certaine langue qui est une langue encore marquée par l'université puis ensuite une volonté de de s'arracher à cette littérature un peu formelle et conformiste et on lui
reprochera de s'éloigner de l'intelligibilité des premiers livres pour aller vers des formes plutôt plus improbables certains diront même pourquoi pas un baudriard un peu délirant alors en somme on lui reproche si vous voulez un manque de rigueur selon les bonnes normes académiques alors des des des reproches généraux qui nourriront diverses objections alors elles peuvent être de principe budriard nétant àoprement parler ni philosophe ni sociologue on pourrait considérer que ce qu'il dit n'est pas recevable en tout cas par ceux qui se sont arrogés le droit de décider de la recevabilité des discours c'est un peu le
cas d'Edgar Morin aussi bonedgar Morin qu'est-ce qu'il est philosophe sociologue qu'est-ce qu'il est épistémologue sa pas très bien et il fut une époque où le fait de ne pas être inscrit dans un cadre universitaire valait une certaine marginalité une certaine exclusion alors les les objections elles peuvent être elles peuvent prendre aussi un tour plus moralisant suivant la triste pente de l'époque son relativisme supposé on reprochera à bautriard son relativisme et bien marquerait au fond sa pensée ou le fond de sa pensée à savoir une sorte de niilisme noséeux alors que nous aurions besoin notre époque
aurait besoin de sens et de repère l'objection elle peut-être aussi simplement factuelle on dira par exemple c'est une fausse valeur un penseur jadis à la mode que la mode aurait emporté comme elle a emporté la Corte des jargonautes de la French théorie des fesurs de charabia qu'aurit gobé les gogos d'Amérique considéra qu'il faudrait le mettre comme ça dans le chariot des penseurs qui auraient été un peu se valoriser parce que une côte artificielle les aurait accompagné aux États-Unis alors les objections elles peuvent être aussi de nature plus entre guillemets idéologique on l'accusera de sexisme par
exemple à partir de son livre de la séduction on l'accusera d'homophobie à partir du même livre ceux d'entre vous qui pourrai avoirétonné reportez-vous au livre et vous verrez qu'il n'y a pas la moindre trace de sexisme ou d'homophobie mais des gens qui ne l'ont pas lu ont préféré y voir cela pour ne pas avoir à entrer dans un dialogue euh philosophique en tout cas un peu rigoureux avec sa pensée on l'accusera aussi de complaisance avec le terrorisme c'est le cas par exemple dans l'esprit du terrorisme écrit après les Twin Towers où certains hurleront en disant
qu'il prend le parti des terroristes là aussi je vous invite à lire ce livre pour montrer que baudriard fait une analyse en terme d'échange symbolique et pas du tout une un parti prix pour ou contre ce qui n'est pas très intéressant la presse l'opinion s'occupait du pour et du contre on pourrait aussi bien évidemment retenir ceux qui l'accuseront de de jouer le jeu pourquoi pas de extrême droite mais on connaît bien le réuction aditlerum dont a parlé letros quand une pensée ne rentre pas dans le cadre des disons des des pensées admises et bien immédiatement
on va lui mettre au fer rouge la marque de l'infamie on l'accusera de jouer la carte de l'extrême droite alors l'objection elle peut aussi ce sera la dernière auqu je m'arrêterai c'est une objection peut aussi avoir des tonalités plus plus théorique lorsqu'on dénoncera par exemple son sa forme d' analyse lorsqu'on opposera baudriard à la sociologie académique celle de Bourdieu par exemple il est clair contre baudriard et Bourdieu ce sont deux manières totalement différentes de concevoir et le travail intellectuel et le rapport à je dirais au au au travail de la pensée pourit dire que durkaem
est est le le père fondateur de la de la sociologie de Bourdieu ce n'est pas exactement la manière dont bourriard conçoit les choses ça n'est pas une une sociologie quantitative ce serait beaucoup plus une sociologie de type compréhensive si on veut beaucoup plus du côté de Simel ou de Tarde si on voulait prendre des dé filiations alors notre intention ça n'est pas de répondre point par point à ces objections mais si vous voulez à la manière à la manière platonicienne de faire une sorte d'apologie de baudriard je rappelle que l'apologie c'est pas dire du bien
de quelqu'un apologie en grec ça veut dire logos c'est le discours àau s lever une apologie c'est un discours qui vise à lever des accusations c'est le cas de l'Apologie de Socrate par exemple ou de lever des des malentendus en l'occurrence je vais essayer de lever un certain nombre de PR de présupposer de préjugés ou de contenu des attaques ou des objections qui lui sont adressées c'est pour cela que j'ai intitulé si vous voulez ce cette cette intervention entrer dans la pensée de baudriard pour entrer dans une pensée il faut toujours un peu de connivance
la connivance c'est François Julien qui a me rappeler l'étymologie de ce mot conivér en latin c'est cligner des yeux c'est a c'est une sorte d'entente cligner des yeux s'entendre en clignant des yeux si vous voulez donc il y a il faut un minimum de connivance avec un auteur alors que veut dire entrer dans une pensée alors ici il faut distinguer entrer et introduire lorsqu'on entre quelqu part que l'on franchit un seuil on commence par être désorienté il en va de même lorsqu'on entre dans une pensée avec l'importance de la langue on entre dans une pensée
par une langue une langue qui est toujours une autre langue qui n'est pas sa langue c'est une langue qui est façonnée par un certain usage par des lectures c'est une langue qui nous est d'abord étrangère il faut accepter qu'entrer dans une pensée quel que soit cette pensée c'est entré dans une pensée qui s'exprime dans une langue qui n'est pas notre langue en tout cas notre langue la plus familière quand on entre quelque part on n'est pas complètement soi on décoïncide avec soi pour reprendre encore un mot de François Julien un ailleur est ouvert alors que
l'on peut s'introduire à couvert dans un lieu comme dans un livre par la cave ou par le grenier comme un voleur dans la nuit en veillant surtout à se ménager une sortie donc le sens des mots ici est clair introduire en latin intro à l'intérieur et duquérer ça veut dire à la fois mener conduire ou tirer à soi quand on s'introduit et bien on il y a cette cette démarche qui consiste à tirer à soi un dedans un contenu le fercien euh s'introduire quelque part d'une certaine manière c'est se rendre familier et donc perdre l'étrangeté
de ce dans quoi on on s'introduit même chose dans un livre il y a là quelque chose une sorte de métaphore un peu digestive euh les Anglais parlent de Digest c'est intéressant Digest c'est une manière une introduction facile lire en quelques pages un livre sans faire l'effort d'une certaine manière d'entrer dans ce livre alors qu'entrer ça un tout autre sens c'est le mouvement inverse non pas tirer à soi un contenu mais se laisser prendre au point de perdre ses repères familiers et c'est là ça rejoint ce que disait tout à l'heure Stéphane Goulier pour entrer
dans une pensée il faut de l'audace il faut user comme disait en effet Platon alors pour entrer dans une dans une pensée pourquoi entrer dans une pensée parce que si on nentre pas dans une pensée et bien cette pensée nous nous échappe il faut être capable d'entrer dans la pensée d'un philosophe par exemple pour qu'une lecture philosophique soit possible je peux vous donner un un contreexemple Luc Ferry avec une grande légèreté dit à propos de Pascal et de de Montaigne et de Pascal mais surtout de Montaigne il dit Montaigne n'est pas un philosophe en fait
qu'est-ce qu'il nous donne il nous donne des recettes de grand-mère c'est de la sagesse de pacotille c'est un écrivain un littérateur mais ça n'est pas un philosophe là c'est l'exemple même de quelqu'un qui manifestement n'est pas entré dans la pensée de Montaigne sinon on dit on ne dit pas ces énormités une pensée elle n'est pas d'emblé accessible donc il faut se déplacer et vous savez que le sens du mot théorie thoria en grec ça vient d'abord d'un mot qui est le mot theoros le theoros en grec c'est celui qui allait hors de la cité qui
allait en mission dans une cité voisine au moment des Jeux Olympiques le théoros en d'autres termes c'est celui qui se déplaçait qui allait ailleurs donc on peut dire que d'une certaine manière baudriard conçoit la théorie de cette manière alors j'ai choisi si vous voulez pour rentrer dans la pensée de baudriard de prendre la mesure de quelques plis des plis de pensée que je vais essayer de déplier et j'en ai retenu trois alors le premier le premier pli qui est une sorte de geste fondateur c'est le sacrifice de l'intellect baudriard s'en est expliqué à diverses reprises
