Aujourd'hui, on va parler du trouble de la personnalité borderline. En français, on va reprendre les critères du DSM et on va les appliquer aux relations amoureuses. Il faut savoir que 75 % des diagnostiqués sont des femmes.
Les hommes borderline, en général, ça a plutôt tendance à ressembler à une personnalité antisociale, mais c'est un autre sujet. Cette vidéo s'adresse à tout le monde, que vous soyez une personne borderline ou que vous soyez son partenaire. J'espère que ça vous aidera.
Pour ceux qui veulent garder un lien avec moi entre chacune des vidéos et qui veulent peut-être me lire, me voir m'exprimer un peu plus librement à l'écrit, sachez que j'envoie entre un et deux mails par semaine. Pour ça, il suffit de rentrer votre email dans la Gazette Phylogie. J'envoie des mails sur la psychologie, sur la séduction, et en fait, j'utilise un peu comme un laboratoire pour développer davantage les idées de chacune des vidéos, pour aller à chaque fois un peu plus loin.
[Musique] Si vous aviez besoin d'un seul mot pour vraiment bien comprendre ce qu'est le trouble de la personnalité borderline, c'est le mot "instabilité" : instabilité affective, instabilité comportementale, instabilité de l'image de soi, instabilité des relations interpersonnelles, etc. Alors, le premier point, justement, c'est l'instabilité affective. Les sauts d'humeur sont fréquents, puissants et rapides.
En quelques heures, voire même quelques dizaines de minutes, on peut passer du rire aux larmes. On peut passer d'une colère intense à un éclat de sanglots, puis revenir à la normale, en fait, comme si de rien n'était. Il faut bien comprendre que tous ces états émotionnels sont vécus sincèrement.
En fait, ces émotions-là, elles sont sincères. La personne borderline ressent les émotions beaucoup plus fortement que la moyenne. C'est une souffrance pour elle, et elle l'exprime immédiatement.
En fait, elle ne la garde pas pour elle. Ça aussi, c'est une différence, d'ailleurs, entre les femmes borderline et les hommes borderline. Si elle est triste, vous le saurez immédiatement.
Les pics de colère sont déclenchés par des éléments qui, pour vous et moi, peuvent paraître insignifiants, peuvent paraître des détails. Sauf que les borderlines sont extrêmement sensibles à certains stimuli sociaux, notamment les stimuli négatifs. Ce qui se passe, c'est qu'elle interprète mal.
Elle a une forme de distorsion de la réalité en ce qui concerne les états émotionnels. Elles sont très, très sensibles à tout ce qui va être négatif et vont tout l'interpréter comme une attaque personnelle. En fait, il y a une surinterprétation de certains stimuli qui vont être soudain considérés comme un cataclysme.
Ce qui se passe pour le partenaire de la borderline, c'est qu'il va avoir l'impression d'être constamment en train de marcher sur des œufs. Le moindre fait, la moindre parole de travers peut déclencher un pic de colère alors que tout allait bien en apparence. Personne ne discute avec vous normalement.
Il y a une simple parole et BIM, la personne explose. C'est pour ça qu'il faut bien comprendre que la personne borderline souffre pour celles qui le vivent, et c'est une souffrance pour les gens autour d'elle. Justement, ça m'amène au deuxième point, qui est l'instabilité des relations interpersonnelles.
Les relations interpersonnelles, avec les amis, la famille ou le partenaire, sont intenses. Elles sont instables. Il y a une alternance entre une valorisation extrême et une dévalorisation extrême.
Au départ, en général, vous êtes le mec parfait. Vous êtes le seul copain qu'elle ait eu avec qui ça se passe aussi bien. Vous êtes, presque, elle considère, elle pense au fond d'elle, sincèrement, encore une fois, que vous êtes l'âme sœur.
Au départ, vous êtes vraiment parfait, vous correspondez à tout ce qu'elle recherche. Et le lendemain, vous allez devenir le plus gros connard de la planète. Vous êtes soit un ange, soit un démon.
