Philippe Meirieu : Droit à la différence et droit à la ressemblance en pédagogie

[Musique] madame la conseillère d'état ce directeur chartier riz chères et chers collègues formateurs et formatrices dans cette haute école pédagogique surtout chers étudiante et chers étudiants je suis très très heureux de m'adresser à vous aujourd'hui alors je ne serait évidemment pas à la hauteur de tout ce qui a été dit de moi et c'est très difficile de l'être donc je vais vous demander beaucoup d'indulgence d'autant plus que je pensais naïvement quand j'étais jeune que le tract était quelque chose qui disparaissait avec l'âge c'est absolument pas vrai n'en croyez rien cela augmente avec l'âge alors je

vais préparer un exposé un trop long exposé sans doute sur le thème qui m'a été proposé par votre directeur le thème de du droit à la différence dans l'institution scolaire et je vais essayer de vous introduire à la réflexion pédagogique à travers cette thématique vous me croirez peut être 5 à 10 minutes au delà de 16 heures je sais qu'il y à une légendaire exactitude helvétique mais si on dépasse un tout petit peu je vous promets que ça ne sera pas de beaucoup pour introduire mon propos je voudrais et au fond c'est une chose relativement

simple que nous nous rappelions ensemble ce que c'est qu'une école une école c'est pas simplement un ensemble de service que l'on rend à des enfants à des parents à un état une école c'est une institution quelle est la différence entre des services est une institution quand vous allez confier votre linge un pressing pour qu'on vous lave nettoie vous demander un service et vous exiger en retour la qualité du service et vous juger de la valeur du pressing sur la qualité du service rendu que vous payez des services et la qualité d'un service mesure donc à

la satisfaction des usagers mais la qualité d'une institution ne se mesure pas à la satisfaction des usagers la qualité de la justice par exemple ne se mesure pas la satisfaction des justiciables il se peut qu'un certain nombre de gens qui passent en jugement ne soit pas vraiment content du jugement qui a été porté sur eux il n'empêche que ce jugement est légitime parce que il émane d'une institution qui incarne des valeurs vous entrez donc et vous allez entrer comme professionnel dans une institution dans une institution au sens étymologique quelque chose qui tient debout et qui

tient debout parce qu'il y a des valeurs qui la font tenir debout pas simplement parce que vous rendez service à des parents il ya des élèves mais parce que vous vous projetez vous vous impliquez dans un collectif autour d'un projet que vous partagez avec ce collectif dans une démocratie dans les démocraties dans lesquelles nous vivons faire l'école c'est pas simplement donné satisfaction aux uns ou aux autres c'est d'abord une fonction qui est de transmettre aux générations qui arrivent les savoir qu'une société juge utile au développement et à l'intégration sociale de chaque individu c'est évident vous

le savez vous en avez bénéficié vous allez en faire bénéficier zot vers l'école c'est mettre en oeuvre pour transmettre des compétences institutionnelles faut connaître l'école connaître comment ça marche l'organisation de cette école les exigences de cette école mais il ya aussi bien sûr des compétences didactique liés aux disciplines que vous aller enseigner et des compétences pédagogiques liées à la manière dont vous allez entrer en relation dans une relation toujours vivante avec vos élèves mais faire l'école c'est aussi s'engager dans une mission une mission qui est d'accompagner chaque sujet pour qu'il soit capable à c'était l'objectif

que le philosophe emmanuel kant donner aux lumières dès le xviiie siècle pour qu'ils soient capables de penser par lui-même et en même temps et c'est ce qui est compliqué de s'inscrire dans un collectif solidaire une démocratie toutes les démocraties ont besoin que les individus soient capables de penser par eux-mêmes qu'ils aient cette autonomie cette pensée critique qui fait d'eux des citoyens responsables et en même temps que ces citoyens qui pensent par eux mêmes puissent s'associer aux autres fabriquer du commun être solidaires ensemble et construire ensemble une société à hauteur d'hommes et de femmes si je

me permets de vous dire cela cet après midi c'est pour rappeler une évidence que les pédagogues depuis toujours et ici en particulier dans cette belle patrie helvétique qui est une grande patrie des pédagogues c'est pour vous rappeler que l'efficacité de l'école avec un e majuscule ne peut pas se juger au seul regard de ces résultats quantifiables même s'ils sont très importants mais qu elle s'éprouve cette efficacité de l'école dans sa capacité à incarner des valeurs pour l'avenir et à préparer ainsi cet avenir alors ce que je voudrais vous montrer cet après midi dans ce petit