c'est la grande grande leçon qu'il tire à la fois de Nietzsche de rimbaau et de Jarry et plus généralement de la pataphysique tous trois d'ailleurs découvert au lycée de de reins où il a eu la chance d'avoir un professeur de philosophie en terminale tout tout à fait exceptionnel qui s'appelait Emmanuel Payet Emmanuel Payet qui n'a pas laissé de nom c'est dommage il est entre autres chose l'inventeur véritable inventeur du Collège de Pataphysique et aussi l'un des membres fondateurs d'Oulipo donc ce professeur de philosophie a fait découvrir à ses élèves et imaginez on est dans la
dans l'après-guerre immédiate aprèsgerre c'est pas la manière la plus commune d'initier les écoliers les lycéens à la philosophie alors de Nietzsche d'abord baudriard écrit ceci de Nietzsche il dit peut-être n'étudie-on jamais sérieusement qu'un philosophe comme on a qu'un seul parrain comme on a qu'une seule idée dans sa vie Nietzsche est donc l'auteur à la grande ombre duquel j'ai évolué mais sans le vouloir et sans même véritablement le savoir donc il y a le poen mais en même temps sans le vouloir et sans le savoir c'est-à-dire comme si la pensée de Nietzsche avait infusé un peu
assees dépend alors je vais pas évidemment ici vous résumer le Nietzche qui intéresse baudriard mais de manière détourn il faut noter ce qui est très important je dirais dans l'histoire des idées récentes c'est que baudriard n'ira pas de Marx à Nietzsche suivant en cela l'exemple de nombre de philosophes des années 60 70 du du siècle passé qui abandonneront les références à Marx au profit des dérives nietzscheennes tous les marxiste qui vont se convertir au nietzschéisme prenez tous les philosophes je parle les gens de tel quel ou d'autres qui sont d'ancien marxistes et qui vont découvrir
Nietzsche on pourrait en trouver même des gens plus hétérodoxes hein je pense même Henri Lefèvre à certains égards alors comme comme si il s'agit pas pour il ne s'agit pas pour pour baudriard de quitter la philosophie du devenir chez Nietzsche pour la philosophie du changement chez Marx non seulement F vie du changement mais par une sorte de conversion à l'histoire il s'agit au contraire via Marx d'opérer un certain nombre de liquidations on verra que ce mot a une grande importance il suffit de se reporter au grand livre de baudriar s'appelle le miroir de la production
pour découvrir que Marx est l'occasion pour baudriard et bien de liquider de régler ou de se guérir d'un certain nombre de tentations alors la première c'est la tentation de économisme et de ses concepts et partant du modèle productiviste qui a engendré qui a engendré pardon le fétichisme du travail Jean baudriard renvoie dos à dos l'idéologie du besoin telle qu'elle tel qu'elle est présente dans le capitalisme et de l'autre les idéologies marxistes de la production il montrera par exemple que la grande limite de la pensée de Marx c'est de ne pas être sorti de cette idéologie
de la production prenant la produ production comme étant quelque chose d'absolument indépassable et partant de toute une philosophie du travail sur ce point précis le miroir de la production ceux qui peuvent s'intéresser à baudriard c'est un vraiment un texte tout à fait essentiel que l'on peut compléter par pour une critique de l'économie politique du siging où il renvoie de à l'idéologie capitaliste et l'idéologie productiviste de Marx Marx aussi va le guérir de la sociologie entre guillemets boudriard c'est une thèse qu'il soutiendra que que le social est une fiction et que d'une certaine manière une lecture
attentive de la pensée de Marx et de ce qu'elle produira ensuite montre que ce le social est une fiction à la rigueur ça pu être un concept mais dès lors que ce concept a été formé d'une certaine manière le social n'était déjà plus là mais j'en dirai un mot sur cette manière de procéder là je vous renvoie un livre de de baudriard qui s'appelle à l'ombre des majorités silencieuse étrangement aussi d'une certaine manière Marx le guérit de la psychanalyse Marx ne dit pas un mot de la psychanalyse vous en doutez bien mais de la lecture
de Marx baudriard tirera cette leçon qu'il n'y a pas plus de vérité du sujet que de vérité de la révolution que cette idée de de chercher à mettre au jour une vérité de la Révolution à travers pas la lutte du prolétariat une vérité du sujet à travers un inconscient qui déterminerait et cetera tout cela lui semble être une machinerie tout à fait criticable dans ses principes même chose elle le guérir de la tentation structuraliste lorsque boudriard écrit on est en pleine période structuraliste or le structuralisme et en particulier le structuralisme dans l'anthropologie et bien il
montre par exemple chez les distros il montre une certaine méconnaissance de l'échange symbolique alors que des gens comme Marcel MOS ou même bataille seront très attentif à l'échange symbolique hein que ce soit les études sur le don ou la part maudite alors que chez Liv vistros on on s'occupe à tout autre chose que l'échange symbolique baudriard comme l'a dit tout à l'heure Stéphane gauler écrira c'est son 3è livre je crois l'échange symbolique et la mort donc ici on a autant de liquidation c'est un mot clé de la pensée de baudriard et qui est la première
forme prise par le sacrifice de l'intellect liquidation de divers systèmes de pensée qui sont associés à la modernité dominés par l'idée de production et partant par celle de valeur que ce soit la production économique que ce soit la production textuelle la grande époque des années de l'après-gerre et cetera dans la dans le prolongement de de la linguistique structurale de la sémiologie et cetera c'est de parler de production sexuelle sextuelle sexuelle vous imaginez textuelle pourquoi d'ailleurs parler de production textuelle c'est une manière de pas de ne pas vouloir parler de de création on abandonne la création
comme étant un terme magique entaché de de religiosité on substituera l'idée de production production textuelle production de l'inconscient pour ne pas parler création et aussi d'ailleurs donc production économique production textuelle production de l'inconscient et cetera alors ça n'est pas à mon objet mais ça a été l'objet d'une d'une intervention la la semaine dernière euh à cette idée de production baudriillard opposera plus tard l'idée de séduction euh la production et la séduction relève de deux logiques inconciliables baudriard dira il faut jouer la séduction contre la production alors production là encore le latin prod duqueré c'est-à-dire conduire
en avant dans la production prévaut l'idéal d'une maîtrise des choses par le travail selon un processus finalisé processus qui tend vers une fin irréversible illimité la production en tant qu'elle est matérialisation d'une force est toujours une fite en avant l'homme serait comme prédestiné à la transformation objectif du monde à faire surgir de la valeur par son travail avec de surcroix une idée qu'on trouve chez chez gle que reprendra Marx c'est que le travailleur en produisant s'autoproduit une sorte d'autoproduction par un effet de retour du travail de la production sur le travailleur alors qu'avec la séduction
c'est du kér dans la séduction il y a l'idée ici de détournement donc nous sommes la séduction n'est pas entendue dans un sens étroitement psychologique hein il faut voir ces deux logiques qui sont à l'œuvre la la séduction elle est d'abord à penser dans dans l'échange symbolique l'échange symbolique qui à la différence de la production est caractérisé par la réversibilité alors je pas c'est pas mon objet donc je ne vais pas M m'y étendre mais par exemple dans le sacrifice boudriard étudie dans l'échange symbolique et la mort le sacrifice par exemple chez les asthèques où
il s'agit de sacrifier des hommes le sang des sacrifiés par une circulation va faire que d'une certaine façon le soleil le dieu Soleil va dispenser son énergie ici vous avez cette réversibilité de la vie et la mort qui est à l'œuvre dans les sacrifices archaïques archaïqu et par exemple le sacrifice asèque d's sur ce point baudriard montrera son désaccord avec avec bataille car chez bataille il y a l'idée de dépense il y a peu l'idée de réciprocité il y a peu l'idée de du don et du contrededon bataille insiste surtout sur le don et sur
