[Musique] la fin du régime Assad pourrait être comparée à la chute du mur de [Musique] Berlin chers amis du dessous Descartes voici une leçon de géopolitique un entretien carte sur table en lien avec l'actualité internationale et aujourd'hui bien sûr retour sur la fin de 54 années de dictature des Assad père et fils une onde de choc dans un Moyen-Orient qu'on devine en en train de se redessiner en profondeur en cette fin d'année 2024 alors essayons de comprendre comment les rapports de force sont en train de changer dans la région avec vous rimomtas bienvenue merci merci
de me recevoir merci d'être en ligne avec nous de Londres vous êtes chercheuse à l'Intitut carnegi spécialiste du Moyen-Orient alors première question tout le monde dit un peu rapidement qu'Assad est tombé en moins de 2 semaine mais en réalité on le sait bien c'est le résultat d'un effet domino qui s'est mis en place il y a plus longtemps que cela le 7 octobre 2023 ou bien avant encore ça fait 13 ans qu'il y a une pression continue parce qu'il y a une guerre en continu à partir du 7 octobre il y a une nouvelle dynamique
qui s'est rajoutée c'est cette guerre sur plusieurs fronts entre Israël et plusieurs supplétifs de l'Iran dont le Hezbollah au Liban mais aussi directement des affrontements avec les Gardiens de la Révolution iranien qui était euh en Syrie et aussi euh en Iran mais aussi euh au Liban cette guerre a affaibli ce qu'on appelle l'axe de l'Iran ça a affaibli les assises sur les qui qui retenaient qui gardaient qui maintenait en place le régime Assad RIM comment est-ce que vous vous le percevez quand savez-vous de ce nouvel acteur syrien HTS qui signifie ayat tarir alsham et ce
leader aljulani de son vrai nom Ahmed alshara certains le décrivent comme une sorte de caméléon du Moyen-Orient hier membre d'alqaïda aujourd'hui interlocuteur respectable clairement le chef a beaucoup travaillé depuis 6 ans ce n'est pas nouveau hein en 2016 il a déjà rompu avec Al-Qaïda dont il faisait partie à partir de 2018 en fait il commence à prendre un un un leadership dans une province au nord-ouest de la Syrie qui s'appelle Idlib une dont il gère une partie du territoire et c'est là où il commence même à faire la guerre contre daesh et à essayer de
se transformer en groupe certes islamiste dur mais plus djihadiste c'est-à-dire il déclare très clairement que lui son seul objectif c'est de libérer la Syrie du régime Assad mais aussi de la présence militaire de l'Iran du du hzbollah de la Russie et il déclare qu'il n'a aucune visée contre le les pays occidentaux et l'Occident ce qui le distingue des mouvances djihadistes terroristes qui ont pu attaquer la France en 2015 par exemple on voit aussi comment il a pu gérer ce territoire euh pendant 6 ans euh alors qu'il était en train de gouverner une partie de ce
territoire les filles allaient à l'école les femmes travaillai les chrétiens ont pu célébrer la messe ils ont pu reconstruire leurs églises mais c'est vrai qu'ils n'avaient pas le droit d'avoir des crucifixes sur leurs églises donc ce n'était pas une vie totalement libre il faut voir comment il va gérer le reste de la Syrie aujourd'hui quand les rebelles sont entrés dans la capitale syrienne à Damas immédiatement des Syriens sont allés piétiner détruire une partie de l'ambassade d'Iran à Damas piétinant notamment les portraits d'Ali ramenei également ceux d'Assad nasrala le grand leader du Hezbollah est-ce que cela
signifie que pour les Syriens aujourd'hui il s'agit de totalement définitivement sortir de ce système là qui est le système iranien ce qui s'est passé en Syrie est une défaite stratégique pour l'Iran pour son axe dans toute la région un axe que l'Iran construit depuis 40 ans pour étendre son influence une influence néfaste qui a coûté la vie à beaucoup de Syriens beaucoup de Libanais beaucoup de Palestiniens d'Israéliens romtaz en janvier en principe au Liban devrait se tenir enfin une élection présidentielle est-ce qu'il y aura malgré cet affaiblissement du hzbollah et de la Syrie un candidat
