rejoignez-moi sur patronne pour accéder à l'ensemble de mon contenu inédit des épisodes spéciaux des cours en visio des apérophilos un moyen simple de soutenir mon travail tout en vous donnant matière à penser je vous attends sur pas créole le lien est dans la description bonjour à tous aujourd'hui on va parler du pari de Pascal Pascal est un philosophe et mathématicien français du XVIIe siècle on lui doit l'invention de la première machine à calculer la Pascaline ainsi que du premier omnibus le carrosse à cinq sol et l'une des particularités de Pascal c'est qu'il est un philosophe
chrétien un philosophe qui croit en Dieu mais qui considère en même temps que l'existence de Dieu ne peut pas être démontré si vous préférez que Dieu est inatteignable par la raison alors des philosophes croyants il y en a eu des tonnes c'était même l'immense majorité jusqu'au 19e siècle mais un philosophe croyant qui affirmait qu'on ne pouvait pas démontrer l'existence de Dieu c'est déjà un peu moins courant le contre-exemple étant des cartes les cartes qui a lui aussi vécu au 17e siècle il est né 27 ans avant Pascal et qui dans ces méditations métaphysiques a exposé
un certain nombre d'arguments dans le but de prouver rationnellement l'existence de Dieu son argument le plus connu c'est ce qu'on appelle l'argument ontologique c'est à dire l'idée qu'on pourrait déduire l'existence de Dieu de sa définition Dieu se définit comme un être parfait or s'il n'existait pas il ne serait pas parfait donc Dieu existe cet argument sera réfuté par Emmanuel Kant au siècle suivant quand qui montrera que ce qu'a fait des cartes ce n'est pas prouver l'existence de Dieu c'est seulement qu'il a placé l'existence de Dieu dans sa définition de Dieu si Dieu est à notre
parfait il existe soit mais à ce compte là un triangle parfait existe puisqu'il est parfait l'homme parfait existe puisqu'il est parfait ça tient pas sans compter que pour quand Dieu est au-delà de nos facultés d'entendement on peut penser Dieu on peut croire en l'existence de Dieu mais on ne peut pas la démontrer Dieu est au-delà de la raison selon quand et bien ça c'est déjà ce que disait Pascal au 17e siècle à savoir que pour Pascal Dieu peut être un objet de foi mais il ne peut pas être un objet de connaissance en tout cas
pas au sens de connaissance rationnelle c'est la distinction que faisait Pascal entre les vérités de raison et les vérités de cœur le cœur a ses raisons que la raison ignore ça voulait dire il y a des choses qui ne se prouvent pas mais qui s'éprouve on peut connaître Dieu par la révélation par l'expérience intime de la transcendance divine d'ailleurs c'est ce qui est arrivé à Pascal sa fameuse nuit de feu une nuit au cours de laquelle Pascal a vécu une expérience mystique qu'il a aussitôt retranscrite dans un poème qui s'appelle le mémorial et dont d'ailleurs
il n'a jamais parlé à personne mais c'est cette expérience qui a vraiment fait prendre conscience à Pascal que la foi était une expérience trop personnelle trop incommunicable pour pouvoir faire l'objet d'une démonstration rationnelle et ça ces problématiques parce que comment convertir les sceptiques comment convertir les athées ou les agnostiques si on ne peut pas prouver rationnellement l'existence de Dieu les sceptiques ils ne veulent pas des témoignages ça ne les convaincra pas un témoignage ce qu'ils veulent ce sont des raisons rationnelles de croire et bien c'est exactement ça l'enjeu du pari de Pascal le pari c'est
un argument mis au point par Pascal pour inciter les non-croyants à croire en Dieu et qui consiste à dire quand l'absence de preuve il est rationnel de croire pourquoi parce que si vous ne croyez pas en Dieu et qu'il existe vous perdez tout tandis que si vous croyez en Dieu et qu'il n'existe pas vous ne perdez rien ce que vous proposons cet épisode c'est qu'on analyse cet argument pour voir à la fois en quoi il peut être convaincant et en quoi il ne l'est pas et au-delà de nous demander si derrière cette notion de Paris
