SARTRE - Le regard des autres

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Le Précepteur
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bonjour à tous du désir de reconnaissance chez on va rester dans la tête sic du rapport à l'autre avec cette fois ci un épisode sur sartre et le regard des autres le regard des autres est un sujet extrêmement présent dans nos sociétés contemporaines des sociétés de l'image des sociétés de la représentation et il semble qu'aucun d'entre nous ne soient à l'abri du jugement des autres or la philosophie de jean paul sartre accorde une place très importante au regard d'autrui et d'ailleurs cette question se résume dans l'une des citations les plus célèbres de jean paul sartre
l'enfer c'est les autres cette citation provient de la pièce de théâtre huis clos et cette phrase a été soumise à de très nombreuses interprétations l'interprétation la plus commune est temps de dire que ce sont les autres qui sont la cause de notre souffrance une autre manière de dire que les gens sont méchants et que le mal règne dans le monde alors est ce que c'est ça qu'a voulu dire jean paul sartre à travers cette phrase et bien non pas du tout j'ai voulu dire l'enfer c'est les autres mais l'enfer c'est les autres a été toujours
mal compris on a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours en pause année le s'était toujours des rapports internes or c'est tout autre chose que je veux dire je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus vicié alors l'autre ne peut être que l'enfer pourquoi parce que les autres sont au fond ce qui est plus important en nous-mêmes pour notre propre connaissance nous mêmes ce qui veut dire que si mes rapports sont mauvais je me mets dans la totale dépendance d'autrui est alors en effet je
suis en enfer et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu'ils dépendent 3 du jour alors pour tenter d'expliciter cette phrase on va explorer ensemble dans cet épisode la question du regard des autres la question du jugement d'autrui dans la philosophie de jean paul sartre alors avant d'entrer dans le vif du sujet petit rappel sur sartre donc sa retraite un philosophe existentialiste plus exactement philosophe existentialiste athée et derrière le mot quelque peu effrayant d'existentialisme se tient en fait une conception du monde assez simple à comprendre l'existentialisme c'est la
position philosophique qui consiste à dire que l'être humain n'a pas de nature prédéterminé l'être humain n'a pas de nature prédéterminé autrement dit l'être humain est fondamentalement libre il est libre d'être ce qu'il choisit d'être l'existentialisme ça consiste à dire que contrairement aux choses contrairement aux objets inanimés l'être humain n'est pas assigné n'est pas réduit à une nature à une essence qui lui seraient attribués de l'extérieur alors on va rentrer ça un petit peu plus concret on va prendre un exemple qui est l'exemple du téléphone un téléphone c'est un objet qui a une nature prédéterminé le
téléphone parce qu'il est le produit d'une création humaine parce qu'il est le produit d'une fabrication ayant un but bien le téléphone il se définit par sa fonction le téléphone se définit comme un appareil qui sert à communiquer à distance avec des personnes possédant cet objet donc ce qui veut dire que le téléphone avant d'exister matériellement avant d'exister entre vos mains il a d'abord été pensé il a d'abord été conçu puis fabriqué et sa fabrication est dirigée vers le seul et unique but que le téléphone remplisse sa fonction parce que fabriquer un téléphone qui ne fonctionneraient
pas qui ne rempliraient pas sa fonction ça n'aurait aucun sens on connaît le destin des objets qui ne remplissent plus leur fonction ils finissent à la poubelle raison d'être du téléphone c'est sa fonction c'est de servir à téléphoner ça paraît évident mais maintenant si on pose la question à propos de l'être humain et qu'on se demande quelle est la raison d'être de l'être humain quelle est sa fonction qu'est ce qui justifie son existence bien là on est embarrassé on est embarrassé par ce que nous n'existons pas pour les mêmes raisons et pour sartre c'est même