la dépense à cet égard bon on pourrait retrouver la séduction aussi bien dans le potlatch dans la surenchère dans la consumation entre la logique de la consumation et de la consommation qui est séduction aussi à sa manière justement par écart et cetera et cetera donc je laisse ici le problème de la de la séduction en en rappelant simplement que ce détournement et là j'illustre ça par une phrase de baudriard il dit il s'agit de détourner les choses entre parenthèses de la valeur pour les ouvrir au jeux des apparences donc la séduction c'est une sorte de
jeu fatal où chacun met en jeu son identité et là baudriard aimit ce ce ce référer au journal du séducteur de kirkegarde pour séduire la jeune fille énigmatique il faut devenir soi-même une énigme qu'est-ce que c'est qu'une séduction amoureuse et bien c'est un duel énigmatique où chacun d'une certaine manière met en cause ce qu'il est d'une certaine manière introduit de l'indistinction ne serait-ce que la distinction sexuelle d'ailleurs disons le masculin qui se féminise le féminin qui se malculinise et cetera alors deuxème dans ce sacrifice de l'intellect c'est rimbau alors de rimbau il retiendra évidemment bien
des choses mais ce qu'il va retenir d'abord c'est la volonté farouche d'effacer toute trace brouiller les pistes ça c'est un une volonté très marquée chez Jean boudriard et la référence lorsqu'il affiche cela la référence à rainbau est toujours présente ce sont les fameuses semelles devant du poète alors ici vous avez un deuxième thème qui n'est pas la liquidation mais qui est la disparition et la disparition c'est un autre mot clé c'est peut-être la deuxième forme prise par le sacrifice de l'intellect le dernier livre de Jean boudriard qui l'a qui a été publié quelques semaines après
sa mort livre sur lequel il il a travaillé jusqu'au bout c'est un petit livre qui est publié aux éditions de l'ne qui est un titre très énigmatique pourquoi tout n''est-t-il pas déjà disparu euh budriard dit al évidemment ça paraît comme cela un peu paradoxal il m assez les paradoxe et les titres paradoxaux il dit que l'espèce humaine a inventé un de la disparition en conceptualisant par le langage l'homme fait exister les choses en même temps qu'il les précipite vers leur perte c'est tout le problème de la représentation et donc d'une certaine manière de la réalité
car qu'est-ce que la réalité sinon un système de représentation alors ici on pourrait prendre plusieurs références mais il y en a une qui me semble importante c'est lorsqu'il dit que la modernité elle a pris congé du monde au moment même où elle se donne pour tâche de le réaliser en l'analysant et en le transformant en fait c'est le programme explicite de la science galiléenne et à cet égard baudriard fait sienne l'analyse assez remarquable d'Ana rent dans la condition de l'homme moderne notamment concernant ce qu'on appelle le point d'Archimède c'est-à-dire vous souvenez ce que disait archimè
trouver si on pouvait trouver un point dans l'espace don à partir duquel il servirait de levier pour soulever la terre donnez-moi ce ce levier ce point de levier et je soulèverai la terre et bien d'une certaine manière dit à narent Galilée réalise Archimède les hommes ont enfin trouvé le moyen de regarder la terre d'un point de vue cosmique regarder la terre d'un point de vue qui n'est pas le point de vue de celui qui est sur la terre les pieds sur terre et là l'importance dit àarent de l'invention du télescope elle dit que au fond
la modernité elle naît des grandes découvertes de la réforme et et de l'invention du télescope le télescope entre parenthèses qui est le le le le premier instrument peut-être l'un des rares instruments qui n'est pas été inventé à des fins technique mais à des fins d'observation du ciel et qui permettra cette idée d'un décentrement tout à fait prodigieux qui fait que on peut d'une certaine manière rendre compte de la terre à partir d'un point de vue idéal qui serait hors de la terre je vous cite le passage d'Ana Aren qui a beaucoup marqué Jean boudriard la
découverte de Galilée a prouvé et démonrer que la crainte la plus affreuse et l'espoir le plus présomptueux à savoir l'antique peur de voir nos sens nos organes faits pour accueillir le réel soudain nous trahir et le vœu d'Archimède réclamant hors de la terre un point d'appui pour soulever le monde ne pouvait se réaliser qu'ensemble comme si le vœu ne devait être exaucé qu'à condition de nous faire perdre le réel et ça cette phrase évidemment cette dernière phrase est absolument essentielle au fond la révolution galiléenne dans le prolongement de l'hypothèse de d'Archimède nous fait perdre le
réel d'une certaine manière la science moderne a fait disparaître le mod le réel au profit de la réalité devenu une construction physico maathématique fait d'équation et cetera vous vous souvenez sans doute vous connaissez tous sans doute la phrase célèbre de Galilée qui disait que la nature est écrite en langue mathématique que les caractères de cette langue c'était les figures de la géométrie et cetera et cetera et cetera alors bariard d'ailleurs étendra son analyse à d'autres domaines il dira que la lutte des classes elle n'existe qu'à partir du moment où Marx la conceptualise mais dès lors
qu'il la conceptualise d'une certaine manière la lutte des classes n'existe plus dans son intensité maximale il dira la même chose concernant le pouvoir chez fouo C théorise le pouvoir certes mais d'une certaine manière dès lors qu'il l'a théorisé qu'il l'a conceptualisé bah d'une certaine manière le pouvoir a déjà changé de lieu alors il y a cette idée si vous voulez que la réalité elle s'évanouit dans le concept alors ici je vous ai dit tout à l'heure c'est le problème entre le réel et la réalité du réel il y a pas il y a comme le
disait déjà Lacan mais les philosophe le disait du réel il y a rien à dire le réel qu'est-ce que c'est c'est c'est ce qui est là le réel c'est ce qui est présent le réel c'est ce qui s'impose la réalité c'est une construction c'est une construction à la fois perceptive intellectuelle donc il est clair que lorsque baudriard parle ici de la faitcien l'analyse de Nana harent c'est pour souligner que avec la avec la science moderne avec ce ce grand programme technoscientifique que la science moderne met en place pensez à devenons comme maître et possesseur de
la nature et bien d'une certaine façon la réalité en s'imposant fait disparaître d'une certaine façon le Réal alors on peut faire de la disparition un un autre usage que simplement celui-là et la baudriard dira que il peut y avoir une sorte d'usage d'usage stratégique de la de la disparition il y a un art de la disparition en même temps que disparaissent les valeurs le réel les idéologies les fins ultimes il y a S multanément la possibilité d'IRA boudriard de jouer avec tout cela la disparition elle devient alors un art le grand art pas au sens
des Beaux Arts mais au sens où on parle d'un art martial d'un duel d'un défi il y a donc une sorte de stratégie de la disparition je reviendrai sur sur ce point trème sacrifice de l'intellect c'est la leçon qu'il tire de jarie et de la pataphysique alors à son propos d'ailleurs il parle explicitement du sacrificio d' intellecto en italien le sacrifice de l'intellect alors baudriard a pu dire la formule est très célèbre pataphysicien à 20 ans situationniste 30 utopiste à 40 transversal à 50 virale et métaleptique à 60 toute mon histoire quelqu'un un lecteur impertinent
lui dira enfin vous nêtes pas mort à 60 ans et ensuite à 70 ans il dit je n' j'ai pas d'expression adéquate peu importe en tout cas on pourrait de cela puisque pataphysicien à 20 ans on pourrait en conclure que la pataphysique n'a jamais n'a jamais été chez lui qu'un épisode de jeunesse ce qui est à la fois vrai et un peu court il y a certes dans la pataphysique que des potacheries un goût prononcé pour la supercherie pour les falsifications de toutes sortesud Jean baudriard a été par exemple étroitement mêlé à la publication d'un
pseudo inédit de rainbau pseudo manuscrit de rainau qui s'appelait la chasse spirituelle à la fin de des des dans les années la fin de après la guerre dans l'immédiate après guerre cette chasse spirituelle qui a provoqué vous imaginez une sorte de de petite tempête dans le monde intellectuel parisien les gens se réjouissant écrivant bien évidemment évidemment ce fameux texte qu'on cherche depuis longtemps et cetera il y a que André Breton qui avait flairé la supercherie l'imposture en tout cas il y a dans la il y a dans dans dans disons la pataphysique en général il