il n'y a pas quelque chose qui nous concerne tous et qui peut nous aider à comprendre la nature de la foi alors déjà commençons par expliciter ce que veut dire Pascal quand il dit qu'on a rien à perdre à croire en Dieu mais qu'on risque de tout perdre si on n'y croit pas ce que nous dit Pascal c'est au fond la position classique défendue par l'Église catholique à savoir que si on ne croit pas en Dieu notre âme sera d’année on brûlera en enfer pour l'éternité tandis que si on croit en Dieu et qu'on suit
ses préceptes notre âme sera sauvée nous irons au paradis mais vous aurez remarqué que j'ai ajouté et qu'on suit ses préceptes et oui parce que croire en Dieu sans appliquer ces préceptes croiront Dieu sans agir conformément à sa volonté ça ne suffit pas il ne suffit donc pas d'avoir la foi pour aller au paradis encore faut-il que notre foi se traduisent dans une pratique et ça c'est très important c'est très important pour comprendre le pari de Pascal mais c'est très important pour comprendre ce qu'est une religion à savoir qu'une religion et c'est ça qui est
la différencie d'une spiritualité une religion c'est le mariage d'une croyance et d'une pratique la croyance en l'existence de Dieu et l'action conforme à la volonté de Dieu parce qu'après tout on peut très bien croire en Dieu mais ne pas avoir de pratique religieuse on peut très bien penser que Dieu existe mais se dire que Dieu n'attend rien de nous qui n'est pas un juge qu'il n'est pas un examinateur moral et qui laisse les mortels que nous sommes vivraient agir comme il l'entendent et donc ça évidemment c'est pas compatible avec la doctrine chrétienne doctrine chrétienne qui
nous dit que le salut de notre âme passe nécessairement par l'accomplissement de bonnes œuvres c'est parce qu'on a œuvré pour le bien qu'on va au paradis pas juste parce qu'on a cru et d'ailleurs d'un point de vue chrétien même d'un point de vue religieux en général croire en Dieu sans obéir au commandement de Dieu croire en Dieu sans vouloir accomplir sa volonté ça n'a pas vraiment de sens parce qu'alors rien ne distingue le croyant de l'impie de la même façon que si on aime quelqu'un on n'imagine pas qu'on puisse vouloir lui faire du mal un
croyant sans piété un croyant non pratiquant ce n'est pas un vrai croyant du point de vue religieux il finira en enfer comme tous les mécréants au passage je rappelle que mes créons ce n'était pas une insulte un mécréant c'est quelqu'un qui met croit c'est un athée donc pourquoi c'est important de préciser que croire en Dieu ne suffit pas et bien parce que c'est sur ce point que ce sont focalisés un certain nombre de critiques du pari de Pascal Pascal nous dit si vous croyez vous serez sauvé la réalité c'est que pour être sauvé la croyance
doit se prolonger dans l'action alors il se trouve que Pascal a répondu à cet objectif il a répondu que certes la croyance ne suffisait pas mais que la croyance était le premier pas vers l'entrée en religion et que donc son pari a d'abord vocation à faire accomplir ce premier pas commencez par la croyance pour qu'ensuite cette croyance débouche sur une pratique religieuse donc admettons que l'objection soit levée admettons que Pascal veuille effectivement amener les sceptiques à croire en Dieu comme sort de première étape vers une vie religieuse la question est alors de savoir qu'est-ce que
ça veut dire qu'on ne perd rien à croire en Dieu parce que si Dieu n'existe pas et que je passe ma vie à me conformer à des règles pour satisfaire ce Dieu qui n'existe pas je perds beaucoup je perds même énormément et donc la critique qui a été faite à Pascal c'est que si ma croyance m'oblige à avoir un comportement religieux qu'elle m'oblige à m'a quitter de certaines actions et qu'elle m'en interdit d'autre et qu'à l'arrivée Dieu n'existe pas dire que je ne perds rien c'est pas vrai prenons un exemple si je crois en Dieu
et que Dieu me dit la fornication c'est mal si tu t'adonnes à la fornication tu iras en enfer d'accord bah dans ce cas je vais m'abstenir autrement dit je vais m'empêcher d'accomplir ce qui d'un point de vue terrestre constitue un plaisir parce que d'un point de vue religieux ce n'est pas un plaisir c'est un péché donc il y a bien l'idée d'un sacrifice un sacrifice en terme de plaisir un sacrifice en terme de liberté de liberté au sens de libre satisfaction de mes désirs parce que bien sûr tout dépend de la définition qu'on donne à
