Spécial Chine - Le Dessous des cartes | ARTE

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Le Dessous des Cartes - ARTE
Un grand format du "Dessous des cartes" qui analyse la stratégie chinoise en compagnie de la sinolog...
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-Ravie de vous retrouver pour le "Dessous des cartes", dans un format plus long, pour vous éclairer sur un événement majeur qui va se dérouler demain à Pékin, le 20e Congrès du Parti communiste chinois. L'événement a lieu tous les 5 ans. Voici la photo du dernier Congrès, une mise en scène spectaculaire de ce parti-État qui dirige la Chine.
Plus de 2 000 délégués y assistent dans le palais du Peuple. Un événement géopolitique majeur car nous parlons de la 2e plus grande puissance du monde, dirigée par un Xi Jinping qui, à l'occasion de ce Congrès, devrait obtenir un 3e mandat, un record depuis Mao Zedong. Nous allons voir où en est la Chine dans ses ambitions de puissance, quelles sont ses forces et ses fragilités ?
On sera accompagnés par la sinologue Alice Ekman qui va me rejoindre sur ce plateau. Mais on va commencer par survoler rapidement l'Empire du Milieu pour bien comprendre qu'il n'y a pas une mais des Chine. Voici donc la République populaire de Chine, capitale Pékin, 2de puissance économique mondiale, et même 1re en parité de pouvoir d'achat depuis 2014.
1re aussi en population avec 1,4 milliard d'habitants. Voici la Chine telle qu'elle se voit : un immense territoire, 9,6 millions de kilomètres carrés, 22 provinces plus 4 municipalités très diverses, 5 régions autonomes aux fortes minorités, 2 régions administratives spéciales, Hong Kong et Macao, et une façade maritime vitale donnant sur les mers de Chine orientale, méridionale et sur le Pacifique. 3e pays au monde en superficie, la Chine est voisine de 14 États.
Ses 22 500km de frontières illustrent bien cette diversité. Zone froide près de la Corée du Nord et de la Russie, steppes aux confins de la Mongolie, à l'ouest, le Pamir et les monts Tian Shan la séparent de l'Asie centrale. Au sud-ouest, l'Himalaya sépare la Chine des États de la péninsule indienne.
Enfin, dans le Guangxi ou le Yunnan, la Chine côtoie l'Asie du Sud-Est subtropicale. Pays multiple, donc, mais en réalité coupé en 2. À l'ouest de cette ligne, on trouve une Chine aride entre hauts plateaux, déserts et dépressions.
À l'est, au contraire, des collines et des plaines fertiles grâce aux 2 grands fleuves qui ont structuré la civilisation chinoise. Voici le plus connu, le Yangzi Jiang, ou fleuve Bleu. Long de 6 000km, il s'écoule du plateau tibétain via la plaine de Wuhan jusqu'à Shanghai.
Au nord, le Huang He, le fleuve Jaune, presque 5 000km, dont le delta débouche au sud du centre politique, la région Tianjin Pékin. 3e poumon enfin, au sud, le delta géant de la rivière des Perles, entouré de Guangzhou, Macao et Hong Kong. Cette ligne départage aussi les populations.
À l'ouest, à peine 6% de la population, 94% se trouvant à l'est, surtout dans les villes. Car si à peine 1 Chinois sur 10 y habitait en 1950, ils sont désormais 60% d'urbains et seront 80% en 2050. Sans surprise, toutes les villes de plus de 5 millions d'habitants sont à l'est.
Cette Chine, c'est aussi celle des Hans : plus de 9 Chinois sur 10 appartiennent à cette ethnie hégémonique, soit 1,22 milliard de personnes concentrées sur 40% du territoire. Les Hans sont partout majoritaires sauf dans les grandes régions autonomes du Tibet et du Xinjiang. Face aux Hans, les Zhuang, Hui, Mandchous, Kazakhs, etc.
, forment 55 autres minorités nationales aux langues multiples, soit 120 millions de personnes éparpillées sur 60% du territoire. Alice Ekman, comment va cette Chine qu'on vient de survoler ? On la dit fragilisée par une économie et une croissance faibles, et elle vit encore avec, et dans le Covid.