Cet amour qu'elle a eu au départ, cette obsession amoureuse pour vous et cette haine qu'il y a après, les deux sont sincères. En fait, les deux sont vécus fortement et sincèrement. C'est juste que ça ne durera pas, en fait.
C'est comme une averse, ça ne dure pas. Des choses que vous pouvez faire pour essayer de déterminer si vous êtes en couple avec une personne borderline, c'est lui poser des questions un peu sur ses relations avec ses amis ou avec sa famille. Elle pourrait très bien vous parler de : "De toute façon, c'est tous des méchants, ils m'ont tous trahi alors que je leur ai tout donné.
" Sauf cette personne-là, cette personne-là, c'est la seule qui me comprend, c'est un ange, elle est adorable, etc. Et parfois même, ça peut alterner. Tout ça peut amener à des prophéties auto-réalisatrices, et c'est ça le malheur.
C'est que la personne borderline est tellement sensible aux stimuli négatifs, aux stimuli socio-négatifs, qu'elle les surinterprète très souvent de manière erronée. Ça devient tellement difficile à vivre pour le partenaire que très souvent ça aboutit à une vraie rupture, en fait, parce que la personne ne supporte plus. Le troisième critère, c'est la peur d'être abandonné.
Les efforts effrénés sont fournis pour éviter l'abandon réel ou imaginé. Parfois, il est complètement fantasmé. La personne s'imagine des scénarios, comme je vous dis, négatifs, complètement irréalistes.
Elle surinterprète des petits stimuli sociaux insignifiants et en fait tout une montagne, impression que les gens la détestent. Cette peur d'être abandonné, cette peur de ne pas être aimé, ce besoin constant, cette recherche de validation, d'amour du groupe vont pousser les borderlines, donc par exemple, à utiliser les réseaux sociaux pour se montrer, pour recevoir de l'amour, à coucher avec de nombreux partenaires pour se sentir belle, pour se sentir aimée. Ce qui amène souvent à des comportements sexuels à risque.
La borderline va avoir des attentes très exigeantes, très élevées en ce qui concerne. . .
L'investissement que la personne doit fournir dans la relation amoureuse. Si vous mettez plus d'une heure à répondre à son texto, ça peut être vécu comme une agression. Il va falloir après se justifier et expliquer qu'on tient vraiment à la personne, que ce n'est pas à interpréter comme ça, etc.
Donc, comme je vous dis, c'est un combat permanent, parce que tout est considéré comme une agression. En fait, c'est très difficile pour le partenaire, parce qu'il marche sur un fil. S'il montre trop d'attachement, s'il s'investit trop, la Borderline va se sentir étouffée et inversement, s'il n'en fait pas assez, elle va lui reprocher de n'avoir aucun intérêt pour elle, de la tromper, de vouloir l'abandonner, etc.
La Borderline va régulièrement tester son partenaire pour essayer de tester son amour pour elle, pour être sûre que la personne tient vraiment à elle. Mais ces tests peuvent être malsains, peuvent être cruels ; il y a de la méchanceté aussi. J'ai eu des témoignages de personnes borderline qui elles-mêmes ont avoué avoir été très méchantes avec leur partenaire, y compris, et même paradoxalement, particulièrement quand ces personnes-là se montraient gentilles et essayaient de les aider.
Alors, le quatrième critère, c'est l'instabilité liée à l'image de soi. On est toujours sur ce mot-clé : instabilité. Une perturbation de l'identité.
La Borderline ne sait pas vraiment qui elle est, elle ne sait pas vraiment quels sont ses goûts. Finalement, ses goûts changent régulièrement, l'identité change régulièrement. Physiquement, elle change régulièrement : on change de coupe de cheveux, on change de couleur, nouveaux piercings, nouveaux tatouages.