encore pire que ça en pour sartre l'homme n'a aucune raison d'exister une raison d'exister tout simplement parce qu'il n'est pas le produit d'une conception l'être humain n'a pas de raison d'être parce qu'il n'est pas le résultat d'un projet un projet qui aurait une finalité et c'est là qu'on voit que l'athéisme de sartre est un élément essentiel de sa philosophie parce que dans une vision théistes de l'univers une vision dans laquelle les hommes ont été créés par dieu et à ce moment là on peut dire que l'existence humaine a un sens un sens prédéfinis un sens
prédéterminé par dieu et dans ce cas là il devient possible de dire que la fonction de l'être humain c'est de réaliser la volonté divine mais sartre lui ne s'inscrit absolument pas dans ce système de pensée pour sartre il n'ya pas de dieu dans l'univers il n'y a pas de créateurs des êtres humains ce qui veut dire que le sens de notre existence c'est nous qui allons le construire il n'ya pas de dieu pour nous indiquer la direction il n'y a pas de sens pré établi à nos existences individuelles et c'est ce qui fait que chacun
va tenter comme il le peut de donner un sens à sa présence sur terre sartre établi une distinction très nette entre le règne des choses et le règne des personnes et personnes sont libres les personnes n'ont pas de nature prédéfinis on pourrait dire que la seule nature des hommes c'est de construire eux-mêmes leur propre nature et donc l'existentialisme ça consiste tout simplement à dire que pour les êtres humains l'existence précède l'essence l'existence précède l'essence autrement dit nous existons et nous construisons notre essence al'inverse des choses qui elles sont d'abord conçus par rapport à leur fonction
par rapport à leur essence et qui ensuite sont fabriqués c'est à dire sont amenés à exister l'existentialisme c'est la doctrine philosophique qui consiste à dire que l'être humain n'est prédéterminé par aucune autre essence que celle qu'il réalise à travers ses actes et donc ça ça nous conduit à un nouveau concept de la philosophie sartrienne qui est le concept de subjectivité pour sartre l'être humain est d'abord une subjectivité qu'est ce que c'est qu'une subjectivité et bien c'est tout simplement un point de vue sur le monde une chose n'a pas de point de vue sur le monde
tout simplement parce qu'elle n'a pas de capacité de perception et a fortiori elle n'a pas de conscience l'être humain possède une conscience l'être humain est capable de percevoir le monde autour de lui et donc la marque caractéristique de la condition humaine c'est le fait d'être en interaction permanente avec le monde l'individu humain l'individu conscient est toujours impliqué dans des relations avec le monde avec le monde et avec autrui c'est à dire avec d'autres consciences donc ce qui fait la particularité de la condition humaine c'est son rapport particulier au monde qui l'entourent le mode d'être de
l'individu humain c'est ce que heidegger a appelé l'être au monde l'être au monde c'est à dire lettres en rapport avec le monde tandis que le mode d'être de la chose c'est ce que heidegger appelé l'être dans le monde chose et dans le monde mais elle n'est pas en interaction avec le monde dans la mesure où elle ne peut pas échanger avec lui chose peut être un support des changes entre les êtres humains on peut s'échanger des objets on peut discuter à propos des objets mais on peut pas échanger ou discuter avec un objet si vous
préférez une chose se moque totalement de nous chose est indifférente à non alors que nous autres êtres humains nous ne sommes pas indifférents à ce que nous sommes les uns pour les autres et nous ne sommes pas non plus indifférent à ce que nous sommes pour nous mêmes en tant qu êtres dotés d'une conscience nous sommes en mesure de nous questionner sur nous mêmes 2 nous examiner nous mêmes de nous juger nous mêmes fait dire à sartre que seuls les êtres humains seuls les individus conscients sont dotés d'une existence puisque pour lui l'existence ce n'est