exposé c'est que pour permettre la construction de démocratie authentique notre école doit incarner aujourd'hui deux valeurs fondamentales et solidaire le droit à la différence et je m'expliquerai sur ce que j'entends par cette expression mais aussi le droit la ressemblance est en réalité je tenterai de vous montrer que le droit à la différence et le droit à la ressemblance constitue une seule valeur une valeur fondatrice une valeur qui va cramer toute votre vie professionnelle qui consiste à accueillir et accompagner les singularités pour qu'elles puissent ensemble construire du commun sans se renier accueillir et accompagner des singularités

des sujets singulier pour que ces singularités puisse construire ensemble du commun sans se renie alors j'organiserai ma réflexion en trois parties dans un premier temps tout naturellement j'évoquerai cet accueil des singularités et ce droit à la différence dans un second temps j'évoquerai la construction du commun et ce droit à la ressemblance et puis évidemment je montrerai dans une troisième partie que nous pouvons que nous devons conjuguer au quotidien ce droit à la différence et ce droit à la ressemblance première série de remarques donc l'accueil des singularités et le droit à la différence ça nous paraît

presque évident que chaque élève est différent et qu'il a besoin d'être accompagné dans sa singularité mai il faut se souvenir que la construction de l'école n'a pas toujours était entendue ainsi pendant très longtemps l'école s'est voulu clairement un outil pour raboter les singularités pour permettre de créer une unité réelle ou fantasmatique et faire communier en quelque sorte les individus dans un même idéal en abolissant ce qu il est spécifié il ya un célèbre auteur français qui porte un nom évidemment très français il s'appelle anatole france qui a écrit un texte célèbre dont je vais vous

lire un extrait qui me semble extrêmement révélateur il fait encore nuit nous sommes dans la campagne et le maître seul près par la classe il met le bois qu'il vient de couper dans le vieux poêle et s'assoit son bureau pour corriger les cahiers c'est le matin très tôt il attend ses élèves les voilà qui arrive les élèves il y à jean le fils du berger du hameau des lone qui est parti le premier c'est lui qui habite le plus loin il y voit à peine dont il fait encore nuit mais avance résolument dans le chemin

creux entouré de vieux murs de pierre s'amuser en bandoulière joseph va le rejoindre à l'embranchement du calvaire lui joseph vient des terres hautes ou sa famille à la plus grosse ferme de la région de l'autre côté du village c'est robert le fils de jeanne désormais seul est contrainte à vivre de quelques ménages et jacques le fils du médecin qui se taquinent tous les deux sur la route comme tous les matins le qu'elle réussira à prendre le bonnet de l'autre plus près il ya maxime dans les parents tiennent l'épicerie leon dont le père est déjà parti

pour zine et roger le dernier d'une famille de 12 qui vit dans la misère il ya aussi maurice et julien les jumeaux du notaire qui court en se disputant et puis bien sûr rendrait le fils de l'instituteur qui vient de se lever au premier étage et boissons bol de lait avec suzanne la femme de l'instituteur et la maîtresse de l'école des filles alors là écoutez bien chacun de ces garçons vient d'un horizons différents le berger est infidèle paroissiens le fermier lem laisse sa femme allait à la messe tout seul la jeanne va tous les offices

et le médecin est libre penseur mais il n'est pas néanmoins membre des francs maçons comme le notaire l'ouvrier est anarchiste et les ouvriers sont des les épiciers sont des veaux quant à l'instituteur et à sa femme ce sont des socialistes convaincu correspondants locaux de l'humanité et pourtant écrit anatole france tous ces enfants convergent vers la même école arrivés à destination ils oublient d'où ils viennent laisse tous leurs soucis et toutes leurs préoccupations qu'il dépose avec leurs manteaux au pater du couloir et les voilà qui se met en rang après avoir tous revêtu la même blouse

grise ode mystique qui gomment toutes les différences entre eux et les dédits ensemble à la raison qui s'adressent alors par la bouche du maître entrée asseyez vous prenez votre cahier un texte tout à fait extraordinaire qui évoque une école qui se donnait comme objectif de gommer les singularités de gommer les origines sociales de gommer les appartenances où les sympathies idéologiques de gommer les différences qui peuvent exister dans tous les domaines entre les enfants 7 ce projet d'école est bien évidemment un projet dont nous savons aujourd'hui depuis les travaux des sociologues qu'il est voué à l'échec