la liberté pour un athé libertin la fornication c'est une liberté pour un religieux chrétien c'est une soumission une soumission à la tentation à Satan mais au-delà des mots le fait est que si ma croyance en Dieu m'oblige à faire une croix sur les plaisirs terrestres je ne peux pas dire que je ne perds rien d'un point de vue athée les plaisirs terrestres c'est même la seule chose que nous ayons d'un point de vue à thé il n'y a rien au-delà des plaisirs de la matière donc si je perds les plaisirs terrestres je perds tout le
présupposé de Pascal c'est que les plaisirs terrestres seraient au fond sans importance mais ça c'est la perspective d'un croyant c'est par rapport au bienfaits de la croyance que les bienfaits de la non croyance sont jugés sans valeur donc finalement est-ce que le pari de Pascal n'est pas condamné à ne convaincre que des personnes qui seraient déjà convaincus est-ce que le pari de Pascal n'est pas condamné a renforcé la frontière entre les religieux qui pensent qu'il faut sacrifier les plaisirs terrestres au profit de Dieu et ceux qui tiennent absolument au plaisir terrestre parce qu'ils n'en connaissent
pas d'autres donc là il faut réajuster un peu ce que nous dit Pascal en réalité Pascal exagère lorsqu'il dit qu'on ne perd rien à croire en Dieu ce qu'il veut dire c'est que dans la perspective où Dieu existe bel et bien les avantages obtenus par le fait d'y croire sont infiniment supérieurs je dis bien infiniment supérieur à la perte occasionnée si on n'y croit pas parce que si on croit en Dieu et qu'il n'existe pas ce qu'on aura perdu ce sont les plaisirs matériels tandis que si il existe et qu'on n'y croit pas ce qu'on
aura perdu c'est la béatitude éternelle et inversement nous dit Pascal le sacrifice de nos plaisirs matériels n'est rien en comparaison des flammes éternelles de l'enfer conclusion il est mathématiquement plus avantageux de croire en Dieu que de ne pas y croire ce que fait Pascal à travers sa métaphore du Paris c'est ce qu'on appelle un argument probabiliste et ça c'est très ingénieux pourquoi c'est ingénieur parce que ça consiste à prendre les athées sur leur propre terrain à savoir le terrain de la raison le terrain des mathématiques et de la logique alors expliquons un peu ça un
athée c'est quelqu'un qui ne croit pas en Dieu ah TOS absence de Dieu philosophiquement les athées sont des matérialistes c'est à dire qu'il ne croit pas dans l'existence d'une réalité transcendante au monde physique donc en l'absence d'une preuve matérielle de l'existence de Dieu il considère qu'il n'y a aucune raison de croire mais les athées sont aussi des rationalistes rationalistes non pas au sens de Descartes puisque Descartes était un rationaliste qui pensaient qu'on pouvait démontrer rationnellement l'existence de Dieu mais rationalistes au sens où il rejette la foi et le mysticisme comme principe d'explication du monde et
bien c'est là dessus que va jouer Pascal Pascal va s'adresser au rationaliste avec un argument issu de la logique rationaliste en l'occurrence avec un argument mathématique l'argument des probabilités imaginons vous jouez à pile ou face les mathématiques vous disent que vous avez 50% de chances de tomber sur pile et 50% de chance de tomber surface en tant que rationaliste vous savez donc qu'il n'y a aucune raison de privilégier l'une des issues par rapport à l'autre vous pouvez donc vous en remettre entièrement au hasard maintenant imaginez que si c'est pile qui sort vous gagnez 100 euros
mais que si c'est face qui sort vous gagnez 1 million d'euros qu'est-ce que vous allez choisir ben vous allez choisir face sans hésiter parce que dans une situation où vous n'avez pas plus de chance que ce soit pile ou que ce soit face ce qui va faire pencher la balance c'est ce que vous avez à y gagner donc d'un point de vue purement rationaliste vous allez choisir face et bien ce que nous dit Pascal c'est que pour Dieu c'est pareil Dieu peut exister comme il peut ne pas exister mais sauf que dans un cas vous