pas seulement lettre ces lettres en conscience ces lettres en interaction avec le monde donc je n'existe pas comme existe une chose je n'existe pas comme existe une table un vélo ou une paire de lunettes j'existe comme conscience c'est-à-dire comme point de vue sur le monde j'existe comme regard et quand je parlais de la distinction heideggerienne entre l'être au monde et lettres dans le monde on pourrait même aller encore plus loin à savoir que si je ne suis pas seulement dans le monde c'est parce que je suis le monde je suis le monde que je perçois
je suis le monde que ma conscience fait exister et dire que je suis le monde ça n'a rien d'une position mégalomaniaque ça ne veut pas dire que je suis le seul à exister dans le monde mais ça veut dire que pour moi à mon échelle le monde c'est ma conscience du monde c'est ma perception du monde c'est mon expérience du monde et vous pourrez retourner le problème dans tous les sens possibles le fait est qu'à l'arrivée le seul monde que vous aurez expérimenté c'est le monde que vous aurez perçu film de votre vie c'est le
film de votre perception de votre vie et donc si on applique le même raisonnement à tous les êtres conscients et bien on peut dire que chaque conscience est un monde à part entière puisque chaque conscience possède son propre point de vue sur le monde chaque conscience est un monde à part entière et ses mondes s'entrecroisent et s'interpénètrent à l'occasion d'un phénomène que nous expérimentons tous quotidiennement la rencontre la rencontre avec autrui c'est la rencontre avec une autre conscience c'est la rencontre avec une autre subjectivité la rencontre avec autrui c'est la rencontre entre deux mondes et
ça selon sartre c'est ce qui va totalement bouleversé ma représentation de ma condition que se passe-t-il lorsque j'entre en interaction avec autrui interagit avec autrui il se produit un phénomène très particulier qui est que je ne suis plus seulement une conscience qui perçoit le monde je deviens l'objet d'une conscience autre que la mienne je deviens l'objet d'une conscience extérieur et d'expliquer sa de la manière la plus simple qui soit sinon que vous vous baladez dans un parc et un moment donné au loin vous apercevez quelqu'un quelqu'un qui marche dans votre direction à ce moment là
qu'est ce qui va se passer bien il va se passer que vous allez prendre conscience que vous n'êtes plus seuls parce que dans votre monde surgit un nouvel élément et cet élément n'est pas n'importe lequel puisqu'il s'agit d'une autre conscience et maintenant imaginons que vous vous rapprochez de cette personne en même temps qu'elle se rapproche de vous et que vos regards se croisent eh bien au moment où vos regards se croisent vous savez que vous êtes l'un pour l'autre un élément de vaud mondes respectifs ce qui veut dire qu'en même temps que vous voyez l'autre
vous prenez conscience que vous êtes en même temps vu par l'autre et être vu par l'autre ça veut dire que ce n'est plus votre conscience qui règne lorsque l'autre surgi devant moi je fais l'expérience du décentrage de mon monde ne suis plus le centre du monde je deviens un élément du monde dont la conscience de l'autre et le centre et à partir du moment où vous apparaissez comme un objet pour une autre conscience vous cesser d'exister comme subjectivité vous cesser d'exister comme conscience souveraine à partir du moment où vous vous retrouvez dans le champ de
perception d'autrui vous n'êtes plus une conscience vous êtes l'objet d'une conscience vous devenez une conscience a servi à la conscience d'autrui dans le regard de l'autre je ne suis plus une conscience je suis un élément de son décor suit un élément de sa conscience ainsi le regard de l'autre et comme un enlèvement le regard de l'autre c'est à la ping par le simple fait qu'il me regarde l'autre mme extra de mon monde pour me placer dans son monde pour faire de moi un élément de sa subjectivité ce sens tout regard fait de moi une chose
pour regard est une réification tout regard est une objectivation tout regard est une réduction de ma conscience au statut d'objet pour une autre conscience alors je sais que ça peut paraître étrange de considérer les choses de cette manière là mais si vous êtes attentifs à ce qui se passe dans votre interaction avec autrui vous allez voir que ce que je viens d'écrire n'est pas du tout aberrant évidemment quand vous croiser le regard de quelqu'un vous n'allez pas vous dire tout ça explicitement vous pourrez vous dire qu'effectivement à ce moment là vous êtes l'objet d'une perception