-C'est une Chine très marquée notamment par la politique dite "zéro Covid", une Chine qui a été marquée par le confinement strict à Shanghai. De plus, les vols internationaux se sont réduits, les touristes chinois ne quittent plus le pays et beaucoup d'étrangers ne vont plus en Chine. La Chine est donc partiellement fermée.
Fermeture qui va se prolonger, la politique zéro Covid étant toujours en place avec des résurgences du virus. -Oui, en effet, il y a de nouveau des confinements partiels. Pourquoi Xi Jinping s'obstine-t-il sur cette stratégie zéro Covid ?
-Personne n'est dans la tête de Xi Jinping. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une rivalité, une compétition, dans la gestion du Covid avec, dans les médias chinois, les États-Unis qui sont présentés comme ayant mal géré le Covid, tout comme leurs alliés occidentaux. Les États-Unis qui seraient en déclin par rapport à une Chine qui fait à sa façon.
La propagande, dans cette façon de présenter les choses, alimente la position chinoise. On est dans un alignement de la position avec la politique zéro Covid. -Des purges auraient été organisées par Xi Jinping avant le Congrès.
De quoi a-t-il peur ? -Les purges ont toujours existé avant chaque Congrès. Le Parti communiste chinois a une structure très opaque, c'est 96 millions de membres, plus de 2 millions de membres recrutés par an, mais au sommet, on a peu de visibilité sur ce qu'il se passe.
Les purges sont une pratique courante avant chaque Congrès, sûrement pour consolider le pouvoir de Xi Jinping et éviter tout débordement durant le Congrès. -Sans sondages de popularité, on ne sait pas comment les Chinois supportent la stratégie zéro Covid. Mais l'économie chinoise est fragilisée.
Ça a quel impact sur le quotidien ? -L'économie chinoise est fragilisée pour des raisons conjoncturelles et structurelles. Ça fait plus de 6 ans que l'économie chinoise croît moins rapidement que la précédente décennie.
De 2000 à 2007, l'économie chinoise était en croissance très forte, parfois atteignant plus de 10%. L'économie chinoise a bien résisté à la crise économique et financière de 2007-2008. Mais depuis 2012, la croissance est ralentie.
Et à ce ralentissement structurel s'ajoute un ralentissement conjoncturel dû au Covid, avec la fermeture de Shanghai qui a eu un impact direct sur l'économie, mais aussi avec la crise immobilière et la faillite du conglomérat Evergrande. -Malgré ce contexte économique difficile, Xi Jinping doit continuer de raconter aux Chinois un roman national qui parle de centralité retrouvée de la Chine, de grandeur. Dans ce récit, le projet des routes de la soie occupe une grande place.
Un vaste réseau d'infrastructures, de prêts chinois. Voici le rappel des faits avec nos cartes. Aujourd'hui, ils sont 138 pays à avoir rejoint les nouvelles routes de la soie via divers accords bilatéraux.
Les fonds nécessaires à la mise en oeuvre du projet sont vertigineux. La Chine compte y investir plus de 1 000 milliards de dollars sur 10 ans. Ces financements se font par le biais de prêts et non pas de dons.
Or, les prêts octroyés par la Chine à travers les banques chinoises mettent les pays contractants dans une relation de dépendance à l'égard de la Chine, ce qui pousse à relativiser la philosophie gagnant-gagnant mise en avant par Xi Jinping. Et la Thaïlande, en 2016, a renoncé à l'offre chinoise de financement de la voie ferrée reliant sa frontière nord-est à Bangkok, le deal étant jugé beaucoup trop défavorable aux Thaïlandais. La Tanzanie bloque depuis 2 ans les travaux du port de Bagamoyo pour des raisons similaires.
Elle a adressé un ultimatum à Pékin, lui intimant d'accepter ses conditions ou de quitter le pays. On reproche aussi à la Chine d'avoir imposé certains projets surdimensionnés ou sans pertinence pour les pays concernés. C'est le cas de la voie express Kampala-Entebbe, en Ouganda, dont les 500 millions de dollars auraient pu être utilisés de manière plus utile à l'économie locale.
