D'où viennent les différences hommes/femmes ?

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Les Philogynes
La société ? Les gènes ? Les hormones ? Les stéréotypes ? Tipee pour soutenir les indiens d'Amériqu...
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Bonjour à tous. Les emplois, nous avions parlé des différences entre les petits garçons et les petites filles, des différences psychologiques qui étaient considérées comme larges, mais on n'était pas trop rentrés en profondeur en ce qui concerne les causes. Donc, c'est ce que je vais faire aujourd'hui.
Je vais vous expliquer quel est le consensus scientifique concernant les différences entre les hommes et les femmes. Les différences hommes-femmes, c'est un sujet bien à la mode où tout le monde a un avis tranché souvent, puisque c'est quelque chose qui nous concerne. La version officielle en ce moment, elle est de dire que les différences psychologiques entre les hommes et les femmes seraient exclusivement construites socialement : on ne naît pas femme, on le devient.
On est d'accord pour dire que les différences anatomiques entre les hommes et les femmes sont génétiques. La taille, c'est génétique, les caractères sexuels secondaires sont influencés par la génétique. Mais par contre, tout ce qui relève des différences psychologiques et comportementales, là, pour le coup, elles seraient entièrement apprises culturellement, entièrement liées à l'environnement.
C'est ce qu'on appelle donc la théorie de la tabula rasa, c'est-à-dire l'ardoise vierge. La tabula rasa, la table rase : on naît avec une tête vide et l'environnement va la remplir, la tête de l'enfant, si je puis dire, pour en faire un homme ou une femme. Sauf que cette théorie de la tabula rasa s'agit plus d'une opinion ou, à la limite, d'une approche philosophique que de faits scientifiques.
On décrit le monde tel qu'il devrait être plutôt que comment il est réellement, et ce n'est pas du tout quelque chose qui est admis scientifiquement parlant. Ça fait bien longtemps que les scientifiques sont passés à autre chose. Aujourd'hui, ce qui fait consensus dans la science, c'est donc un modèle qui prend en compte l'environnement et la biologie, mais en plus qui va prendre en compte l'interaction entre les deux.
Et c'est là qu'on rentre dans ce qu'on appelle le modèle interactionniste, ou alors la bio-psycho-social. On va prendre en compte de quelle manière l'environnement va influencer sur la biologie, la biologie influe sur l'environnement, vous allez comprendre. On sait par exemple que les stéréotypes ont une influence sur le développement des enfants et que, par exemple, les petits garçons et les petites filles veulent correspondre aux stéréotypes associés à leur genre.
Et ça, c'est notamment présent à l'école, où les enfants qui ne correspondent pas aux stéréotypes peuvent être rejetés du groupe. On sait aussi que les parents sont plus sévères avec leurs petits garçons qu'avec leurs petites filles et qu'ils se montrent un peu plus doux avec leurs filles qu'avec leurs garçons. On sait aussi que les jeux que les parents achètent pour leurs enfants vont développer différentes zones du cerveau.
On a montré par exemple que, quand on fait jouer pendant trois mois des petites filles au jeu Tetris, l'épaisseur corticale augmente. Quand on sait cela, peut-on dire que ce sont exclusivement les stéréotypes et les attentes des parents qui construisent les enfants, les garçons et les filles ? Ou alors, est-ce qu'on ne peut pas prendre le problème à l'envers et se dire aussi que les stéréotypes sont basés sur des faits réels observables ; que les parents se montrent plus durs et plus sévères avec leurs garçons parce qu'ils sont plus turbulents ?
Et que ce ne sont pas tant les parents qui vont pousser leurs enfants à jouer à certains jeux, mais plutôt les enfants qui vont demander à leurs parents de pouvoir avoir accès à certains jeux, et que les parents vont en fait donner aux enfants ce dont ils ont le plus envie ? C'est bien pour ça qu'on parle d'une approche interactionniste : c'est parce qu'il est très difficile d'extirper la part génétique de la part environnementale et que les deux s'imbriquent les uns les autres. L'environnement influe sur la génétique, la génétique influe sur l'environnement à son tour, et ça crée un cercle vertueux ou vicieux, peu importe.
Et c'est ça qui fait qu'à l'âge adulte, on se retrouve avec des parcours totalement différents, des personnalités différentes, des aptitudes cognitives différentes. Alors, prenons un exemple, un scénario hypothétique : un petit garçon qui a un léger avantage génétique sur sa petite sœur en ce qui concerne, par exemple, la rotation mentale, a un léger avantage sur elle. Ce qui va du coup le pousser à se diriger vers des jeux de construction, des jeux comme Tetris.
Ses parents, voyant que leur petit garçon aime jouer à ce type de jeu, vont vouloir lui faire plaisir et vont lui acheter des jeux qui correspondent à ses préférences. Ce qui fait que l'enfant va de plus en plus jouer à des jeux qui stimulent ses compétences visuo-spatiales, et ça va avoir une influence sur sa structure corticale, sur sa structure neuronale. Ça va stimuler certaines zones du cerveau qui vont se développer, et à force, l'enfant va devenir de plus en plus expert dans ce type de jeu.
Sans oublier qu'il peut y avoir également une influence due aux hormones, puisqu'on a remarqué que la testostérone était corrélée positivement à la performance dans les tâches de rotation mentale. Donc, elle va s'ajouter aux modèles interactionnistes d'environnement génétique, et le petit garçon va donc développer des compétences. Il va pouvoir réutiliser ses compétences dans des domaines transverses, dans des domaines peut-être plus compliqués, et ainsi, arrivé à l'âge adulte, par exemple, être plus préparé aux métiers d'ingénieur.