vous êtes vu du dehors être vu du dehors c'est être vu comme une chose parce que rappelez vous que la seule partie de vous même à laquelle vous n'avez pas accès c'est votre dehors c'est votre extériorité vous habitez votre corps vous êtes donc en contact permanent avec votre intériorité mais votre enveloppe corporelle et en particulier votre visage vos yeux tout ça ça ne vous est pas accessible drame de l'altérité c'est que sous un certain aspect l'autre me connais mieux que je ne me connais moi-même nous sommes les seuls à ne pas nous connaître de l'extérieur
et c'est pourquoi se voir en vidéo ou entendre sa voix ça provoque toujours une sensation étrange la sensation que ce n'est pas nous c'est pour ça qu'on peut dire que sous le regard d'autrui la situation nous échappe aso nous échappe puisque l'autre dispose d'un point de vue sur nous mêmes que nous n'avons pas à nous mêmes ce qui est quand même le comble de l'ironie on se regarde dans un miroir on sait que c'est nous mais on ne se reconnaît pas y at il quelqu'un qui m'est plus étranger que cette personne que je perçois dans
le miroir alors oui je me reconnais superficiellement je reconnais les traits de mon visage je reconnais ma morphologie mais dès lors que je me fixe dans les yeux je cesse de me reconnaître alors je deviens celui qui me regardent c'est à ce moment là que je comprend ce qui se passe dans ce déplacement de l'être pour soi à lettres pour autrui pour autrui c'est à dire ce que je suis pour les autres et pour l'autre je suis un objet quand je croise le regard de l'autre je vois que je suis vue je me vois vue
et voyez cette juxtaposition de la voix active et de la voix passive voir et être vu c'est ce qui décrit le mieux le mécanisme de mon rapport au monde une conscience active je suis mon propre monde un monde dans lequel peuvent apparaître d'autres individus qui seront les objets de ma conscience mais je suis également et en même temps l'individu qui apparaît dans le monde d'autrui et c'est ce qui fait dire à sartre que dans la rencontre avec l'autre dans le regard de l'autre je fais l'expérience de la réunification je deviens une simple chose et donc
mon réflexe métaphysique premier ça va être de me soustraire aux yeux d'autrui car autrui fait peser sur moi une pression d'être qu'est ce que c'est une pression d'être et bien c'est tout simplement le désir d'apparaître d'une certaine manière aux yeux de l'autre c'est ce qui fait par exemple que quand vous allez croiser quelqu'un dans la rue vous allez vous redressez vous allez rendre votre démarche plus assurée vous allez vouloir maîtriser votre image aux yeux d'autrui vous allez vouloir maîtriser l'objet que vous êtes pour la conscience de l'autre le regard de l'autre est toujours une pression
exercée sur notre conscience parce que dès lors qu'un regard se pose sur nous nous sommes en représentation or dans l'un de ses romans la nausée sartre nous parle d'un personnage monsieur fasquelle en écrivant à son propos quand cet homme est seul il s'endort et quand est-ce qu'on s'endort quand on est fatigués certes mais aussi quand on est apaisé quand on est tranquilliser le regard de l'autre me met dans un état de non tranquillité le regard de l'autre me met dans un état d'inquiétude 2 et c'est pour ça que lorsque sartre décrit notre relation à autrui
il évoque en termes de surgissement l'autre c'est celui qui surgit dans mon monde pourquoi les gens timides baisse-t-il les yeux devant les autres parce qu'ils ne veulent pas rencontrer le regard qu'ils les examinent comme des objets se passe-t-il lorsque quelqu'un vous dévisage si d'air comme un objet il vous considère comme impurs dehors comme une pure extériorité dans sa conscience pourrait disposer librement et la gêne la honte ou la timidité traduisent le trouble de la conscience qui sait qu'elle est jugée par une autre conscience car dès lors qu'elle est jugée la conscience cesse d'être une conscience