y a un goût bien évidemment de la potacherie mais la pataphysique ne se réduit pas à ses fantaisies riard a écrit en 1948 il a alors 19 ans un court texte intitulé pataphysique qui a des allures de manifeste c'est un un court texte qui a été dité chez sans etonka qui a été repris dans le cahier de l'Erne et ce texte est assez prodigieux d'abord par cette intelligence précoce et pour voir que la pataphysique n'est pas simplement une fantaisie il dit par exemple la chose suivante c'est parce que la pataphysique atteint à une telle perfection
du jeu et parce qu'elle accord si peu d'importance à tout qu'elle en a finalement si peu en elle toutes les nullités solennelles toutes les figures de la nullité viennent échouer et se pétrifier devant l'œil gorgonal du but alors la la pataphysique elle est pour baudriard l'occasion et c'est son expression d'un balayage assez féroce le déclencheur d'un processus décisif précisément ce qu'il appelle le sacrificio deintellecto l'expression elle peut paraître trompeuse parce que parler du sacrifice de l'intellect et bien ça peut avoir des sources théologiques on pourrait rapprocher le sacrifice de l'intellect du crédau Kouya absurdou de
tertulien je crois parce que c'est absurde on pourrait rapprocher le sacrifice de l'intellect de ce qu'a pu dire Saint-Jean de la Croix l'anéantissement mystique on pourrait peut-être aussi le rapprocher de manière je dirais plus plus plus plus plus proche même avec ce que disait qu'a dit Max Weber du sacrifice de l'intellect qui serait le trait caractéristique de tout homme pratiquant vous voyez ici que l'homme religieux ferait sacrifierait d'une certaine manière son intellect et là on pourrait évidemment s'appuyer sur ce que dira Pascal sur le dieu des philosophes et cetera et cetera bon chez boudrigard le
thème il ne relève pas du registre mystique ou religieux il s'agit d'un déblément il évoque la virulence de l'acide ou du détersif pataphysique c'est le rôle de la célèbre Gidouille du pérubu cette Gidouille qui permet de repartir de zéro de déblayer tout ce qui a été accumulé et chez baudriard cela évoque une rupture intellectuelle et culturelle qui ira de paire avec d'autres ruptures en particulier avec le système universitaire et là c'est la vie de baudriard la vie de baudriard c'est une vie de rupture successive et de rupture radicale là il y a une anecdote que
rapporte euh Vidal nacket vous connaissez tous l'historien Vidal Naquet il se trouve que Vidal nacket était en hippocagne avec baudriard et dans son un livre d'entretien qu'il a fait peu de temps avant sa mort il raconte que lorsqu'il était en hippocagne le professeur de de latin rend des devoir et dit euh la meilleure le meilleur thème c'est un élève qui a décidé de partir et d'aller pêcher les éponges en Grèce euh c'était Jean budriard donc rriard était en hippocagne venant du lycée de reins venant du lycée de reince est inscrit en hippocagne à Henri 4
ou luilgr je sais pas enfin dans des grand un des grands lycées parisiens et première rupture rupture avec le monde universitaire et baudriard à plusieurs reprises dira moi la culture c'est pas mon milieu je suis fils de paysan hardardonnais et cetera et cetera donc il y a là quelque chose qui évoque véritablement il dira par exemple la pataphysique et la plus haute tentation de l'esprit le principe d'en remettre c'est ainsi que la réalité est démolie je rappelle he ce texte il l'écrit à 19 ans en en 1948 alors la pataphysique c'est à la fois un
jeu qui agace les catégories de l'esprit et autres contraintes causales c'est ça le M le métaleptique hein c'est comme figure de style c'est d'inverser la cause et la conséquence donc à la fois à la fois un jeu et un ferment violent une sorte de contretransfert culturel mais aussi et il s'en souviendra plus tard lorsqu'il théorisera la réalité intégrale il verra dans la pataphysique une sorte d'antivision du monde la réalité intégrale celle de notre monde virtuel dont parlait tout à l'heure Stéphane et bien c'est une forme d'accomplissement hubuesque de la réalité la pataphysique elle lui apparaît
comme la seule réponse à ce phénomène en même temps que la dérision ultime dirision ultime de ce phénomène parce que sa parfaite totologie elle est tout à la fois la science des solutions imaginaires et un mythe des solutions imaginaires donc le sacrifice de l'intellect il doit être entendu très clairement en un sens stratégique il s'agit de déjouer les effets d'ordre les effets de sens les effets de finalité qui sont au fondement de nos catégories de pensée alors on pourrait dire que la la stratégie ici pourrait l'entendre comme activation ou désactivation de position et on pourrait
dire et baudriard s'en amusait il serait davantage du côté de sunsu le stratège chinois que du côté de Klaus Vitz plutôt agir en amont avant le combat plutôt que d'agir après mais enfin ça c'est une autre affaire je je vous ai dit tout à l'heure que je reviendrai sur le thème de la disparition la disparition elle opère à plusieurs niveaux premier niveau on peut parler si vous voulez d'un usage radical de la disparition avec l'idée de disparition du réel il fera la renommée un peu scandaleuse de baudriard alors disparition du réel sans doute davantage à
entendre comme disparition de la réalité d'ailleurs mais pensons au crime parfait au meurtre de la réalité ou du réel budriard a parlé de crime parfait du meurtre de la réalité alors déjà dans la société de consommation il pointait l'effacement du réel ou de la réalité au profit de son spectacle au sens situationniste du terme mais plus tard il parlera très clairement d'un meurtre d'un meurtre parfait car sans cadavre le réel n'est pas mort il a disparu le virtuel ne s'oppose pas simplement au réel il le fait disparaître c'est l'univers du simulacre le simulacre définition qu'on
donne boudriard c'est la copie à l'identique d'un original qui n'a jamais exister en d'autres termes il n'est plus possible de distinguer l'authentique de l'artificiel là je pensons simplement au promesses du métavert pour avoir montré quelques anticipations des réflexions budriardiennes la disparition du réel est un effet de la Transfiguration technique du monde par la numérisation baudriard parle d'une extermination du réel par son double numérique et on pourrait dire la même chose concernant concernant des sujets qui sont aujourd'hui très d'actualité par exemple concernant l'intelligence artificielle lorsque baudriard dit que l'intelligence artificielle c'est une intelligence sans artifice et
donc sans intelligence et il montrera que cette intelligence artificielle et ben l'évacue le rêve l'équivoque la métaphore la distance tout ce qui fait une intelligence et qui disparaît finalement avec cette cette numérisation et virtualisation du monde dans simulacre et simulation baudriard distingue trois verbes le verbe feindre le verbe dissimuler et le verbe simuler dissimuler c'est feindre de ne pas avoir ce qu' on a on peut dissimuler dissimuler sa fortune au fisque simuler c'est feindre d'avoir ce qu'on n'a pas on peut simuler une maladie présence d'un côté absence de l'autre mais simuler ce n'est pas feindre
celui qui fin d'être malade il se met au lit et fait croire qu'il est malade l'écolier qui fin d'être malade pour ne pas aller en classe celui qui simule une maladie en détermin en soi quelques symptômes donc findindre est dissimuler laisse intacte le principe de réalité la différence n'est pas masquée alors que la simulation elle remet en cause la différence entre le vrai le faux le réel et l'imaginaire d' d'où l'idée d'ailleurs de crime parfait ça c'est le premier usage de la disparition le deuxième usage c'est un usage plus instrumental de la disparition c'est le
cas de la photographie il faut savoir que boudriard tardivement s'est intéressé à la photographie d'abord il là il est photographe il est devenu photographe parce qu'on lui a offert un appareil photographique qui a fait naître le désir de faire des photographies et c'est devenu une activité important peut-être même principal dans son esprit des expositions ont été organisées en particulier par Marine boudriard ici présente alors usage plus instrumental de la disparition parce que l'appareil photographique ou la photographie tout court est un outil idéal pour faire disparaître la ré ité objective celle qui se tiendrait sagement devant