Ou encore la voie ferrée traversant le Laos dont la fabrication coûterait 6 milliards de dollars, soit plus du tiers du PIB du pays, alors que, vraisemblablement, y transiteront essentiellement des matières 1res à destination de la Chine. Est-ce que le projet des routes de la soie va exister dans le discours de Xi Jinping ? Et est-ce que ce projet est modifié par le contexte post-Covid, par ce contexte économique difficile que nous évoquions ?
-Une chose est certaine, le projet des routes de la soie va perdurer car c'est le projet-phare du Président Xi Jinping, lancé en 2013. Aujourd'hui, la Chine réajuste le projet : ce n'est plus que des infrastructures de transports, mais c'est aussi des projets numériques. -C'est-à-dire ?
-Des réseaux de télécommunication sans fil, sous-marins, satellitaires. La Chine va investir dans ce domaine numérique qui est stratégique et parce que ça peut coûter parfois moins cher et que c'est moins risqué en terme de retour sur investissement. -La Chine a, pendant des années, prêté beaucoup d'argent à beaucoup de pays pour des projets lourds d'infrastructures.
Aujourd'hui, on voit que beaucoup de ces pays ne remboursent pas. Est-ce aussi pour cela que la Chine est forcée de revoir sa stratégie ? -En partie car des liens de dépendance se sont créés, pas toujours à l'avantage de la Chine.
La Chine souhaite aussi promouvoir ses technologies à l'étranger, d'où ce rajustement des routes de la soie vers le numérique. Nous sommes dans une course aux infrastructures avec la Chine et son projet des routes de la soie mais aussi avec les États-Unis qui, avec le Président Trump, ont lancé un projet alternatif de développement des infrastructures, le Blue Dot Network, et depuis, l'Union européenne qui a lancé ce projet de Global Gateway, soutenu par 300 milliards d'euros, qui vise aussi à développer des infrastructures. On est pleinement dans une course aux infrastructures de transports mais aussi numériques.
-Il y a aussi le contexte de la guerre en Ukraine. Est-ce que cela modifie certains des investissements de la Chine liés aux routes de la soie dans ses relations économiques avec la Russie ? -Modérément.
Seulement 2% des trains reliant la Chine à l'Europe passaient par l'Ukraine. La guerre ne remet pas en question le projet des nouvelles routes de la soie, même si ça met entre parenthèses certains projets d'envergure. C'est plus la position de la Chine vis-à-vis de la Russie qui crée des tensions entre l'Union européenne et la Chine : l'Union européenne attend que la Chine condamne la guerre en Ukraine, ce que la Chine refuse de faire.
La Chine parle d'opération militaire spéciale et accuse l'OTAN et les USA d'être les premiers responsables de l'invasion de l'Ukraine. -Il y a beaucoup d'interrogations sur l'évolution de la relation Moscou-Pékin, avant, pendant et après cette guerre. Avant de vous entendre là-dessus, retour en arrière sur ce qu'était, avant la guerre, cette relation Chine-Russie.
-Après des relations belliqueuses, le rapprochement Pékin-Moscou démarre dans les années 1990, les deux pays redoutant autant l'hégémonie américaine. Dans le domaine énergétique, Pékin multiplie les projets avec la Russie, riche en pétrole et en gaz. Côté militaire également, depuis 1989, la Russie vend de plus en plus d'armes à la Chine, frappée par l'embargo occidental sur les armes depuis Tian'anmen.
En 2005, les deux pays ont lancé des manoeuvres militaires communes. Autre entente : au Conseil de sécurité de l'ONU. Chine et Russie sont membres permanents.
Chacun y protège les intérêts de l'autre. Les deux pays ont créé l'Organisation de coopération de Shanghai. Centrée sur des objectifs policiers dans la région, elle est aussi une instance de coopération économique et commerciale comprenant l'Inde depuis 2017.
L'alliance des géants. -Sur cette photo, on est le 4 février 2022, à Pékin. Poutine rencontre Xi Jinping pour les Jeux olympiques.
C'est le moment des déclarations sur l'amitié Pékin-Moscou. Aujourd'hui, alors que la Russie s'enlise en Ukraine, est-ce que la relation a évolué ? -Pas vraiment.