elle n'est plus considérée comme une conscience elle est considérée comme un simple objet objet de quoi l'objet du jugement et en baissant les yeux bandés dans le regard la personne timide créer l'illusion de ne plus être observés comme en fermant les yeux on se donne l'impression que l'autre ne nous voit plus mais en réalité on le fait qu'il y aurait le spectacle du jugement de l'autre sur nous mêmes si ça va être le moment d'entrer dans le détail de ce processus de réification qui s'opèrent dans le regard d'autrui ça va être le moment d'expliquer en
quoi le regard d'autrui me fige et ainsi je d'exister et que la conscience de soi était en réalité une conscience indirecte de soi être conscient de soi c'est adopter temporairement le point de vue d'une conscience extérieur à soi autrement dit être conscient de soi c'est se prendre comme objet de sa propre conscience il ya donc dans la conscience de soi un phénomène de dissociation nous sommes à la fois sujet et objet de notre perception qu'à chaque fois que je me considère à chaque fois que je me juge c'est toujours à partir du point de vue
d'autrui d'autrui n'est que virtuelle même si cet autrui n'est pas physiquement là devant moi mais il n'empêche que je me projette dans un autrui virtuelle à partir duquel je vais me considérer c'est ce qui fait dire à sartre que l'autre est un médiateur entre moi et moi et qu'est ce que nous gagnons en ou transposant dans la conscience d'autrui en opérant ce décentrage de nous mêmes eh bien nous gagnons l'accès à une dimension de nous qui nous échappe ses dimensions c'est notre extériorité le regard est le lieu du jugement car le regard est le lieu
d'une observation extérieur qui ne peut que réduire notre être fondamental et notre être fondamental qu'est ce que c'est c'est notre subjectivité par laquelle nous sommes des êtres libres c'est notre conscience ou si vous préférez notre monde intérieur celui auquel je suis seul à avoir accès et que l'autre parce qu'il est à lui-même sa propre subjectivité ne peut que nier l'autre ne peut que meunier en tant que conscience on le disait en préambule de cet épisode l'essence de l'homme c'est de ne pas avoir d'essence sens de l'homme c'est le néant dans son livre l'être et le
néant sartre considère que l'homme se tient du côté du néant l'homme est né en car l'homme et possibilités l'homme et potentialités si l'homme n'est rien c'est parce qu'il est potentiellement tous or l'être c'est le contraire de la liberté l'être c'est l'attribution c'est la fixation c'est l'assignation à une essence invariante sartre prend l'exemple du coupe papier il dit bien que le coupe-papier est condamné à n'être qu'un coupe papier il ne peut pas être autre chose al'inverse l'homme est condamné à être libre il est condamné à être ce qu'il choisira d'être c'est ça l'irréductibilité de la liberté
humaine l'un possibilité d'assigner à l'être humain une essence l'impossibilité de figer l'être humain dans une essence or que fait autrui quand ils me regardent ils me fige dans une essence et qu'est ce que ça veut dire de dire que l'autre me fige dans une essence et bien ça veut dire que parce que je suis l'objet de sa conscience je ne suis plus une conscience pour lui je ne suis qu'une représentation je ne suis qu'un avatar une image je ne suis qu'un pur dehors une pure extériorité vidé de sa substance qui est sa conscience c'est ça
qui se produit dans le regard d'autrui la négation de ma substance et même si l'autre apprend à me connaître si l'autre apprend à me connaître de manière intime intime c'est à dire intérieur je reste malgré tout fondamentalement irréductible à la représentation qui se fera de moi regard d'autrui c'est le regard qui me fige dans une essence à laquelle je suis et réductible une essence qui quelle qu'elle soit sera toujours trop étriqué pour ma conscience sera toujours une dénaturation de ce que je suis ce sera toujours une trahison de ce que je suis pour illustrer cette