il est voué à l'échec parce qu'on ne peut pas faire abstraction des singularités on ne peut pas faire abstraction des histoires personnelles on ne peut pas dire tout d'un coup des gens voilà vous n'existez plus que par votre raisons abstraites entre le dessus de vos sourcils et la pointe de vos cheveux et tout le reste n'existe pas elle a pendant l'heure de classe vous êtes des purs être de raison tous égaux tous absolument équivalent qui allait écouter tous la même leçon et par exactement le même exercice en même temps on sait que ça ça ne

marche pas on sait qu'au contraire comme l'a dit pierre bourdieu et comme le rappelait régulièrement quelqu'un avec qui j'ai beaucoup travaillé et qui est tout près d'ici à genève philippe perrenoud on sait que ceux qui créent l'inégalité dans l'école ce qui crée l'injustice c'est précisément l'indifférence aux différences c'est quand on est indifférent aux différences qu'on laisse se développer dans une sorte de darwinisme éducatif où les plus adaptées survivent les inégalités scolaires qui ne font d'ailleurs que revêtir du manteau scolaires des inégalités sociales oui il ya là quelque chose que nous pourrions appeler un mythe identitaire

une école qui serait un lieu magique d'abolition des différences mais ce lieu magique d'abolition des différences ne les a jamais aboli c'est la raison pour laquelle il nous faut aujourd'hui et c'est une des leçons de toutes les recherches sociologiques en particulier mais pas seulement psychologiques également un éducation entendre l'existence de faits de ces différences et comprendre qu'entre le fils du berger les jumeaux du notaire qu'entre le fils de l'épicier et celui de la femme de ménage il n'y a pas une sorte d'égalité immanente et immédiate qui ferait qu'on pourrait leur faire exactement la même leçon

est que simplement le plus travailleur l'emporterait alors ce mythe identitaire il a été battu en brèche par la sociologie mais il réapparaît aujourd'hui d'une certaine manière il réapparaît à travers un certain nombre de travaux qui sont menés par des scientifiques qui travaillent sur le cerveau en particulier les neuroscientifiques que nous disent les neuroscientifiques ils nous disent que nous avons tous le même cerveau et un article très important ce qu'on appelle méta analyse qui vient d'être publiée cet été aux etats-unis montrent que tous les travaux convergent par exemple sur le fait que les filles et les

garçons ont exactement le même cerveau il n'y a pas de différences entre le cerveau d'une fille et le cerveau d'un garçon et on pourrait même aller plus loin il n'y a pas de différences entre le cerveau de gens et celui d'andré le cerveau de tous ces enfants qui convergent vers l'école pour revêtir loeb mystique qui les dédie à la raison nous avons tous un même cerveau et on pourrait en déduire facilement que puisque on a tous le même cerveau on a tous la même structuration mental eh bien on est tous totalement identique et qu'on peut

délivrer à tous le même enseignement de façon simultanée exactement pareil mais ce serait aller vite en besogne ce serait aller vite en besogne parce que ce serait oublier que l'humain d'abord c'est peut-être ce qui déborde de la machine du cerveau mais que c'est aussi une histoire et un projet bien sûr les neurosciences nous apprennent des choses extrêmement précieuse pour l'enseignement elles nous fournissent des informations extrêmement utiles sur la mémoire sur la manière dont on apprend elle utilise même parfois des des métaphores qui sont très parlantes comme la fameuse métaphore du sentier savez nous explique que

le sentier dans la forêt s'il n'est pas réemprunter il finit par disparaître bien neurosciences nous montre que dans le cerveau de l'enfant c'est pareil on peut créer un sentier à un moment donné mais s'il n'est pas réemprunter régulièrement et bien il finit par disparaître et la connaissance que l'âne a cru un temps acquise et bien disparaît elle aussi donc qu'elle nous apporte des éléments intéressants de ce type et qui à bien des égards sont valables pour tous les élèves mais en même temps elle ne nous fournissent pas d'informations rien ne peuvent pas nous fournir d'informations