le sujet comme le sujet par exemple se tient exige que l'objet se tiennent sagement devant lui dans la démarche de la connaissance en toute théorie de la connaissance alors que la photographie elle nous révèle à quoi peut ressembler le monde en notre absence disparition en même temps qu'apparition d'un monde qui n'a pas besoin de l'homme qui ne prend pas la pause quand on photographie je sais pas un désert quand on photographie une scène la scène ne prend pas la pause donc d'une certaine manière c'est un elle nous fait comprendre la photographie c'est ce que dit
baudriard que nous sommes de trop faire de la photographie c'est adapter le parti des choses et non du sujet se représenter se représentant les choses et pour baudriard cette expérience photographique est une expérience absolument essentielle et originale elle nous fait découvrir l'indifférence radicale du monde le monde n'est pas concerné par l'homme il nous fait savoir l'objet se venge d'une certaine manière ici vous avez un usage instrumental de la photographie ce qui intéressait baudriard dans la photographie c'est pas l'esthétisme c'est pas simplement je sais pas puntou cher à Bart et cetera non c'est c'est une expérience
métaphysique trème usage de la disparition et dernier usage c'est la disparition comme défi une sorte d'usage métaphysicostatégique de la notion devenir dibud plus invisible que l'invisible aller plus vite que l'événement ça c'est son côté paroxiste vous savez le paroxyone en grec c'est l'avant-dernière syllabe c'est la pénultième et bien d'une certaine manière baudrigard nous dit qu'il faut et ça c'est la force de l'hypothèse qui mêle autant la démarche dirais de la mobilisation de notre intelligence même peut-être rationnelle et notre imagination c'est pouvoir se tenir dans l'imminence de la fin d'où on jouit dit-il d' d'une vue
imprenable non pas la fin du monde et pourquoi pas la parousie on n'est pas dans une vision ici religieuse mais la fin d'un monde monriar est une sorte de veilleur des extrêmes une sorte de veilleur des Confins et tout cela bien entendu à titre d'hypothèse ne confondons pas baudriard et philiipulus dans Tintin donc il y a il y a cette cette manière de se tenir dans la position extrême pour pouvoir être au il un livre a été écrit le paroxiste indifférent pour pouvoir observer d'une certaine manière cette fin d'un monde notamment ce monde annoncé à
travers la numérisation la virtualisation et cetera alors pour éclairer cela pour éclairer ce point trisème point qui est qui qui mérite quand même quelques précision on peut se se référer se servir d'une conférence que Jean boudrigard a fait à l'École normale supérieure Rud d'ulme en 2004 donc tardivement qui est consacré à la violence et baudriard dans cette conférence il distingue trois niveaux de violence la violence primaire celle que le plus fort exerce sur le plus faible elle est faite d'agression d'oppression de rapport de force c'est une violence qui a un début qui a une fin
elle a une cause elle a des effets il y a la violence secondaire sous sa forme contemporaine qui est plus subtile elle se présente sous la forme de la pacification sous la forme de la neutralisation du contrôle le contrôle qui a été théorisé par exemple par foucco mais il y a aussi la violence du consensus la violence de la convivialité autant de mots aujourd'hui qui sont extrêmement valorisé qu une fonction un peu magique dès qu'on commence à faire valoir le consensus la convivialité et pourquoi pas la pacification et cetera boudriard parle là de violence prophylactique
il utilise un langage quasi sanitaire car d'une certaine manière le système il traque toutes les formes de négativité pour les liquider toutes les négativités c'est ce qu'il dira à propos du mal d'ailleurs hein de vouloir exterminer le mal exterminer le mal par la violence bien évidemment on y reviendra ainsi par exemple nos société qui emploie la violence pour mettre fin à la violence et puisqu'on ne peut plus répondre à la violence par une violence égale et bien baudriard dira qu'il reste le sacrifice symbolique c'est ainsi qu'il analyse les terroristes et les Twin Towers en disant
que le système est tel le système rend impossible une certaine réciprocité en terme de violence et bien il reste l'acte symbolique c'est-à-dire l'acte par duquel et bien au fond on met l'autre au défi de répondre j' dirais dans la même intensité d'une certaine façon voilà nous nous sacrifions alors que faites-vous vous savez très bien que la réponse a été de lancer une guerre classique en Irak par exemple mais ou en Afghanistan en tout cas il y a cette cette cette asymétrie qui est intéressante à analyser et enfin di baudriard il y a la violence de
troisè type alors c'est celle qui est exercée par l'information par les médias par le spectacle et par l'image violence qui est liée à la transparence à la disparition du secret au triomphe de ce que boudriar appelle l'obsène l'obsène qui prend au sens propre du terme dans l'obscène il y a plus de scène il y a plus de jeu il y a plus de distance il y a plus de dimension métaphorique qu'est-ce que c'est que l'obscène c'est l'obsénité c'est la visibilité totale des choses les ingénieurs d'ibibm ils ont été là les artisans d'une obscénité et cette
obscénité qui évidemment produit des effets mais c'est le cas de la pornographie lorsque baudriard analyse la pornographie il dit que la pornographie qu'est-ce qui est obscène dans la portographie c'est que c'est donné à voir le sexe dans tous ces détails c'est interdit la distance c'est c'est interdire la scène d'une certaine manière scène c'est le lieu du jeu et cetera ainsi lorsque Régis Debray dit dans sa critique de la société du spectacle de Debord il dit que là où l'analyse de de bord est criticable c'est que nous ne sommes pas dans une société qui nous éloignerait
des choses et nous serions aliénés par cette séparation mais au contraire nous en sommes ultra rapprochés ce monde trop réel et littéralement obsène et donc cette forme de violence cette troisième forme de violence il faut la penser dans ce contexte dans ce cadre cette forme de violence elle a pris elle a pris la forme du virtuel c'est une violence virulente virale au sens propre du terme qui opère par contiguité contagion par réaction en chaîne avec la la perte aussi de toutes nos défenses immunitaire donc la question que que que l'on se pose que vous devez
vous poser mais alors que faire que faire c'est la question que posait Lénine que faire face à à une violence d'un nouveau type quelle résistance y a-t-il une résistance possible y y a-t-il une lutte possible il a-t-il des rapports de force il y a plus de prophylaxie sur ce point baudriard proposait une sorte petite imagerie il disait qu'on on peut distinguer quatre modes d'attaque et de défense et cela à partir de quatre figures animales le loup le rat le loup le rat la blat et le virus le loup c'est dans un espace à deux dimensions
mais on pourrait dire que les guerres toutes les guerres la lutte des classes c'est cette première figure du loup on a un ennemi en face et on va mettre des moyens pour essayer de et bien de de de de chasser le loup de détruire l'adversaire que l'on a en face de soi le rat il habite les les sous-sols il habite les caves c'est une autre dimension ça n'est plus le combat frontal c'est plus la guerre classique ou la lutte des classes ça suppose de mettre en place des pièges on sait très bien qu'il faut piéger
les rats ou les souris et cetera la blat 3è figure elle occupe les interstices que les interstices et et dans ces interstices c'est mettre en place d'autres stratégies d'éradication c'est mettre en place des des systèmes chimiques qui permettront de se glisser dans les interstices dans les fissures pour avoir les blattes mais que faire face au virus car finalement le virus comment résister un virus le virus il est ni dans les deux dimensions ni dans les trois ni dans les trois dimensions ni dans la 4è dimension il est à la fois partout et nulle part donc
y a-t-il encore des réactions possibles à ce qui n'agit pas à ce qui est inassignable et budrigard dira il reste à disparaître à brouiller les pistes à se rendre insaisissable à se rendre invisible on pourrait penser ici il n'y fait pas référence mais on pourrait penser ici à à la figure de l'anarque chez herunger ou qui est aussi une figure de la disparition enfin non pas disparaître par le camouflage qui est encore marqué par l'illusion de la vérité ni par la retraite La retraite on est encore dans le champ de l'action mais par l'absence c'est