idée on va faire une petite expérience je vais vous demander de penser à une personne que vous connaissez un de vos proches un ami ou un collègue de travail maintenant essayer de vous représenter cette personne visuellement donc là vous pouvez la voir pouvez voir les traits de son visage la couleur de ses cheveux la forme de son nez de sa bouche vous avez un point de vue extérieur sur elle maintenant je vais vous demander de penser à ce qui la caractérise psychologiquement à son tempérament à sa manière d'être à ces réactions dans telle ou telle
circonstance à partir de là je vous demander d'aller encore un peu plus loin je vais vous demander d'imaginer que vous êtes à sa place imaginez que vous êtes cette personne imaginez que vous vous trouvez plonger dans sa conscience vous voyez désormais le monde à travers ses yeux ma question est la suivante et vous maintenant à quoi pensez-vous maintenant que vit votre là maintenant vous n'en savez rien vous ne saviez vous est impossible de vivre à travers la conscience d'autrui houdan savait rien parce qu'il vous est impossible de vous approprier la conscience d'autrui la conscience d'autrui
que vous échappe fondamentalement et c'est cette impossibilité de vous transplanté dans la conscience d'autrui qui explique l'écart fondamentale et irréductible qu'il y aura toujours entre votre conscience et la conscience d'autrui la conscience d'autrui est un donjon imprenable à chaque fois vous allez regarder l'autre à chaque fois que vous allez juger l'autre ce n'est pas l'autre que vous jugez votre représentation de ce qu'est l'autre comprendre et saisir cette conscience qui est en face de vous il faudrait que l'autre ne soit plus l'objet de votre conscience mais le sujet de votre conscience pour saisir l'autre il faudrait
que vous soyez l'autre donc à la question que vit cette conscience qui se tient là devant moi la réponse est je n'en sais rien vous connaissez la personne si vous êtes capable de deviner ses pensées aux ses sentiments le fait est que vous ne pouvez pas aller au-delà de ce dehors qui se présentent à vous la réalité c'est que nous sommes incapables de saisir l'autre dans tous les mouvements de sa conscience autrui me juge en permanence et en meuse gens ils se méprend sur mon compte il mais prend parce qu'il ne peut que se méprendre
autrui c'est la conscience sur laquelle je n'ai pas de contrôle c'est la conscience à laquelle il m'est impossible d'avoir accès et vous connaissez cette célèbre question qu'on vous a tous déjà posé en moins une fois le fameux à quoi tu penses à quoi je pense savoir à quoi je pense mais cette question même à quoi tu penses est révélatrice elle est révélatrice de notre tendance inconsciente à vouloir nous approprier la conscience d'autrui trouve sa tendance dans d'autres phrases de la vie quotidienne comme par exemple lorsqu'on dit qu'on n'arrive pas à cerner quelqu'un lui je n'arrive
pas à le cerner tu ne pourras jamais cerner l'autre pas toujours le jugement c'est la tendance nature de l'être humain à figer l'autre dans une essence pour le rendre identifiables si le jugement est toujours une réification c'est parce que le regard de l'autre me pétrifie sens littéral il me transforme en pierre il me mobilise et ainsi il me déshumanise le regard de l'autre me pétrifie il me transforme en statue en une représentation fixe de ma personne c'est bien ça qu'indique le mot statut l'idée d'une fixation la statue c'est ce qui est statique de la même
façon qu'une photo est un instantané un instantané qui cherche à me stabiliser voyez tous ces mots avec cette suite de consonnes st qu'indique la fixation qu'indique la territorialisation on veut fixer l'autre on veut l'ancré dans une essence c'est ça la réification la conscience de l'autre c'est le désir d'identifier l'autre en le fixant dans une représentation pour ainsi pouvoir en faire un élément notre décor et l'inclure dans notre cartographie mais il est fondamentalement vain de vouloir figer l'autre dans une essence parce que la conscience de l'autre n'est jamais figé elle est toujours en mouvement elle est