sur ce qu'ils mobilisent chacun de nos élèves sur ce que chacun a vécu dans son histoire et qui fait qu'il sera sensible à tel ou tel aspect de la leçon à tel ou tel élément de ce qu'on va lui dire bien sûr on doit pouvoir tenir à tous un langage commun puisque nous avons le même cerveau mais si je veux présenter à une classe d'élèves de l'enseignement primaire un poème de verlaine et bien rien ne m'assure que tous les élèves vont être mobilisés dans ce poème par la même réalité qu'est ce qui va permettre de

mobiliser pierre meriem l'igname ou emilie ouais ce sera différent de l'un à l'autre meriem sera sensible aux images qui lui rappelle ce qu'elle voit de sa fenêtre liam au rythme de la prosodie parce que il est un peu musicien dans l'âme et que sa famille l'a habitué à cela emilie voudra prendre le poème pour briller devant ses parents et pierre restera totalement étranger à ce qu'il estimait être une histoire de fou à laquelle il ne comprend rien et pourtant ils ont le même cerveau ils ont le même cerveau mais ils n'ont pas la même histoire

ils n'ont pas vécu les mêmes expériences et ils sont donc différents il faut donc tenir compte de ces différences alors bien sûr je vais un peu vite en besogne et pour aller plus loin il faudrait préciser de quelle différence par le ton alors je ne vais pas rentrer dans le détail cela serait beaucoup trop long mais anne énuméré quelques unes et j'ai bien conscience que nous sommes là dans l'ordre de l'évidence parmi ces différences il ya évidemment les différences liées à la contingence et aux histoires personnelles la contingence la contingence et ce avec quoi nous

naissons nous sommes contingent nous sommes des êtres contingent jeunet avec une couleur des yeux de mes yeux avec un certain nombre de prédisposition qui ne sont pas des prêts destination voilà quelque chose que vous apprendrez à distinguer un jeu peut naître me dit le médecin avec une prédisposition au diabète mais ça veut pas dire que je suis prédestiné à avoir le diabète si je fais un régime alimentaire correct ma pré disposition ne sera pas une prédestination et c'est vrai pour la dyslexie c'est vrai pour la quasi totalité des prêts dispositions qui ne sont pas des

prêts destination mais il ya une contingence nous naissons nous sommes des êtres contingent qui né sont avec des différences et qui vivons des histoires personnelles différentes se sont évidemment dans nos histoires des différences économiques et matérielles elles sont très fortes en france nous nous en sommes aperçus récemment pendant le confinement l'école à distance a mis à distance de l'école un nombre important d'élèves qui avaient des situations familiales compliquées qui vivaient dans des logements exigus qui n'avaient pas facilement de connexion à l'internet qui avait en permanence des gens qui se disputait dans leur dos il y

a évidemment des différences sociales et culturelles il y a aussi des différences socio affectif qui ont été construites certains seront plus sensibles à tel ou tel aspect des choses plus rationnelle ou au contraire plus empathique il y a et les enseignants le savent bien et vous l'avez vécu en tant qu'élève des différences de ce qu'on appelle les prérequis et les niveaux dans les différents domaines de savoir quand vous accueillerez des élèves dans une classe comme dans les classes vous avez vous même été élève eh bien vous trouverez vous constaterez que tout le monde n'a pas

les mêmes prérequis tout le monde ne connaît pas la même chose que il faut s'accrocher à des réalités différentes pour que chacun puisse accéder aux mêmes savoirs il y a des différences de capacités cognitives on le sait ça ne veut pas dire qu'il y a des gens plus ou moins intelligent ça veut dire qu à l'instant t les capacités cognitives de x ne sont pas nécessairement les mêmes que les capacités cognitives de y ce qui ne signifie pas qu'elles ne peuvent pas évoluer et que celui qui n'a pas les capacités cognitives à un instant t

ne peut pas à les acquérir comme celui qui les a ne peut pas les laisser dépérir attention ne soyons pas fataliste non fermons pas les individus dans ce qu'ils sont à un moment donné de leur histoire et puis il ya des différences vous en parlerez sans doute au cours de votre cursus ici de ce qu'on appelle les stratégies cognitives les stratégies cognitives c'est la manière dont chacun d'entre nous appréhende les réalités qui nous sont présentés on sait moi j'ai fait l'expérience avec des enfants sur des cartes de géographie par exemple que quand on demande à