Dans cette déclaration, les deux pays appelaient à l'avènement d'un nouvel ordre mondial postoccidental. Les deux pays partagent un ressentiment profond et violent vis-à-vis de l'OTAN, des USA et de leurs alliés. Cela n'a pas changé.
Aujourd'hui, la Chine a augmenté ses importations d'hydrocarbures de Russie. La Russie est le 1er fournisseur de pétrole de la Chine. La Chine fournit des semi-conducteurs à la Russie.
Moscou est la cible de sanctions technologiques. La Chine soutient diplomatiquement la présence de la Russie aux G20, aux sommets des BRICS et à sa participation à l'Organisation de coopération de Shanghai. Entre les 2 pays, il y a des tensions, mais au niveau de la rivalité sino-américaine, il y a plus d'ententes entre Pékin et Moscou que de désaccords.
-L'axe Pékin-Moscou, est-ce du pragmatisme chinois ? La Chine bénéficie de ces rabais sur les énergies, mais elle ne va pas aider militairement la Russie. -Il n'y a pas de traité d'alliance entre la Russie et la Chine.
La Chine ne veut pas construire d'alliance, elle ne veut pas construire d'OTAN alternatif en Asie. Elle veut élargir son "réseau d'amis". Elle considère que la Russie est un ami intéressant.
C'est intéressé, certes, mais avec une convergence et des ressentiments vis-à-vis de l'Occident. À terme, la Chine s'organise pour mobiliser ses amis à l'ONU et autres organisations internationales dans le but que la gouvernance mondiale prenne une direction postoccidentale. -Pour quelles raisons la Chine s'abstient-elle lorsqu'il y a des votes onusiens pour sanctionner la guerre menée par Poutine en Ukraine ?
-L'abstention était une façon de ne pas condamner cette guerre, que la Chine préfère qualifier d'opération militaire spéciale. La Chine ne cesse de condamner les États-Unis ou l'OTAN comme étant les premiers responsables de cette guerre. Ces abstentions sont également des éléments de soutien indirect à la Russie et la Russie le lui rend bien, puisqu'elle soutient la position de la Chine sur Taïwan et ne s'oppose pas à ses positions sur la mer de Chine du Sud.
-Des observateurs ont établi un parallélisme entre les deux nostalgies d'empire perdu de Poutine et de XI Jinping. Le premier veut reprendre l'Ukraine, la "petite Russie", selon Catherine de Russie. Le second veut réannexer la "petite Chine" à la grande, comme avant 1949.
Vous nous parlerez de cette comparaison. Juste avant, on se remet en tête le dossier taïwanais en cartes. -D'un côté, la Chine populaire, 2de puissance économique mondiale, 9,6 millions de km carrés, presque 1,4 milliard d'habitants.
Et de l'autre côté de ce détroit de 160 km, Taïwan, 22e puissance économique mondiale. L'île compte 36 000 km carrés et 23,5 millions d'habitants. Certains de ses îlots, comme Kinmen et Matsu, sont à moins de 10 km du continent.
Taïwan a tout d'un État indépendant : drapeau, hymne, armée, monnaie, un corps diplomatique et une démocratie vivace en face de la Chine autoritaire. Pékin et Taipei se sont entendus sur le principe d'une seule Chine en 1992, instaurant le statu quo : ni indépendance de Taïwan, ni invasion par la Chine. Un équilibre précaire côtoyant le face-à-face militaire sino-américain.
Côté états-unien : une forte présence de l'US Navy au Japon et en Corée du Sud, des bases navales stratégiques en territoires américains, à Guam et Pearl Harbor, à Darwin, en Australie, sur l'île de Manus, aux Philippines et à Singapour. Côté chinois : des bases navales sur les côtes et sur l'île d'Hainan avec des missiles capables de couler les navires ennemis. Et aussi, la militarisation des Iles Spratleys, objet de dispute avec plusieurs pays voisins : Taïwan, Vietnam, Philippines, Malaisie et Brunei.
Depuis 5 ans, la Marine chinoise est montée en puissance avec 90 nouveaux navires et sous-marins. -La Chine et Taïwan, la Russie et l'Ukraine : cette comparaison est-elle pertinente ? Que change la guerre en Ukraine à la menace chinoise sur Taïwan ?