À l'âge adulte, on verra un écart qui sera bien plus conséquent qu'il ne l'était durant l'enfance entre le garçon et sa sœur. On sait par exemple qu'à l'âge adulte, 93 % des hommes ont un score supérieur. À la moyenne des femmes en ce qui concerne la rotation mentale et tout ce que je vous décris, là, bon, c'était en faveur du garçon, mais ça peut être très bien également en faveur d'une fille.
On sait que les femmes ont plus d'empathie que les hommes, et vous pouvez réutiliser le même schéma pour comprendre de quelle manière est-ce que les femmes ont développé une plus grande empathie cognitive que les hommes. On a toujours cette boucle rétroactive entre l'environnement et le génétique : les gènes influencent l'environnement, l'enfant choisit son propre environnement, et cet environnement-là va avoir une influence sur l'expression des gènes. C'est ce qu'on appelle aussi la plasticité cérébrale.
J'ai oublié de le dire tout à l'heure, c'est pour ça qu'on voit le plus d'écart entre les hommes et les femmes dans les pays développés. Vous savez, c'est ce qu'on appelle le "Norwegian paradox" ou alors le paradoxe égalitaire, le paradoxe des pays scandinaves, qui montre qu'en fait, plus le pays est développé, riche, féministe et égalitaire, et plus il y aura des différences de personnalité, d'aptitude cognitive, de préférence entre les hommes et les femmes. Plus on verra des différences dans les choix de métier, dans les intérêts et les préférences pour les études.
Pourquoi est-ce le cas dans les pays développés ? Eh bien, parce que dans les pays les plus développés, l'environnement ne vient pas entraver l'impact de la génétique sur le comportement et sur les aptitudes. D'une certaine manière, les parents vont laisser leurs enfants faire ce qu'ils veulent, vont laisser leur enfant se diriger vers la voie qu'il préfère.
Pourquoi ? Parce que ce ne sont pas des pays où on travaille pour gagner assez d'argent pour survivre, ce sont des pays où on fait ce qu'on aime. C'est pour ça qu'on se retrouve à la fin avec des grosses différences, parce que très tôt dans l'enfance, les parents ont laissé leurs enfants faire ce qu'ils voulaient.
C'est comme si la corrélation qui existait entre notre génotype et notre comportement était modérée par l'environnement. L'environnement va modérer la relation qui existe entre nos gènes et notre comportement. Ça veut dire qu'en présence d'un environnement défavorable, par exemple, un environnement défavorable peut complètement altérer l'expression de nos gènes en ce qui concerne, par exemple, notre intelligence, et peut nous empêcher d'exprimer notre plein potentiel.
Un environnement défavorable, ce serait un manque d'accès à la nourriture, enfin, une mauvaise nutrition, des parents qui n'apportent pas d'affection à leurs enfants, qui ne stimulent pas intellectuellement leurs enfants. On peut penser, du coup, que s'il y a des différences extrêmes dans l'éducation d'un garçon et d'une petite fille, par exemple, d'une petite fille qu'on n'emmène pas à l'école, comme c'est le cas en Afghanistan, par exemple, et bien dans ces cas-là, oui effectivement, la relation qui existe entre l'expression des gènes et le comportement sera complètement annihilée par un environnement défavorable. En conclusion, les hormones, les gènes, l'environnement, l'environnement familial, les stéréotypes, tout ça entre en interaction durant l'enfance et l'adolescence pour produire des différences marquées à l'âge adulte entre les hommes et les femmes.
Vouloir utiliser une distinction sexe-genre pour parler des différences psychologiques entre les femmes d'un côté (le sexe, tout ce qui concernerait l'anatomie, l'aspect biologique) et le genre pour parler des différences psychologiques, c'est complètement absurde. C'est avant tout quelque chose de politique et idéologique qui est incohérent avec le consensus scientifique et le modèle en vigueur qui veut qu'il n'y ait pas une opposition entre le génotype et l'environnement, mais bien une interaction : les deux interagissent entre eux et on ne peut pas isoler ces deux variables, ce ne sont pas deux variables indépendantes. Voilà donc ce qu'est l'interactionnisme.
Enfin, sachez tous que je suis psychologue, que je propose des séances pour bosser notamment sur la créativité, notamment dans le domaine de la séduction. Sachez aussi que je gère le club Défi, l'origine d'un club qui consiste en un forum avec plein d'informations sur la psychologie. On va beaucoup plus loin dans la psychologie, dans la séduction, évidemment, et on a des réunions tous les mardis soirs à 20 h, peu importe où que vous soyez en France, c'est sur ce qu'on appelle Discord, en mode dématérialisé.
Si ces choses-là vous intéressent, vous pouvez aller sur le site internet, je mettrai ça en description. Si ces choses-là ne vous intéressent pas, mais que vous appréciez mon travail et que vous voulez m'aider à financer, eh bien vous allez me faire un don sur Tipeee. J'ai lancé cela il y a trois-quatre jours à peu près, j'ai déjà eu quelques dons de votre part.
Je remercie les sept personnes qui m'ont déjà soutenu, je vais vous répondre à un parent, je suis en train de découvrir un peu l'interface. Merci à vous, parce que c'est difficile de se rencontrer à la caméra, mais ça demande de l'argent, c'est beaucoup de matériel à payer, et puis ça demande aussi un investissement en termes de temps qui est vraiment important : la lecture d'articles scientifiques, l'écriture, le montage, etc. Tout ça, ça prend énormément de temps.
Donc voilà, c'est super en tout cas, merci à ceux qui m'ont fait un don, ça donne un énorme boost motivationnel ! Et voilà, bientôt.
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