des enfants de 7 ans de trouver sur une carte anne itinéraire bien tous les enfants ne vont pas utiliser la même stratégie pour y arriver certains vont avoir une stratégie très très globale ils vont regarder le point de départ le point d'arrivée d'autres vont partir du point de départ et vont aller progressivement de point en point vers l'arrivée certains vont avoir besoin de discuter avec d'autres d'autres vont vouloir au contraire le faire absolument tout seul et ainsi de suite je pourrais multiplier les exemples à l'infini nous avons tous développé au cours de notre histoire des

stratégies différentes ce qui fait qu'un psychologue important qui s'appelle burns aux états unis a pu dire il n'ya pas deux apprenants qui sur le même objet apprennent de la même manière et c'est vrai nos stratégies cognitives sont différents alors l'ensemble de ses différences constitue pour chaque être chaque être un rapport singulier et unique au savoir j'ai mis ici au savoir au pluriel parce que si on creuse un petit peu et j'ai pas le temps de le faire avec vous cet après midi on s'aperçoit que le rapport au savoir d'un élève en mathématique n'est pas nécessairement

le même camp français ou à l'histoire un de mes collègues français yves reuter a travaillé récemment sur ce qu'il appelle les différences de rapport au savoir en fonction des disciplines scolaires et et à montrer qu'effectivement chaque élève avait un rapport particulier aux mathématiques un rapport particulier à la géographie un rapport particulier à l'histoire à la physique mais aussi à la mécanique on peut parler d'enseignement professionnels aussi bien que d'enseignement général alors ces différences nous savons qu'elles existent mais en même temps que nous savons qu'elles existent il faut nous méfier des dangers qui guettent la prise

en compte de ces différentes premier danger ce serait une catégorisation trop rapide ce serait une catégorisation qui consisterait à transformer un continuum en catégorie pour tenter absolument de constituer des ensembles homogènes alors qu'est ce que ça veut dire c'est un peu compliqué peut-être pour vous transformer un continuum en catégorie si je prends un exemple simple de psychologie cognitive différentiel que l'exemple de la dépendance ou de l'indépendance par rapport aux champs on sait que nous sommes tous plus ou moins dépendant de notre environnement et ariana qui parmi nous travaillent très bien dans un bruit terrible à

dans un café où il ya des tas de gens qui passent et qui nous entoure et d'autres qui est pour travailler ont besoin de s'isoler d'être tout seul de se concentrer d'avoir un silence absolu autour de 7 différence entre l'indépendance et la dépendance par rapport aux champs c'est pas des catégories c'est un continuum c'est une ligne c'est une ligne avec des boues qui n'existe pas d'un côté il y aurait les gens totalement indépendant par rapport à l'environnement et de l'autre côté les gens totalement dépendants par rapport à l'environnement mais ces gens là n'existe pas nous

sommes tous à un moment donné quelque part sur cette ligne c'est un continuum c'est un continuum et le danger en éducation c'est de transformer ces continue remet en catégorie le dire il yal les ceci laisse là et de ne pas voir qu'en réalité les gens se déplacer souvent assez régulièrement sur ce continuum d'un point à l'autre et qu'ils explorent d'une manière parfois assez systématique ne catégorie z'ont pas trop vite la vieille catégorie auditives visuelles kinesthésique qui avait été élaboré par charcot 1 et toujours lui battu en brèche non pas qu'il n'y ait pas des stratégies

plus tôt dit-il des gens qui aiment mémoriser par l'audition d'autres plutôt visuel et d'autres plutôt kinesthésique par la manipulation non pas qu'il n'y ait pas des stratégies comme ça mais on sait que ça ne correspond à aucune activité cérébrale spécifique spécifique à aucune zone cérébrale on y est même aujourd'hui c'est un euro meet 1 parce que on sait que ce sont en réalité des tendances ce sont des continuum et qu'on se déplace en permanence dans nos activités entre ces différentes manières de travailler donc nos catégories z'ont pas trop vite les personnes en fonction de leurs

différentes ne nous fixons pas trop vite sur des différences non plus sous prétexte qu'elles sont saillantes est saisissable annan oubliant d'autres on peut voir un certain nombre de différences très bien il ya ceux qui sont faibles et ceux qui sont forts bon d'accord ce qu'ils ont compris ceux ci ceux qui ont compris cela ceux qui travaillent de cette manière que travail d'une autre manière ceux qui aiment faire un brouillon et ceux qui travaillent directement au propre je dis des choses volontairement très simple mais attention il ya les différences convoi est très souvent on les majors