-La comparaison est intéressante, mais la Chine a sa propre stratégie pour Taïwan et elle précédait l'invasion russe de l'Ukraine. La Chine a différents outils pour promouvoir ses intérêts. Elle a essayé le levier économique, par les investissements ou les sanctions.
Elle a essayé la cyberattaque, la désinformation. L'option militaire reste sur la table, mais l'agenda n'est pas clair. 2024 sera une année importante : élections présidentielles à Taïwan et aux USA.
La relation sino-américaine se cristallise sur Taïwan, notamment depuis l'été dernier, lorsque Nancy Pelosi est allée à Taïwan. Pékin a réagi assez violemment en multipliant les exercices militaires dans le détroit. Donc le détroit de Taïwan reste un point de tension important qui restera au coeur des relations sino-américaines.
-Comment réagit Pékin en voyant que Moscou n'a pas mis à bas le régime de Kiev en quelques jours ? Moscou s'enlise en Ukraine. Qu'est-ce que ça produit dans le raisonnement chinois ?
-Pékin sait que ses capacités militaires sont plus modernes, plus organisées que celles de la Russie. L'armée chinoise manque quand même d'expérience, d'opérations concrètes, d'où ces exercices militaires. Pékin est lucide sur le rapport de force.
Les capacités américaines sont importantes, y compris dans la zone Indo-Pacifique. Et donc, dans ce contexte-là, l'analyse est assez rationnelle. Et à terme, Pékin est conscient des rapports de forces et du calendrier qui pourrait, à terme, jouer en sa faveur.
-Cette compétition sino-américaine se joue sur le terrain militaire, mais également sur le terrain technologique. On voit ça avec nos cartes. -Regardons le marché des puces électroniques, dont nous ne savons plus nous passer pour nos ordinateurs et nos smartphones.
Grâce à l'allié taïwanais, leader sur les semi-conducteurs, les États-Unis disposent d'un net avantage. À elle seule, la société TSMC, basée à Hsinchu, produit un quart des semi-conducteurs vendus dans le monde et fournit des géants américains de la tech, comme Nvidia, Qualcomm ou Apple. En septembre 2020, pour contrer Pékin, l'administration Trump a imposé des sanctions aux entreprises taïwanaises fournissant des puces à des clients chinois, puis a exigé le déplacement d'une partie de la production de TSMC en Arizona, près d'une usine Intel, géant du secteur avec Qualcomm et Broadcom.
En pleine guerre industrielle sur la 5G, autre enjeu technologique, l'administration Biden a décidé, en 2021, d'investir 50 milliards dans les semi-conducteurs, tout en reprenant les sanctions contre Huawei, considéré dangereux pour la sécurité nationale, et qui n'a donc plus accès aux technologies américaines. -Pour conclure, et parce que demain commence le 20e Congrès du Parti communiste chinois, cette compétition sino-américaine sera-t-elle évoquée à ce congrès ? -Ce ne sera pas au coeur des discussions.
Les principaux sujets concernent la politique intérieure, notamment le développement économique du pays, mais cette rivalité planera sur ce congrès, car elle est structurante. Elle est importante pour le Parti communiste chinois qui s'organise pour être moins dépendant du marché américain. Le dernier plan quinquennal, qui s'étend jusqu'en 2025, investit dans les infrastructures technologiques pour être moins dépendant des USA.
Et plus que jamais, côté américain, il y a une politique qui vise à être moins dépendante du marché chinois. Progressivement, les deux marchés se désengageront. Ils restent interdépendants, comme le marché chinois et européen, mais la rivalité sino-américaine est si forte qu'on peut anticiper une sorte de "bimondialisation", la formation de pôles avec un commerce entre amis.
Les USA et leurs alliés échangent principalement ensemble. La Chine et ses amis, dont la Russie, échangent ensemble, dans un monde qui échange moins et qui fonctionne avec des normes qui ne sont plus compatibles. -Deux mondes parallèles.
-Oui. -Merci, Alice Ekman, d'avoir été avec nous pour ce numéro spécial du "Dessous des cartes", à la veille du 20e Congrès du Parti communiste chinois. L'émission revient lundi et tous nos formats sont à retrouver sur arte.
tv Merci pour votre fidélité. A très vite. france.
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