Très souvent, elles vont vous dire qu'elles ont un sentiment d'être un caméléon, c'est-à-dire de ne pas vraiment savoir qui elles sont, parce qu'elles vont être différentes en fonction de chaque personne avec qui elles vont parler. J'avais une femme qui me disait que sa voix changeait quand elle parlait avec différentes personnes, mais que c'était évident. On le fait tous, il ne faut pas non plus tomber dans l'effet Barnum, mais tout est une question d'intensité.
Cette personne me disait que c'était vraiment flagrant, les changements de voix. Elle se détestait même pour ça, tellement sa manière de parler, ce changement, était bouleversant, quoi, était vraiment important. Le cinquième point, qui est un peu relié au premier, c'est pour ça que je l'ai réuni : c'est le sentiment chronique de vide intérieur.
Du coup, on ne sait pas trop qui on est et on se sent vite vide à l'intérieur. On n'a pas vraiment d'ambition, il n'y a pas vraiment de motivation, il n'y a pas de plan à long terme. Face à ce sentiment de vide intérieur, on essaye de le combler soit en surinvestissant l'apparence, le physique, ou alors, et ça va nous mener au sixième point, en adoptant des comportements à risque.
Des comportements à risque avec du plaisir intense immédiat pour combler ce sentiment de vide, pour le remplir. Pour combler ce sentiment de mort intérieur, on va essayer de chercher du plaisir intense. Pour avoir ce besoin d'amour aussi, elles vont rencontrer des hommes, avoir de nombreux partenaires sexuels et souvent, elles décrivent après un sentiment de honte, un sentiment de dégoût vis-à-vis d'elles-mêmes.
C'est pour elles un moyen de se sentir aimées, de se sentir exister, de se sentir appréciées. On retrouve aussi la boulimie, les réseaux sociaux, se montrer sur les réseaux, et ça devient souvent une addiction pour les Borderlines. Les dépenses liées au shopping, donc pour se sentir mieux, pour aller mieux, je vais aller faire du shopping.
En fait, tout ça, ce sont des mécanismes de coping pour gérer le stress, pour gérer les émotions négatives. Le septième point, alors, c'est le moins marrant, le moins fun, le plus dangereux pour la personne borderline : ce sont les comportements suicidaires, les menaces suicidaires. Il faut savoir que la première source de suicide chez les femmes, c'est le trouble de la personnalité borderline.
Il y a, hommes et femmes confondus, 10 % de passage à l'acte. Il y a aussi beaucoup de comportements de scarification. Alors oui, il y a un aspect théâtral aussi dans la menace suicidaire.
Il y a un aspect "j'ai besoin d'attention, j'ai besoin que tu montres que tu m'aimes", la peur d'être abandonné, tout ça. Mais il peut y avoir aussi, comme je dis, il y a du passage à l'acte, donc il faut faire attention. Alors, le huitième point, c'est l'idéation persécutoire.
On l'a vu un petit peu dans les différents critères : c'est l'impression que tout le monde lui en veut. La Borderline a l'impression que les gens sont ligués contre elle, que les gens l'ont trahie, que les gens sont tous dans le même sac. En fait, ce sont tous des méchants.
C'est presque un délire paranoïaque, en fait. C'est pour ça que borderline, il y a le mot borderline : c'est à la limite entre la psychose et la névrose. Alors, on sait aujourd'hui que c'est plus compliqué que ça et ce n'est pas une bonne manière d'en parler, parce que ce n'est pas non plus le critère le plus important, le plus déterminant dans le diagnostic du borderline, mais c'est quelque chose qu'on peut retrouver, ce délire un peu de persécution, que tout le monde est contre moi.
Il y a aussi cet aspect surinterprétation des stimuli socio-négatifs. On l'a vu tout à l'heure. Typiquement, une personne borderline pourrait avoir l'impression que quelqu'un qui l'a bousculée dans le métro l'a fait volontairement et que, depuis tout à l'heure, elle l'a regardée mal.