pouvez gagner 100 euros c'est à dire les plaisirs terrestres et dans l'autre cas vous pouvez gagner un million d'euros c'est à dire le paradis donc il n'y a pas hésité choisir pile étant l'athéisme ce serait irrationnel parier sur l'existence de Dieu pour Pascal c'est ça qui est rationnel donc c'est en ce sens qu'on peut dire que Pascal prend les athées sur leur propre terrain le terrain de la raison mathématique le terrain du calcul probabiliste et c'est en cela que le pari pascalien n'est pas seulement une image amusante mais qui constitue un argument philosophique car c'est
un argument logique et rationnel destiné à des esprits qui se veulent logique et rationnel alors il y a quand même un problème on avait dit qu'on allait analyser l'argument de Pascal et voir en quoi il était convaincant et en quoi il ne l'était pas et là force et d'admettre qu'un problème se pose quel est ce problème ce problème c'est la quantification de la probabilité de l'existence de Dieu par rapport à celle de sa non existence autrement dit c'est le fait de présupposer que l'existence de Dieu et la non-existence de Dieu ce serait du 50/50 c'est
Pascal lui-même qui prend l'image du pile ou face autrement dit du 50/50 mais ce 55 ans en réalité il ne reflète pas la probabilité de l'existence de Dieu il reflète la probabilité de la métaphore qui l'utilise à savoir le pile ou face un athée ne serait pas d'accord avec cette probabilité parce que pour un athé la probabilité que Dieu existe elle tend plutôt vers zéro 55 ans c'est dans le cas où on aurait strictement aucun avis c'est dans le cas où il n'y aurait pas d'éléments qui ferait pencher la bascule d'un côté plutôt que de
l'autre or pour un athé la balance penche clairement elle penche clairement du côté de la non-existence un at ne se dit pas qu'il y a 50 % de chances que Dieu existe il ne pense pas parce qu'il se dit en l'absence de preuve je n'ai aucune raison de croire aucune passe à 30% . donc la question c'est de savoir est-ce que ça a du sens de parier sur l'existence de Dieu en faisant comme s'il y avait 50% de chances que Dieu existe et 50% de chance qu'il n'existe pas est-ce que c'est raisonnable et bien pour
Pascal oui c'est raisonnable c'est raisonnable si on comprend que ce que Pascal quantifie ce n'est pas la probabilité que Dieu existe c'est la probabilité de savoir que Dieu existe on l'a dit tout à l'heure pour Pascal la raison est incapable de nous renseigner sur l'existence de Dieu or la raison c'est ce sur quoi nous sommes censés fonder nos jugements mais comme Dieu échappe totalement notre raison autrement dit comme notre raison ne nous est d'aucun secours pour savoir si Dieu existe ou pas ça veut dire que rationnellement parlant il n'y a pas plus de raison d'y
croire qu'il n'y a de raison de ne pas y croire puisque nous n'en savons rien tout tient dans ce rien c'est pas qu'on sait peu c'est pas qu'on sait partiellement ou imparfaitement c'est qu'on ne sait pas du tout et quand on ne sait pas du tout et qu'il y a deux possibilités de réponse chacune de ces possibilités a le même taux de probabilité c'est très important de comprendre ce point dans la vie de tous les jours si vous pariez sur la réalité d'un événement ou sur l'existence d'un phénomène même si vous n'y connaissez pas grand
chose vous allez essayer de vous raccrocher à des éléments d'information vous allez raisonner vous allez envisager faire des hypothèses pour essayer de vous faire une idée vous pouvez vous faire une idée dès lors que vous avez un certain nombre d'informations à votre disposition ce que nous dit Pascal c'est que s'agissant de Dieu nous n'avons aucune information aucune information parce que notre raison est fondamentalement incapable de penser Dieu d'où l'idée que l'existence de Dieu ou sa non existence constitue deux issues qui ont la même probabilité je rappelle que l'étymologie du mot pari c'est parrirait qui veut
dire rendre égal parier en ancien français ça se disait Perrier et Périer c'était faire la paire paire la paire sous-entendue 50 50 chance égale pour Pascal donnait plus de crédit à la non-existence de Dieu qu'à son existence c'est ça qui est rationnel précisément parce qu'envisager Dieu sous l'angle de la rationalité envisager Dieu sous l'angle de la preuve ça n'a aucun sens on envisage pas sous l'angle de la preuve quelque chose qui échappe à la preuve quelque chose dont la nature même est d'échapper à la preuve pourquoi dans la nature même est déjà pas la preuve