du hzbollah proyrien comme c'était le cas autrefois la fin du régime Assad pourrait être comparé dans cette partie du pays arabe dans le devant à la chute du mur de Berlin en ce qui est du Liban ça va être très important de voir si lors de ces prochaines élections les partis politiques au Liban vont savoir enfin se débarrasser de l'emprise non seulement de ce régime syrien qu' l'exerce en fait plus ou moins en fonction des périodes depuis les années 80 avec une répression sanglante où ce régime avec l'aide du Hezbollah a tué plusieurs opposants politiques
des gens très importants dans les années 80 de et depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui donc aujourd'hui c'est une opportunité assez inédite pour le Liban moderne d'enfin se libérer et d'affirmer sa souveraineté je pense que ça va être très compliqué pour le hzbollah d'essayer d'imposer un candidat qui serait le sien complètement alors chute d'Assad affaiblissement vous venez de le dire du hzbollah est-ce que c'est le triomphe en tout cas c'est comme ça déjà qu'il le présente de la stratégie de la guerre sans limite décidée par Benjamin netanahou au lendemain du 7 octobre 2023 on peut
pas en fait dire que c'est grâce à Israël que tout ce qui est en train de se passer aujourd'hui est en train de se passer il y a des dynamiques politiques et militaires propres local qui étit prête à saisir des opportunités et ne faut surtout pas oublier le coût énorme en perte civile en perte matérielle de la guerre qu'Israël mène depuis 2023 Israël a essayé de changer les dynamiques en cours entre Israël et évidemment ses voisins le problème c'est que quand on regarde la dévastation à Gaza quand on voit le nombre de morts à Gaza
plus de 40000 depuis 1 an et aussi la dévastation dans le sudliban il y a euh des villages dans le sudliban qui ont été détruits à 90 % par euh l'aviation et l'armée israélienne ce ne sont pas les ingrédients euh d'une stabilité euh ou d'une paix euh soutenable c'est évidemment la grande question l'avenir de ce peuple palestinien l'avenir de la question palestinienne avec la création toujours attendue de cet État palestinien de ce point de vue-là qu'elle sera l'impact du retour de Donald Trump à la tête des États-Unis en janvier prochain il y a une course
contre la montre aujourd'hui avec l'arrivée de Donald Trump à la présidence américaine une course contre la montre entre d'un côté le désir et puis surtout les actions d'une partie de cette coalition d'extrême droite qui est au pouvoir en Israël pour annexer l'assis Jordanie et donc faire en sorte qu'un État palest ne puisse pas exister d'un côté et de l'autre côté euh ce besoin de la part de la communauté internationale de reconnaître l'état palestinien on ne sait pas si Donald Trump va soutenir l'annexion de la scijordanie il y a des gens dans son administration qui soutiennent
cette politique et il y a d'autres qui voient combien ça pourrait enflammer encore plus une région qui est embrasée depuis plus d'un an et dans tout ça les Européens et la France en particulier ont un ont un rôle très important à jouer on voit aujourd'hui que le président français Emmanuel Macron va organiser avec l'Arabie Saoudite une conférence en juin autour de cette question de la reconnaissance de l'État palestinien ils vont essayer d'ici juin à avoir le soutien et la participation dans cette initiative de plusieurs autres pays dont par par exemple le Royaume-Uni le Canada le
Japon et peut-être d'autres pour essayer de contrer cette dynamique en faveur du côté des États-Unis en faveur de l'annexion de la SCI Jordanie et avec ça évidemment quand on parle de l'Arabie Saoudite on parle de cette question des accords d'Abraham est-ce que l'Arabie Saoudite va finir par normalisé officiellement avec Israël jusqu'à aujourd'hui la l'Arabie Saoudite dit qu'il est impératif qu'il y ait un État palestinien ou peut-être une entité palestinienne on va voir où est-ce que ça atterrit avant qu'il ne puisse normaliser officiellement avec Israël alors bien sûr RIM c'est l'autre grande question comment est-ce qu'on
regarde à théran dans le palais de rameney ce qui est en train de se passer au Liban ce qui est en train de se passer à Damas est-ce qu'au fond le régime iranien peut s'écrouler à cou moyen terme en mode château de carte comme on vient de le voir en Syrie l'Iran est acculé il vient de subir des défaites stratégique au Liban avec une défaite militaire par Israël de du hzbolla qui en fait était la clé de voûte de la dissuasion conventionnelle que l'Iran a mis en place pour se protéger d'après téran de possibles attaques