toujours en train d'advenir elle est toujours fluide c'est exactement ce qui se produit en physique quantique à savoir que l'observation fige le corps observée dans une position l'idée étant qu'on ne peut pas mesurer le corps semble avoir figé mais que dès lors qu'on le fige on le dénature mesurée du mouvement avec du statique c'est exactement ce que bergson reproche à l'esprit humain ce besoin de catégoriser ce besoin de compartimenter besoin de stopper le mouvement pour prétendre restituer le mouvement sauf que robertson on ne restitue pas du mouvement en le filon on ne saisit pas un
mouvement en niant son caractère mouvant et donc à chaque fois que je cherche à définir l'autre à chaque fois que je cherche à l'identifier à me représenter je fais de l'autre un objet et ce faisant je le dénature l'homme n'a pas de nature c'est l'autre qui nous donne une nature lorsque l'autre nous jugent ils nous essentialise il nous donne une essence l'autre me fait être parce que l'autre a besoin que je sois pour pouvoir me juger et d'ailleurs observer la déception qui est la nôtre quand l'autre ne se conforment plus à l'image qu'on s'en était
forgé quand l'autre ne se comporte plus de la manière dont on attendait qu'il se comporte quand l'autre exprime quelque chose qui sort du cadre de ce que nous avions projeté sur lui qu'est ce qu'on dira à ce moment là trompée sur lui oui tu t'es trompé bien sûr tu t'es trompé à l'assaut tu l'a jugée tu t'es trompé car l'erreur ce n'est pas de l'avoir mal jugé l'erreur c'est de l'avoir jugé tout court l'autre c'est celui qui ne me connaît pas c'est celui qui est dans l'impossibilité fondamentale de savoir ce que je suis et en
même temps c'est celui qui me jugent ou c'est celui qui m'a vente et quand on veut savoir ce que pense l'autre on veut savoir en particulier ce qu'ils pensent de nous on veut savoir quelle image de nous il a créé quel objet nous sommes pour sa conscience on va se poser tout un tas de questions que ce deal autres quand ils me voient que pense-t-il de moi que fait-il de moi peuvent-ils deux mois dans sa conscience ainsi on veut maîtriser le jugement d'autrui sur nous mêmes parce qu'on veut maîtriser la part de nous-mêmes que l'autre
extrade dans sa conscience et se demander comment l'autre me vois c'est vouloir maîtriser le jugement d'autrui sur nous mêmes ses désirs et maîtriser ce que l'autre fait de nous dans sa conscience comme une sorte de droit de propriété sur notre être sur lequel on va avoir un droit de regard littéralement ce qui fait qu'on déteste que les autres se trompent sur nous on déteste que les autres nous assigne à une identité dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas mais remarquez bien de choses c'est que si on refuse que les autres nous assigne à une identité
qui n'est pas la nôtre c'est parce qu'on s'assigne soi-même constamment à une autre identité comment dit on refuse que l'autre nous fige mais nous mêmes nous nous figeons en permanence soit fini on se caractérise sa tribu les qualités et défauts on dira par exemple je suis quelqu'un de sensible où je suis quelqu'un de franc où je suis quelqu'un de compréhensifs on dira je suis pour ceux ci et contre cela bref on va faire l'inventaire de nos caractéristiques va répertorier nos qualités et nos défauts pour rectifier le faux jugement d'autrui sur soi et pour le remplacer
par notre jugement sur soi mais en faisant ça est-ce qu on rétablit la vérité sur nous mêmes pour sartre la réponse est claire non la vérité sur nous-mêmes en remplaçant le jugement d'autrui par notre propre jugement parce qu'alors on reste dans la logique du jugement on reste donc dans la logique de la réunification il pas la vérité sur nous-mêmes en remplaçant une fixation par une autre fixation ont rétabli la vérité sur nous mêmes en faisant sauter toutes les fixations c'est ça la vérité fondamentale de l'être humain ça ça nous gêne ça nous gêne parce que
sans fixation sans assignation sommes perdus on a besoin d'eux pères on a besoin voir définir notre identité parce que si rien ne nous définit plus ça signifie que nous ne sommes plus rien c'est pour ça qu'on aime dire ce qu'on est qu'on aime dire ce qu'on pense qu'on aime dire ce qu'on veut pour être reconnaissable et identifiable aux yeux des autres et ce faisant on participe activement à notre propre griffe ication fait le complice propre asservissement à travers le non m'oblige à être alors que ma nature ce n'est pas d'être c'est d'exister voir qui je