parce que le domaine du divin estontologiquement séparés du domaine de la raison humaine parce que la raison humaine est plafonnée et que ce n'est pas par le biais de la raison qu'on peut entrer en contact avec Dieu on entre en contact avec Dieu par le cœur c'est à dire par la foi par une expérience qui transcende toutes les limites de la rationalité donc il y a rien à faire la raison est impuissante et quand la raison croit réfuter l'existence de Dieu en s'appuyant sur ses propres critères d'évaluation elle ne peut qu’échouer d'ailleurs petite parenthèse quand
on dit que si on a aucune preuve on a aucune raison de croire ça n'a pas de sens c'est le contraire c'est quand on a aucune preuve qu'on croit justement parce que si on avait des preuves on ne croirait plus on saurait le propre de la croyance c'est qu'elle est indépendante de la preuve on croit quand on ne sait pas pas quand on sait on croit parce qu'on n'a pas de preuve donc pour en terminer sur ce point si parce qu'elle considère qu'il y a autant de raisons de croire en Dieu qu'il y a de
raison de ne pas y croire c'est parce que la raison est en fondamentalement incapable de se prononcer nous sommes dans l'inconnu total la seule chose que nous savons c'est qu'il existe deux possibilités deux possibilités entre lesquelles il est impossible de trancher si ce n'est que croire en lune et mathématiquement plus avantageux que croire en l'autre il faut parier sur l'existence de Dieu parce que cette option est porteuse d'une perspective bien plus grande pour finir je vous propose qu'on s'arrête un peu sur le choix qui a fait Pascal de prendre l'image du Paris c'est quoi un
pari c'est quand on mise sur la vérité d'une proposition sans savoir si cette proposition est ou sera vraie vous allez voir un match de foot vous pariez sur votre équipe si elle gagne vous gagnez si elle perd vous perdez alors vous pouvez très bien parier sur l'équipe que vous n'aimez pas c'est à dire que vous pouvez croire que votre équipe va perdre parce que vous la savez objectivement moins bonne mais le fait est que quand vous parliez vous ne savez pas c'est un peu le principe et c'est ce qui fait que les paris sportifs sont
considérés officiellement comme des jeux de hasard alors même qu'ils intègrent une part de connaissances sportives d'où l'existence des cotes la cote d'une équipe c'est la probabilité théorique qu'elle gagne ou qu'elle perde si un match de foot est organisé entre l'équipe du Brésil et l'équipe de Saint-Marin et que vous pariez sur Saint-Marin sachant que dans toute son histoire Saint-Marin a remporté qu'un seul match les connaisseurs risquent de vous regarder bizarrement mais après tout vous pouvez gagner on n'en sait rien on n'en sait rien tant que le coup de sifflet final n'a pas été donné et quand
on parie sur une équipe dont on sait qu'elle n'a quasiment aucune chance de gagner c'est qu'on a foi en cette équipe c'est qu'on croit en elle en dépit de ce qu'on sait sur elle le pari c'est une métaphore de la foi quand on parie on croit au double sens du terme on croit au sens où on pense et on croit au sens où on a la foi au sens où on fait confiance la foi c'est un mélange de confiance de volonté et d'espoir et même si certains diront qu'il détestent parier parce que parier c'est misé
sur l'inconnu le fait est comparé tous on parie dès lors qu'on décide de faire confiance quand vous vous mariez vous faites à Paris parce que vous décidez de faire confiance à quelqu'un sans avoir la preuve que vous avez raison de lui faire confiance qu'est-ce que je veux dire par là je veux dire que par définition on peut pas savoir ce qui va arriver on ne peut pas savoir ce que l'autre fera donc quand on fait confiance à quelqu'un on mise sur le fait que ce qu'il fera sera en conformité avec ce qu'il a fait jusqu'à
présent donc c'est bel et bien un pari comme le fait de parier sur le Brésil plutôt que sur Saint-Marin parce que jusqu'à présent le Brésil a fait la preuve de son niveau on fait confiance à partir de ce qui a été et on prolonge ce qui a été dans le futur pour rationaliser le fait d'avoir confiance mais rigoureusement parlant on peut pas savoir une surprise est toujours possible une trahison est toujours possible plus vous passez du temps avec quelqu'un plus vous augmentez statistiquement la possibilité que cette personne vous trahisse alors oui c'est un peu démoralisant