un peu comme l'abonné absent et baudriard se réfère à ce personnage évidemment ici de circonstances qui est bartlebe le personnage de melvelville I would prefer not to je préfère je préférerais ne pas donc il y a ici une certaine manière d'expulser l'inacceptable baudriard parle ici d'abréaction alors cette forme d'abréaction elle peut connaître une abréaction supérieure entre guillemets boudriard parle à ce moment-là du grand jeu c'est la pensée radicale la pensée radicale qui précipite l'ordre du monde en en accélérant le cours le paroxiste dont on parlait tout à l'heure la pensée radicale qui n'est pas simplement
la p pensée critique car la pensée critique elle recherche des causes elle se veut explicative la pensée radicale qui ne se reconnaît ni dans l'intelligence objective ni dans la rationalité ni dans la recherche de la vérité au sens classique la vérité entendue comme adéquation et cetera elle est poétique poétique métaphysico poétique elle est énigmatique rendre le monde plus énigmatique plus inintelligible disait-il séductrice jouer avec les formes sans cesse métamorphosé il y a donc là une une un rapport au monde qui est un rapport tout à fait singulier qui est à rapprocher davantage de ce que
l'on rencontre par exemple chez les poètes que chez que chez les les philosophes classique deuxème pli après le sacrifice de l'intellect le deuxième pr pli que l'on peut conserver et je vais faire vite c'est la distinction essentielle entre sens et cohérence distinction que François Julien a bien marqué dans son livre lexique eurochinois de la pensée c'est une manière pour nous de répondre à ceux qui ont pu qui ont pu accuser baudriard d'être à la limite du nonsens si on veut être conséquent il faut même aller plus loin baudriard entreprend une liquidation du sens et partant
de la métaphysique la métaphysique elle est inséparable de la question du sens de la question de l'être mais pas du métaphysique ce qu'il dit du réel de la disparition appartient à un registre métaphysique mais pas la métaphysique au sens par exemple platonicien du terme qui conçoit un dédoublement de la réalité avec une réalité inférieureité supérieure une cause un effet et cetera une perfection dégradée tout ce que l'on veut alors depuis depuis au moins Aristote mais déjà on trouve ça chez chez Parménide la philosophie elle s'est évertuée à mettre en place une pensée du sang contre
une pensée de la cohérence quand pensée de la cohérence que pouvait incarner héracllit lorsque héraclit dit c'est le fragment 17 97 lorsqu'il dit Dieu est jour nuit hiver été guerre paix saciété fin bah d'une certaine manière ce fragment il n'a pas de sens c'est une succession d'oxyore mais il est cohérent le mot cohérence ça vient du latin mot cohérence vient du latin a ré ça veut dire tenir ensemble donc ce décalage entre sens et cohérence explique qu'éraclite est mérité dès l'Antiquité le sobriquet d'obscur d'où son rejet d'où l'ambara dont témoigne par exemple dans le Banquet
de Platon il y a un personnage s'appelle Eric zimac qui dit je le cite haclite parle d'harmonie des contraires mais c'est une expression malheureuse illogique àog l'harmonie ne peut venir qu'après les contraires héraclit en somme ne peut pas avoir dit ce qu'il dit Aristote dira la même chose or héraaklit dit bien ce qu'il dit à savoir que les opposés coopèrent fragment 60 mais c'est une pensée de la cohérence et non une pensée du sens et même une pensée qui va contre le sens et une pensée qui va contre le sens elle est inacceptable pour nombre
de philosophes mais pas pour baudriard car d'une certaine manière baudriard fera un usage tout à fait remarquable de cette pensée de la cohérence qui n'est pas une pensée du sens il s'agit de produire des effets de cohérence sans chercher à faire sens mais c'est ça la fonction de l'hypothèse c'est produire des effets de cohérence sans chercher à faire sens ainsi par exemple l'usage que baudriard fait du destin ou du fatal Fatou chez lui le destin c'est un puissant opérateur opérateur théorique on veut utiliser des expressions magnifiées bien que chez lui exposé d'une manière d'une manière
allusive ou inséparable d'une imagerie euh qui a pour fonction justement de de rendre cohérent ce qui d'un un point de vue échappe à l'injonction du sens chez baudriard ce qui est tout à fait important c'est que les hypothèses ou les concept comme on veut et bien ils sont toujours inséparables de toute une imagerie il y a chez baudriard une sorte d'atelier d'artiste il faut de la matière mentale à travailler et euh il recourt souvent euh à des images mais de ce point de vue-là il n'est pas le premier qu'est-ce que c'est que les mythes platoniciens
sinon des images qui aident à penser donc pour penser le destin mettre en place ce qui permet de comprendre que le destin d'une certaine manière et bien il doit être pensé comme la coopération d'opposé alors la première image c'est le partage des EAU aux États-Unis dans le Colorado hein Continental Divide entre les eos qui rejo ig le Pacifique et cell qui rejoignent l'Atlantique le destin il est d'abord séparation séparation irréversible comme les eut de l'Atlantique et du Pacifique en issant quelque chose prend forme d'existence et quelque chose ne le prend pas tous les possibles ne
sont pas réalisé mais cela ne veut pas dire que ces possible soit anilés il y a cohérence à penser ensemble di bodriard ce qui advient et ce qui n'advient pas cela a-t-il pour autant du sens non bon prenons exemple du moi par exemple moi moi on sait au moins depuis Pascal que le moi est insaisissable célèbre texte de Pascal qu'est-ce que le moi et cetera bon si j'ai la petite verrole est-ce que on m'aimera encore moi et cetera bon yum le philosophe hum dira il ira même plus loin dira le moi ça n'est jamais qu'un
mot faut arrêter de dire le moi disons ce que j'appelle moi et budriard il va aller plus loin encore il va ajouter quelque chose il va dire et je vous cite le passage il dit à laiss une des possibilités prend forme forme de moi tout le reste est exclu et normalement du point de vue du sujet les autres possibilités n'existent plus mais on peut faire l'hypothèse que tous ces autres que je n'ai pas été continuent de devenir certes moi j'existe mais les autres continuent de devenir et à l'occasion je peux devenir l'un de ces autres
là pas seulement les autres moi mais aussi les autres que moi et là vous avez une sorte de polyphonie du moi où les C du moi on n'est pas pris dans une sorte de linéarité qu'est-ce qui est la linéarité au fond de l'historicisme les les événement se succédant dans la dans dans dans le temps dans le temps continu irréversible mais des possibilités au fond de réversibilité des formes du mois les possibilités du mois peuvent se réaliser s'actualiser il dira à la suite d'olderlin quand on dit non seulement moi mais les autres que moi les autres
que moi c'est pas simplement autrui ce peut-être aussi les montagnes les fleuves lorsque ernil parle de la Garonne par exemple et bien d'une certaine manière il est la Garonne dont il parle donc finalement le il y a une sorte d'éclatement de la catégorie du Moi non seulement d'éclatement ontologique mais d'éclatement temporel à travers ses possibilités et euh euh ici les idées essentiell si vous voulez qu'il faut retenir c'est que le devenir réversible n'est pas le changement irréversible c'est Nietzsche contre Marx cela vaut pour le moi mais cela vaut aussi pour l'histoire et là baudriard qui
n'est jamais disert qui est toujours extrêmement on est dans la dans l'allusion on n'est pas dans un propos extrêmement développé il dira à propos d'un débat qui aujourd'hui est un peu plus ancien c'est le débat qu'il y a eu entre François Furet et l'historiographie communiste à propos de la Révolution française savoir si la Révolution française ce que diront les communistes la Révolution française faut la prendre en bloc et d'une certaine manière la révolution bolchevique et la continuité de la Révolution française il y a une sorte il y a une sorte comme ça de linéarité de
d'héritage historique et François furc qui lui fera une distinction majeure entre une bonne Révolution puis une révolution plus mauvaise entre d'un côté une révolution un peu libérale et de l'autre une révolution qui serait la terreur et baudriard dit mais c'est pas c'est pas comme cela ça c'est c'est c'est toujours raisonné à partir d'une linéarité historique mais faut dire que la Révolution française elle est pleine de possibilités et que si certaines de ces possibilités son sont réalisés d'autres peuvent se réaliser au fond un événement n'est jamais épuisable de de de de cette manière il la richesse