Le neuvième et dernier critère, c'est ce qu'on appelle les troubles dissociatifs. Cela veut dire cette tendance, lors d'un événement stressant, à dissocier son corps de l'expérience. Elle peut l'interpréter comme une stratégie de coping, pareil pour supporter un événement stressant, quelque chose qui l'a submergée.
Et cela peut faire un lien aussi avec l'étymologie, c'est-à-dire les causes du trouble de la personnalité borderline. On sait. .
. Que beaucoup de Borderline ont vécu durant l'enfance des traumatismes sexuels, des abus sexuels, des violences ou des négligences de la part des parents. On peut penser que c'est une stratégie qui a été développée dès l'enfance pour se dissocier de la réalité, pour se dissocier de ce qui était vécu comme une violence extrêmement forte.
C'est pour ça que les Borderline peuvent parfois vous dire qu'ils ont la sensation que ce qu'ils vivent n'est pas réel. Il peut y avoir aussi des trous de mémoire ; elles ne se souviennent pas d'avoir vécu quelque chose avec vous. J'écoutais une chercheuse lors d'une conférence qui disait qu'elle avait une patiente qui essayait de lui expliquer ce qu'elle vivait au quotidien.
Elle lui disait : "Bah, tu vois, ton monde à toi, ta réalité, c'est ça, et moi, c'est ça. " C'est-à-dire qu'en fait, il y a des moments de dissociation dans lesquels la personne n'est plus dans la réalité, elle est ailleurs. Donc, ne soyez pas étonné si vous êtes en couple avec une Borderline s'il y a certains événements qu'elle a oubliés ou certaines choses qu'elle a faites avec vous et qu'elle a oubliées.
On va conclure, mais avant ça, il y a deux petites choses. Première chose : Borderline, ce n'est pas psychopathe, ce n'est pas la même chose. J'entends souvent des mecs me dire que les femmes Borderline, c'est comme des psychopathes.
Non, non ! Pourquoi ? Parce que le psychopathe ne ressent pas d'émotion négative, alors que le Borderline les ressent de manière intense.
Deuxième chose : c'est très difficile d'être en couple avec une personne Borderline, et j'irai un peu plus loin : c'est destructeur. Moi, je ne pense pas que ce soit très malin de vouloir faire le psychologue de la personne avec qui on est en couple, tout simplement parce que ça demande. .
. c'est un vrai métier, c'est un boulot à temps plein. Et surtout, il y a des structures qui sont faites pour ça.
On a la chance de vivre dans un pays qui permet de suivre, de soigner gratuitement des personnes qui ont des troubles de la personnalité. Faut savoir qu'aux États-Unis, ça coûte une fortune, les thérapies pour les personnes Borderline. Si je pouvais me permettre de donner un seul conseil dans cette vidéo, c'est que si vous vous mettez en couple avec une personne Borderline ou que vous fondez une famille avec elle, vous devez exiger que cette personne s'investisse dans un suivi thérapeutique.
Encore une fois, on n'a aucune excuse. Aux États-Unis, ils ont l'excuse de dire : "Ça coûte une fortune et c'est compliqué. " En France, on n'a aucune excuse.
Alors, pour ceux qui veulent aller encore plus loin, qui veulent développer des compétences, qui veulent nous rencontrer, qui veulent développer leurs connaissances en séduction, en psychologie des rapports entre femmes, vous pouvez envoyer votre candidature au Club des Phylos. On est présent dans chaque grande ville française, même dans des petites villes, et même au-delà, parce qu'on est aussi à Londres, en Belgique, en Suisse, à Montréal, et d'autres. Sachez que vous pouvez quitter le club à tout moment.
Il n'y a aucun engagement au-delà d'un mois, et vous pouvez quitter à tout moment en un seul clic, sans avoir à vous justifier. J'espère vous retrouver de l'autre côté, les gars. Je vous dis à bientôt.
Ciao !