de voir les choses comme ça mais la question n'est pas savoir si c'est démoralisant la question est de savoir si c'est vrai si c'est vrai au-delà de nos convictions intimes et au-delà de nos illusions bah oui c'est vrai faire confiance c'est prendre le risque d'être trahi c'est prendre le risque de se tromper ces mises et pourtant on le fait tous dès lors qu'on fait confiance à quelqu'un on parle et c'est là qu'on en arrive à quelque chose d'intéressant confiance et foi ont la même étymologie fidèles en latin qui a donné fidèle le fidèle c'est celui
qui est adepte d'une religion et être fidèle c'est honorer la foi qu'on a placé en nous le fait de faire confiance comme le fait d'être fidèle à cette confiance ce sont des manifestations profanes de la foi de ce qu'on pourrait appeler la foi quotidienne la foi ordinaire la foi qui fait qu'on va se marier ou qu'on va confier un secret confie et c'est faire confie en et quand on fait confiance à l'autre ça veut dire qu'on s'en remet à lui comme certains sont remettent à Dieu ce qu'il faut retenir de tout ça c'est que parier
sur l'existence de Dieu n'est finalement pas plus absurde pas moins raisonnable que parier sur notre prochain la question est de savoir qu'est-ce qui nous pousse à Paris qu'est-ce qui nous pousse à faire confiance la preuve non parce qu'il n'y a pas de preuve de l'avenir ce qui nous pousse à faire confiance c'est la foi ce mélange de confiance de volonté et d'espoir ce qui nous pousse à faire confiance c'est le fait de vouloir croire et quand on fait confiance on se retrouve dans la même situation que celle que décrit Pascal 55 soit notre confiance sera
honoré soit notre confiance sera trahi mais une fois qu'on croit notre croyance n'est plus divisée elle est pleine c'est du le calcul s'effondre quand notre choix est fait je cite examinons donc ce point et disons Dieu est ou il n'est pas mais de quel côté pencherons-nous la raison n'y peut rien déterminer il y a un chaos infini qui nous sépare il se joue un jeu à l'extrémité de sa distance infinie où il arrivera croire ou pile que gâterez-vous par raison vous ne pouvez faire ni l'un ni l'autre par raison vous ne pouvez défendre nulle des
deux ne blâmez donc pas de fausseté ceux qui ont pris un choix car vous n'en savez rien non mais je les blâmerai d'avoir fait non ce choix mais un choix car encore que celui qui prend croix et l'autre soit en part il faute ils sont tous deux en fautes le juste est de ne point parier oui mais il faut parier cela n'est pas volontaire vous êtes embarqué lequel prendrez-vous donc voyons puisqu'il faut choisir voyons ce qui vous intéresse le moins vous avez deux choses à perdre le vrai et le bien et deux choses à engager
votre raison et votre volonté votre connaissance et votre béatitude et votre nature a deux choses à fuir l'erreur et la misère votre raison n'est pas plus blessée puisqu'il faut nécessairement choisir en choisissant l'un que l'autre voilà un point vidé mais votre béatitude pesons le gain et la perte en prenant croix que Dieu est examinons ces deux cas si vous gagnez vous gagnez tout si vous perdez vous ne perdez rien gagez donc qu'il est sans hésiter le pari de Pascal se veut une démonstration qu'il y a des situations où il est rationnel de croire où il
est rationnel d'avoir la foi car c'est la seule possibilité d'envisager un au-delà or la vie est faite de projection dans l'au-delà l'au-delà ce n'est pas seulement le paradis ce n'est pas seulement l'autre monde c'est aussi l'au-delà du présent le futur le futur qui n'est jamais là le futur qui n'est pas encore présent mais dans lequel pourtant nous plaçons notre foi dans lequel nous croyons nous y croyons comme à quelque chose qui va arriver et nous y croyons comme à quelque chose qui soutient nos espoirs le futur c'est cet horizon qui ne cesse de reculer à
chaque fois que nous faisons un pas dans sa direction le futur c'est l'inatteignable c'est l'immetrisable c'est l'inconnu et c'est parce qu'on ne peut pas le connaître qu'on ne peut que l'espérer qu'on ne peut que le vouloir et avoir foi en lui je vous remercie [Musique] [Applaudissements] [Musique]