de l'événement c'est l'ensemble de ces possibles non pas ces possibles qui ont été et qui ont cessé d'être parce que il y a eu la réalisation de certains de ces possibles mais ces poss possiblees continue d'être à mesure que l'événement se déploie deuxème image c'est l'image de la physique quantique alors là évidemment vous imaginez que Socal les brickmont les nouveaux Bouvard et Pécuchet s'en sont donné à cœurjoie je sais pas si vous avez en tête ce ce livre qui avait été écrit par un Belge brickmont et un Américain je crois Socal qui ont pour dénoncer
l'usage que les philosophes et sociologu français faisaient des sciences en disant c'est un usage complètement illégitime parfaitement cuistre et puis citant alors il y a des choses évidemment qui sont à se plier de rire lorsque tel p analiste je ne le nommerai pas utilise la topologie mot àot ou les nœuds les nœuds boroméens et cetera bon mais baudriard d'abord c'est pas du tout cet usage puis baudriard dit on peut avoir un usage métaphorique de la science enfin en tout cas l'avait beaucoup intéressé l'idée d'intrication quantique le fait que deux objets spatialement séparés peuvent rester liés
entre eux ou bien le lien entre particules et antiparticules donc que que que que pensez de de cela par exemple de de de cette référence à la physique quantique et ben baudriard dira que cette idée que la physique semble confirmer et bien on la retrouve dans certaines expériences intellectuelle et là il fait référence à Ferdinand saossur Ferdinand saossur on l'oublie un peu qui est un immense linguiste qui est le père de la linguistique moderne mais avant de faire de la linguistique structurale et cetera il s'est intéressé aux anagrammes c'est-à-dire à une sorte de lecture des
textes latins d'ailleurs en l'occurrence et pour montrer que dans ces textes latins et bien on pouvait mettre au jour des jeux de sonorité des jeux de signifiant c'est-à-dire comme si les signifiants s'attiraient Ste d'attraction étrange des signifiants donc il s'étit amusé à mettre hein à mettre au jour ces seses ces structures sous-jacentes euh c'est-à-dire au fond ici on n'est pas dans le jeu d'opposition et différence la linguistique postérieur de Saur elle reposera sur des jeux de différence et d'opposition aussi bien au plan du son qu'au plan du sens c'est tout le l'enjeu de la de
la de la linguistique structurale alors que là il s'agit de montrer qu'il y a des attractions des signifiants entre eux les signifiants affranchi du dictat des signifiés qui ouvre sur un autre univers et baudriard diraah c'est tout l'univers de la de la poésie d'une certaine manière la poésie comment la comprendre sinon par ses attracteurs étrange qui la constitue qui tisse d'une certaine manière sa sa sa sa chair alors le destin ici parfois baudriard dira faudrait parler presque de de prédestination prédestination tel mot à tel autre tel son à tel autre pourquoi pas tel moment à
tel autre là j'ai env envie de de citer un un un auteur qui n'est absolument pas baudriardien mais ça m'amuse tout de même de le citer c'est Léon Blois léonblois qui disait peut-être que la bataille de la Marne sera expliquée par la naissance de deux siècles d'une petite fille donc pour pour les omblois la la la linéarité temporelle est peut-être illusoire je crois que c'est saint-omas d'quin qui disons qui disait que nous voyons la réalité avec nos pupilles de de de tortue on voit une réalité atrophiée mais les choses sont beaucoup plus compliquées donc peut-être
que on pourrait baudriard devenir devenu bloyen la fin justifier les bloyens donc 3è 3è image c'est la figure desdip de sopocle dans la tragédie le destin est ce qui naît et ce qui meurt sous le même signe ainsi etdip allant au bout de son destin comme annoncé par l'oracle avant sa na ence donc il y a là un autre pas dans la réversibilité ce qui mène à la vie est aussi ce qui mène à la mort et budriard sera très intéressé par le phénomène d'apoptose qui a été travaillé en France par par Jean-Claude amamezen c'est
le processus de développement des cellules avec leur mort programmé autre image de la réversibilité de la vie et de la mort alors il y a aussi 4e image que vous connaissez bien évidemment c'est la mort à saintarcand le célèbre texte d'athar qui est un poète soufi perant de de fin 12e début 13e siècle Atar raconte que que le grand vizir est vizir affolé va rencontrer le calife pour lui dire qu'il a rencontré la mort en ville et que la mort lui a fait un signe et que cela évidemment l'ffrait profondément et le calife autorise son
vizire à aller se cacher très loin à sa marcande mais le calife à son tour sort le lendemain ou sur lendemain à ville sort de la ville et rencontre lui aussi la mort et il lui dit mais pourquoi avoir effrayé mon mon vizir et à ce momentl la mort lui dit mais je l'ai pas effrayé j'ai simplement été étonné parce que je l'attends à sa marcange donc en d'autres termes vous avez ici une autre approche finalement du destin à savoir plus on s'éloigne d'un point plus on s'en approche encore la réversibilité pourrait multiplier les images
parce qu'on trouve chez baudriard sur la mort de Dayana par exemple baudriard s'est amusé aussi à à composer une chanson sur la mort de Diana mais sur la mort de Dayana il dira dans un je crois que c'est dans un papier qui est paru dans Libération lorsqu'il dira que l'explication par les causes par la causalité est insuffisante et passe à côté de l'essentiel par exemple l'usage qui est fait du chauffeur vivre de la vitesse pourquoi pas un complot et cetera et cetera baudriard dira plutôt que il faut méditer le fait que plus on plus les
choses deviennent fastes plus elles deviennent funestes donc d'une certaine manière le faste et le funeste là aussi réversibilité des termes entre bien évidemment dans cette affaire la séduction la séduction elle-même est une figure de la réversibilité enfin en résumé concernant le destin d'une part ce qu'il appelle la inid des opposés qui est un vieux thème qu'on trouve chez Nicolas de Cuse la coïcidencia oppositorum mais c'est-à-dire qu'est-ce que ça veut dire au fond la coïncidence des opposés c'est en être en rupture avec le schéma dialectique qu'est-ce que c'est que la dialétique c'est un schéma ternaire avec
une affirmation une négation et la négation de la négation chez baudriard il y a très clairement une pensée duel et d'ailleurs il parlera de son côté maniquen avec souris côté duel qui suppose on parlera aussi parce qu'il a ce côté deel de son côté chinois d'ailleurs comme s'il fallait jouer de plutôt sur les tensions que sur les opposition tension entre des paules mais en tout cas ce côté duel c'est de maintenir une sorte d'équilibre entre les termes tout à l'heure je vous parlais du mal baudriard a montré de manière tout à fait convaincante comment notre
modernité s'accompagne d'une volonté d'extirper le mal et ça c'est repér aussi bien dans les guerres modernes d'anéantissement les guerres modernes à la différence des guerres classiques si je puis dire et cela certains ont montré par exemple un auteur qui aujourd'hui est un auteur un peu sulfureux Carl Schmid a montré que à partir du traité de vesphaliie et bien il va y avoir un autre rapport à mi et dememi que dans une guerre l'ennemi doit être anéanti les grandes guerres moderne nous le savons ce sont des guerres d'anéantissement il faut en finir avec l'ennemi qui incarne
le mal on l'extirp d'une manière radicale euh qu'est-ce que c'est que le mal c'est le juif pour pour pour les nazis le mal ce sera le le le le le le le le bourgeois pour pour la pour la Révolution la révolution prolétarienne en tout cas il s'agit d'anéantir d'extirper le mal pour réaliser le bien il y a une sorte d'intégrisme du bien il y a une sorte de refus de l'altérité même du mal c'est pour ça que que baudriard dira que la violence par exemple telle qu'elle est combatue aujourd'hui par la violence et bien d'une
certaine manière c'est une façon de vouloir réduire réduire cette dualité constitutive en une sorte d'intégrisme du bien ça c'est vraiment je sais pason souvenez-vous vous êtes comme moi contemporain de cela de la grande entreprise de bouche de d'aller l'Empire du Bien allant réduire l'empire du mal comme si cet empire du mal don dont on serait libéré permettrait la réalisation en fin du bien et on pourrait politiquement montrer les chasses parfois absurdes à la corruption c'estriard qui dit dans une chose très drôle d'ailleurs il faut un peu de corruption comme toujours il faut un peu d'huile