suis parce que moi même j'ignore qui je suis j'ignore qui je suive parce que je ne suis pas euh je ne suis rien pour sartre nous me rien parce que nous existons exister ce n'est pas être existé s'est renversée lettres en permanence c'est renverser toutes les définitions toutes les étiquettes toutes les assignations être c'est se définir c'est s'auto incarcéré exister c'est vivre l'aventuré de la liberté humaine la tendance qu'elle nous nous assignons nous mêmes des caractéristiques qui nous définissent qui définissent notre être qui définissent notre identité sartre l'appelle la mauvaise foi la mauvaise foi c'est
la participation à la négation de notre liberté fondamentale en tant que conscience créatrice en tant que conscience plongez dans l'existence c'est ce qui fait qu'au quotidien nous n'existons pas nous jouons à exister et d'ailleurs petite remarque grammaticales intéressante être c'est un verbe qui admet un attribut on est quelque chose alors qu'existaient c'est ce qu'on appelle un verbe intransitif c'est un verbe derrière lequel on ne peut mettre aucun complément on n'existe pas quelque chose on n'existe point c'est un absolu être ses devoirs être sait faire primer la logique du surmoi gic de l'hymne authenticité de ce
que sartre rappelle la facticité face à l'autre nous n'existons pas nous jouons lorsqu'on dit je suis comme ça c'est ma nature et si c'est la nature je ne peux pas la changer comme ça c'est de la mauvaise foi se définir se donner un rôle c'est s'obliger à correspondre à soi c'est un fardeau pour illustrer son concept de mauvaise foi sartre prend l'exemple du garçon de café aux garçons de café c'est celui qui joue à être garçons de café au point de se convaincre qu'il est un garçon de café fille quand il rentre chez lui après
le service le garçon de café jouera à être mari et jouera à être père à à tout ce qu'il voudra du moment qu'il endossera un rôle on peut sortir d'un rôle mais on ne sort jamais du rôle c'est la rolls à un autre et passe jouant un rôle parce que nous jouons des rôles nous sommes en perpétuelle représentation représentations à soi représentation aux autres tel est le parrain hawx de la condition humaine que nous ne croyons jamais autant existait que lorsque nous jouons à être il est heroes qu'un des philosophes ayant le plus afficher son
athéisme soit principalement connu pour une phrase dans laquelle il évoque l' enfer l'enfer c'est le prix de la culpabilité et on a eu l'occasion de parler dans un autre épisode de la faute d'adam et eve une faute qui les a conduits à expérimenter directement les lois de la matière les lois de la souffrance et du temps les lois de la culpabilité mythologie égyptienne la pesée des coeurs on pourrait assimiler à la pesée des âmes c'est l'examen de conscience du défunt au cours duquel on évalue le poids de sa culpabilité si le coeur du défunt et
plus léger que la plume de maths en accorde au défunt le statut de bienheureux on lui donne l'accès à la vie éternelle et si son coeur pèse plus lourd que cette plume le défunt est engloutie par le monstre à mouthe la grande dévoreuse maintenant supposer que l'enfer c'est la mauvaise conscience c'est la conscience lourde hazim c'est la bonne conscience c'est l'âme légère emprise du jugement d'autrui mme à chaque fois que nous soumettons au procès que l'autre nous livre en permanence comme en enfer à chaque fois que je mets mon sip du regard d'autrui à chaque
fois que je choisis mme laliberté de l'existence au lieu de la pétrification de lettres du rôle de l'image j'accède au paradis être sommes nous en enfer à l'heure où je parle l'enfer n'est-il que l'autre nom du poids de notre conscience aliénés notre enfermement dans le monde la représentation notre peur nous les créateurs de notre enfer sur terre ce monde de ténèbres de souffrance qu on ne détruit pas en le combattant mais en l'inondant de notre lumière je vous remercie [Musique] [Applaudissements] [Musique]
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