Unknown

0 views1140 WordsCopy TextShare
Unknown
Video Transcript:
Aujourd'hui, je vais vous expliquer comment avoir le charisme d'un saint. Pendant longtemps, les chercheurs se sont acharnés à comprendre comment se formait un leader charismatique, comment un leader charismatique arrivait au pouvoir et influençait le public. Cela a été longtemps un véritable trou noir dans la littérature scientifique.
C'était même une discipline qui n'était pas forcément prise au sérieux jusqu'à ce que Burns, un politologue, théorise en 1918 ce qu'il va appeler le leadership transformationnel. Il va mettre le leadership transformationnel en contraste avec ce qu'il appelle le leadership transactionnel. Le leadership transactionnel est un leadership qui repose sur une autorité bureaucratique.
On va motiver les salariés avec des civils et les motiver économiquement avec des récompenses, comme le salaire, mais aussi par des punitions, comme la peur de perdre son boulot. En revanche, le leadership transformationnel repose sur une vision beaucoup plus visionnaire et passionnelle, qui implique un sentiment de transcendance de soi, le fait de dépasser ses propres besoins et de se diriger vers une vision et un idéal. Il y a une phrase qui résume plutôt bien ce qu'est le leadership transformationnel.
Une phrase que j'aime bien pour résumer cela, c'est celle de Jeff Kinney, qui dit dans un de ses discours : "Ne demande pas ce que le pays peut faire pour toi, mais plutôt ce que toi, tu peux faire pour le pays. " Puis, en 1985, un psychologue industriel nommé Bernard Bass va reprendre la théorie de Burns et segmenter le leadership transformationnel en quatre types de comportements, que l'on peut appeler les comportements transformationnels. Il y a donc des "lives and flowers", c'est le premier comportement pour décrire un leader transformationnel : "highlighting France" et "influences idéalisées".
Cela veut dire être capable d'incarner un idéal, d'être un modèle à suivre pour sa communauté, et surtout un modèle en termes de confiance aveugle en sa propre vision. C'est cela qui va inspirer la loyauté chez les membres de la communauté, chez les "followers", comme on dit en anglais. Le deuxième point est celui des "expressions motivationnelles", c'est-à-dire être capable de susciter l'enthousiasme dans son discours, dans la forme comme dans le fond, mais aussi dans les actions symboliques, et d'être capable de rassurer et de susciter la confiance de ses "followers".
Le troisième point est la stimulation intellectuelle, le fait de donner des éléments pour pouvoir remettre en cause le statu quo, remettre en cause l'ordre établi. Enfin, le quatrième point est celui des considérations individuelles, c'est-à-dire prendre en compte les besoins spécifiques de chaque personne, les forces de chacun, les faiblesses de chacun, et pouvoir les réajuster dans la vision que je viens de vous décrire. C'est ce qu'on appelle le modèle de la théorie multifactorielle du leadership, qui est le modèle le plus sérieux et le plus rigoureux scientifiquement parlant pour parler du leadership, et notamment du leadership transformationnel.
Le leadership transformationnel est un terme scientifique pour parler du charisme. Voilà ce qu'est le charisme. Maintenant que je vous ai un petit peu défini ce qu'était le charisme, je vais me permettre de vous donner mon point de vue sur ce que je pense du charisme.
Je pense qu'il y a un biais chez beaucoup de gens qui consiste à résumer le charisme à son aspect le plus superficiel, c'est-à-dire le non verbal, ce qu'on pourrait appeler le "delivery" en anglais. C'est le langage du corps, la manière de parler, le regard, tenir le regard, la tonalité, et cela au détriment de son aspect le plus profond, ce qui fait l'essence même du charisme, à savoir la vision. "Charisme", en grec, ça signifie don divin, grâce de Dieu, et ce don, en fait, ce n'est pas une connaissance, mais une croyance inébranlable en l'avenir, une vision dont le leader charismatique est obsédé, dont il est totalement convaincu.
Alors évidemment, savoir bien parler, charmer et communiquer, tout ça, c'est extrêmement important dans le charisme, mais sans vision, il n'y a pas de charisme. Au final, la communication ne devrait être que le porte-étendard de la vision. S'il y a une vision, c'est qu'il y a un problème à résoudre, c'est qu'il y a quelque chose à améliorer, donc qu'il y a un contexte spécifique.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le charisme n'est pas uniquement le fruit de caractéristiques personnelles. C'est aussi situationnel, c'est-à-dire que le charisme naît d'une interaction entre un individu et un contexte spécifique. Sans pharisiens, il n'y a pas de Jésus ; sans traité de Versailles, il n'y a pas d'Adolf Hitler ; et sans capitalisme, il n'y a pas de Tyler Durden.
Être charismatique, ça nécessite d'être ancré dans le monde dans lequel on vit, d'être à l'écoute d'une communauté qui a un problème à résoudre et d'être en quête d'une solution. Donc, on ne peut pas parler de charisme sans contextualiser au divin et au christianisme. D'ailleurs, j'ai trouvé une phrase dans un texte religieux qui résume assez bien ce qu'est le charisme.
Je vous la dis tout de suite : "Le charisme n'est d'abord donné aux personnes pour leur sanctification personnelle ou leurs biens spirituels, mais pour le bien commun, c'est-à-dire le bien de l'Église et de la mission charismatique. " Ce n'est pas pour briller personnellement, c'est pour faire briller la communauté. Les premiers véritables hommes charismatiques, ce étaient les chrétiens, ou du moins les apôtres, ou ceux qui propagent le message de Jésus auprès des Juifs.
En fait, ils arrivaient dans un contexte où il y avait un ordre moral très rigoureux. Mais un ordre moral qui était bien établi a eu à porter et remet cela totalement en cause. Il apporte une vision nouvelle, moderne, extrêmement moderne et créative, à savoir donc une vision d'amour qui dénote totalement avec l'Ancien Testament, avec la violence de l'Ancien Testament.
Une vision où Dieu pourrait être incarné par un être humain, et ça, ça demande énormément de foi. Et c'est parce que ces mecs-là étaient possédés par leur vision, mais ce qu'ils étaient convaincus du plus profond de l'âme, c'est que c'était la solution pour se rapprocher de Dieu. C'est pour ça qu'ils étaient charismatiques, pas parce qu'ils essayaient d'être stylés à l'oral.
Essayer, c'est justement cette croyance inébranlable dans leur message, dans le message de Jésus, qui faisait que c'est ça qui leur donnait des ailes. Au final, c'était cette transcendance. Au final, l'homme le plus charismatique, c'est celui qui sacrifiera sa propre personne pour sa vision et pour sa communauté, pour la communauté qu'il sert.
Il se sacrifie, s'il peut se faire, au sens figuré, mais aussi parfois au sens propre. Le Saint est une personnification du charisme. C'est un modèle de transcendance pour ceux qui le suivent.
Voilà comment je vois le charisme. Dans la prochaine vidéo, je vous parlerai du charisme de Tyler Durden dans Fight Club. À bientôt, les gars.
Copyright © 2025. Made with ♥ in London by YTScribe.com