par Israël et comme on l'a expliqué avec la fin du régime Assad c'est vraiment un retournement stratégique de cet axe que l'Iran a construit depuis 40 ans la question aujourd'hui c'est comment est-ce que le ce système iranien va réagir est-ce qu'il va essayer de reconstruire ce réseau d'influence qu'il avait avec toutes ses milices qu'ell soit en Irak au Liban ou même dans les territoires palestiniens ou est-ce que au contraire il va se recroviller sur lui-même et peut-être essayer de carburer vers une bombe une bombe atomique vers le nucléaire ce qui en fait prendrait le risque
d'un embrasement d'une énorme guerre entre Israël et les États-Unis d'un côté et l'Iran parce qu'évidemment un Iran nucléaire serait une menace existentielle pour Israël et puisque vous nous parler de l'Iran on a envie de regarder de l'autre côté du golf persique de regarder les monarchies du golf et en par particulier l'Arabie Saoudite hier le grand rival stratégique de l'Iran mais on a parlé récemment d'un réchauffement de la relation sous l'égide de la Chine comment regarde-t-on à Riyad tous ces événements moyen-orientaux à Riyad en fait ils se positionnent d'une manière très pragmatique ce qu'ils veulent c'est
essayer de préserver autant que possible leur sécurité leur stabilité parce que le prince héritier Mohammed B Salman veut absolument réussir ce qu'il a appelé sa vision 2030 c'est une c'est un grand champ c'est un grand chantier de d'infrastructure d'investissement économique de révolution économique dans le royaume et pour pouvoir y arriver il a besoin de stabilité et de sécurité c'est pour ça qu'il a signé ses accords sous l'égide de la Chine avec l'Iran c'est pour ça qu'on voit qu'il continue de ménager l'Iran donc ça c'est sa première considération sa deuxième considération c'est d'essayer d'obtenir des garanties
de sécurité très robustes de la part des États-Unis et ça ça fait partie des négociations des demandes qu'ils émettent en contrepartie d'une normalisation avec Israël dernière question et pour cela on va changer une dernière fois d'échelle dzoomer encore un peu plus depuis quelques jours on entend qu'il y a un grand perdant et un grand gagnant face à cette actualité moyenne-orientale le perdant c'est la Russie qui pourrait perdre notamment ses bases militaires en Syrie le grand gagnant c'est la Turquie qui espère bien au contraire devenir plus que jamais un acteur central de cette région est-ce que
c'est aussi comme ça que vous voyez les choses la Turquie fait partie des gagnants parce que tout simplement aujourd'hui elle arrive à au bout d'une longue politique d'investissement depuis au moins 10 ans dans ce conflit en Syrie à sa frontière où d'un côté la Turquie a dû accueillir dire 3 millions de réfugiés syriens qui ont exercé une pression importante sur son infrastructure sur son économie et de l'autre côté gérer des factions militaires comme on disait qui étai en fait tout le spectre du djihadisme dur à des gens normaux qui essayent juste de se libérer d'un
régime despotier et d'ailleurs la Turquie a été en soutien dans les coulisses elle a travaillé à une négociation avec la Russie pour imposer ce nouvel ordre et cette transition qui en fait s'est faite assez paisiblement sans beaucoup de combat et qu'ils ont imposé la Turquie et la Russie à l'Iran qui était le 3isè grand acteur dans ce conflit syrien et la Russie a compris qu'aujourd'hui elle avait subi un revers et elle a décidé d'essayer de négocier pour au moins préserver ces deux bases qui qui sont sur le littoral syrien qui sont importantes pour son influence
stratégique merci infiniment rimomtas d'avoir été en ligne avec nous je rappelle que vous êtes chercheuse à l'Institut carni spécialiste du Moyen-Orient merci infiniment d'avoir été en ligne avec nous de Londres merci à vous de nous avoir suivi merci de votre fidélité comme toujours retrouvez-nous sur .tv sur nos réseaux sociaux et n'oubliez pas de vous abonner à notre newsletter à bientôt [Musique]