pour fonction pour que fonctionne un moteur quand on nuile pas les les rouages et bien le moteur se grippe un peu de corruption pas trop mais un peu de corruption donc la les pouvoirs qui sont des pouvoirs moralisants des pouvoirs dont la toute la cation et de rendre pure d'une certaine manière pure de quoi pure du mal et bien ça conduit assez facilement à l'orreur et au totalitarisme deuxè point ici deuxème idée forte qu'on peut déduire de ce cette réflexion sur le destin c'est la distinction entre le possible et le réel le possible qui n'est
pas moins que le réel et ça c'est une idée qui est proposée par Berkson dans la pensée et le vivant là aussi baudriard fait son marché vous savez il fait son son miel de toutes les fleurs bon comme Montaigne euh pour en fait toujours une sorte d'usage de contrebande d'ailleurs mais enfin quand on se place du point de vue de l'histoire des sciences on sait bien on sait très bien que dans l'histoire des sciences le le possible précède le réel vous savez bien par exemple que lors que Einstein formule sa célèbre équation et MC2 c'était
déjà dans l'air il y a même des débats des discussions entre Henry Point Carré et cetera et cetera les grandes les grandes découverte scientifique d'une certaine manière il y a un contexte qui permet d'expliquer cela on pourrait dire que le possible précède le réel sur les équations différentielles je crois que Newton et leipnit sont quasiment en même temps alors évidemment on peut chercher lequel à copier sur l'autre non il y a un contexte disons le possible qui est qui précède le réel mais par exemple dans dans les arts c'est pas du tout ça on peut
pas dire que RBO était possible avant d'être réel là on pourrait dire la même chose on pourrait dire il faudrait renverser les termes c'est-à-dire qu'à partir du moment où baudriard a été réel baudriard où rimbau a été réel et bien cette réalité fait naître du possible ce n'est pas c'est pas le possible qui va se réaliser dans le réel donc ici vous avez une inversion du rapport du possible et du réel et ça vaut pour tous les tous les les artistes ça vaut pour tous les écrivains ça vaut pour tous les philosophes donc par conséquent
le rapport du possible et du réel on peut l'inverser si on ne se place pas dans l'historicisme l'histoire des sciences est une histoire linéaire successive avec des découvertes successives des contextes dans lesquels des découvertes se font dernière point dernier point pardon et ce sera ma conclusion dernier pli qui tient à la forme de l'exposé baudriardien le choix de l'écriture chez baudriard à mesure qu'il va quitter cette écriture un peu académique et l'écriture des débuts ça va être l'aphorisme le fragment le fragmentaire et et l'aphorisme chez baudriard ce n'est pas du tout un choix esthétique c'est
un choix véritablement entre guillemets philosophique j'allais dire presque théorique en tout cas la la la la forme prise par son écriture le fragment ou l'aphorisme correspond à la nature prof te de sa pensée Léonard de Vincy il opposait le peintre et le sculpteur le peintre il ajoute de la matière le sculpteur retire de la matière bah il est clair que baudriard il est très clairement du côté du sculpteur PL que du côté du peintre et ça c'est anecdotique mais qu'est-ce qui caractérise au fond le fragment et l'aphorisme c'est une forme de perfection dans la forme
brève dans la Phénoménologie de l'Esprit ele dit que que la graine puis la fleur elle tend vers le fruit comme vers sa réalisation qui serait sa perfection au fond il manque quelque chose à la graine il manque quelque chose à la fleur que le fruit va réaliser c'est-à-dire que on ne peut prendre la succession de ces états que dans un processus qui est un processus de réalisation et de perfection alors que baudrigard dit on peut prendre les choses tout à fait de manière inverse dans le détail la fleur est parfaite dans le détail la la
graine est parfaite et et tout à l'heure on parlait de la photographie la photographie d'une certaine manière elle nous donne le monde dans son détail et donc dans sa perfection vous savez ce que disait ce que disait Angelus Silesius la rose est sans pourquoi et cetera elle est ce qu'elle est elle est indifférente à celui qui la regarde donc pour baudriard le l'aphorisme ou le fragment correspond à une forme élémentaire auquel il ne manque rien ni médiation ni introduction ni conclusion ni développement c'est une forme que l'on retrouve chez hraaclit que l'on retrouve et C
on peut retrouver chez nietzs qu'on retrouvera dans dans quelques penseurs peut-être des marges mais qui ne vont pas se lancer dans la construction de systèmes philosophiques qui sont par définition incomplets qui sont par définition à prolonger c'est très bien que tout système philosophique peut connaître des développements des excroissances parfois un peu monstrueuses on sait que on peut avoir des traités de philosophie sans fin parce qu'on peut toujours successivement développer tel et tel aspect alors que l'aphorisme dans son détail même est parfait en guise de conclusion je vous invite à méditer cette phrase d'Edgard Morin qui
est extraite de l'hommage qu'il a rendu à baoudriard dans le cahier de l'Herne il dit la chose suivante dans son mouvement de déréalisation et de déconceptualisation baudriard patrouille comme tout vrai penseur aux limites du disble du concevable et du pensable [Applaudissements] merci
Related Videos
BAUDRILLARD - La société de consommation décryptée
40:05
BAUDRILLARD - La société de consommation d...
1000 idées de culture générale
50,858 views
Dieu est déccoïncidence | François Jullien
1:40:54
Dieu est déccoïncidence | François Jullien
ACTISCE Patronage Laique Jules Vallès
2,898 views
Vladimir Jankélévitch en 1980, philosophe du Je-ne-sais-quoi et du Presque-rien
44:03
Vladimir Jankélévitch en 1980, philosophe ...
Radio-Canada Archives
71,572 views
«Le job de Trump va être de gérer la défaite américaine face aux Russes», cingle Emmanuel Todd
32:38
«Le job de Trump va être de gérer la défai...
Le Figaro
737,534 views
Dans la forêt des mythes : archéologie et récits préhistoriques
42:03
Dans la forêt des mythes : archéologie et ...
Maison des Sciences Humaines de Bordeaux
4,732 views
Jean Baudrillard (1929-2007) : Une vie, une oeuvre
59:10
Jean Baudrillard (1929-2007) : Une vie, un...
Le Sémaphore
16,502 views
Inventer une sagesse à hauteur d'homme - Dialogue avec André Comte-Sponville
1:05:02
Inventer une sagesse à hauteur d'homme - D...
Dialogues par Fabrice Midal
260,604 views
Les anges de l'histoire -  G. Didi-Huberman 1/9 - 06-I-2025 - Auditorium INHA - 18h00-20h00
1:43:21
Les anges de l'histoire - G. Didi-Huberma...
CRAL - Centre de Recherches sur les arts et le langage
2,568 views
Dernières nouvelles sur l'aube de l'Univers | David Elbaz
59:48
Dernières nouvelles sur l'aube de l'Univer...
ACTISCE Patronage Laique Jules Vallès
44,428 views
Synchronicités, archétypes, alchimie : Jung, un penseur unique - Dialogue avec Frédéric Lenoir
47:26
Synchronicités, archétypes, alchimie : Jun...
Dialogues par Fabrice Midal
686,293 views
Une Vie, une œuvre : Jean Baudrillard, ni morale, ni critique, une « pensée radicale » (1929-2007)
58:21
Une Vie, une œuvre : Jean Baudrillard, ni ...
Rien ne veut rien dire
23,538 views
L'Europe n'est pas seule au monde | Bertrand Badie
51:09
L'Europe n'est pas seule au monde | Bertra...
ACTISCE Patronage Laique Jules Vallès
46,078 views
Comment agir sur notre bonne humeur
29:25
Comment agir sur notre bonne humeur
France Culture
55,475 views
L'intime - François Jullien - 23/01/2018
1:51:33
L'intime - François Jullien - 23/01/2018
ACTISCE Patronage Laique Jules Vallès
8,038 views
En 1961, André Breton raconte et explique le mouvement surréaliste
25:51
En 1961, André Breton raconte et explique ...
Radio-Canada Archives
118,253 views
Tout nouveau tout beau - Apostrophes (Baudrillard)
1:15:08
Tout nouveau tout beau - Apostrophes (Baud...
アイソ
18,543 views
«La religion permet à l'homme de s'améliorer» : Olivier de Kersauson est l’invité de «Libre à vous»
26:15
«La religion permet à l'homme de s'amélior...
Le Figaro TV
54,867 views
Jean Baudrillard_La violence faite aux images
1:06:30
Jean Baudrillard_La violence faite aux images
KODON TV
31,937 views
Votre cerveau vous joue des tours - Albert Moukheiber  - Conférence Tilt Nantes
50:50
Votre cerveau vous joue des tours - Albert...
Tilt.events
211,789 views
Philosophie, seulement en Occident ? | Roger-Pol Droit
1:06:31
Philosophie, seulement en Occident ? | Rog...
ACTISCE Patronage Laique Jules Vallès
7,278 views
Copyright © 2025. Made with ♥ in London by YTScribe.com