au profit de différence qu'on ne voit pas qui sont plus ténues plus plus difficile à saisir et peut-être parfois plus déterminante troisième danger ce serait la naturalisation des différences ça c'est un danger très fort qui consiste à transformer une différence identifiés en nature profonde de l'individu et ont considéré que globalement il est ce si c'est sa nature et il est ainsi pour toujours non il a une histoire qui fait que à tel moment il est comme ça mais il n'est pas comme ça pour l'éternité il est comme ça aujourd'hui là et il peut évoluer il

peut changer il peut découvrir d'autres manières de travailler il peut tout d'un coup se mettre à aimer des choses qu'ils ne connaissaient pas ils n'avaient pas encore découvert non fermons pas ne naturalise ont pas trop les différences au risque sinon d'enfermer les gens dans des sortes de nature qu'il ne pourrait pas dépasser et puis dernier danger qui guette la prise en compte des différences c'est répondre la décontextualisation c'est le fait que trop souvent quand on regarde les différences entre les individus on ignore que ces individus sont des êtres en interaction permanente avec des objets et

que certaines différences peuvent être dues aux objets eux-mêmes au contexte de leur rencontre et pas à l'individu lui même ou en tout cas à l'interaction entre l'individu est l'objet c'est à dire que changeons d'objets abordons les choses autrement et peut-être que la personne réagira autrement ne nous dise on pas la personne est comme ça elle est enfermée dans sa différence quoique je lui propose elle réagira de la même manière puisque c'est sa différence dix ans nous elle est comme ça et elle réagit comme ça sur telle chose mais peut-être que si je lui proposer autre

chose dans un autre contexte et bien réagir et autrement elle serait capable de faire les choses de manière différente et peut-être elle pourrait ainsi progressé alors si j'ai insisté à la fois sur la nécessité de prendre en compte les différences mais aussi de se méfier des dangers qui guettent cette prise en compte des différences c'est pour un arriver c'est la fin de cette première partie à un quatrième point prendre en compte les différences oui mais dans la perspective d'un enfermement ou dans celle d'une ouverture j'ai fait partie de ceux avec lui le grand dre de

peretti et d'autres qui ont théorisé l'idée de la pédagogie différenciée c'est à dire d'une pédagogique qui cherche à s'adapter à chacun mais cette pédagogie différenciée ne peut pas être perçu donné comme étant un modèle unique en réalité il ya deux modèles de pédagogie différenciée deux manières de traiter les différences il ya un premier paradigme pédagogique conception pédagogique que j'appelle du diagnostic a priori qui consiste à effectuer des diagnostics systématique permanent mais c'est impossible a cherché à identifier les besoins d'un sujet en risquant d'ailleurs de l'enfermer dans une nature que précisément il faudrait l'aider à dépasser

et tout cela me paraît nous conduire dans une impasse je crois qu'il y a une manière de prendre en compte les différences qui consista à figer ces différences voire à creuser les écarts et à enfermer les individus dans ceux qui l'ont été à un moment donné ce dont ils ont hérité ce qui les a conditionné au lieu de leur ouvrir les perspectives pour qu'ils découvrent de nouvelles manières de travailler de nouveaux horizons de nouveaux savoirs cette idée que on pourrait faire un espèce de diagnostic a priori avait on prend un élève on lui fait passer

une batterie de tests absolument incroyable et puis on en déduit toutes ces caractéristiques individuelles et à partir de là on envoie un programme informatique qui lui donne exactement ce dont il a besoin c'est le mythe de ce qu'on appelle aujourd'hui le learning analytique 1 qui consisterait à faire une sorte de diagnostic général de l'individu alors vous savez une marque que je ne veux pas citer pour ne pas lui faire de la publicité qui commence par un g et qui a un moteur de recherche international que je vous invite à ne plus jamais utilisée utiliser des

moteurs indépendants qui ne vous flics pas qui ne vous pistent pas qu'il ne répercutent pas à vos données et ne les vend pas pour faire de la publicité donc il ya cette célèbre marque du numérique qui a imaginé déjà quelques années il ya trois quatre ans aux états unis de données des tablettes à des enfants de trois à quatre ans en leur donne une tablette pendant six mois on laisse les enfants totalement libre de faire ce qu'il veut avec cette tablette c'est à dire on donne comme consigne aux parents aucun interdit aucune injonction au bout

de six mois on récupère la tablette et là on analyse tout ce qu'il a fait avec et on en déduit sa couleur préférée comment ils fonctionnent face à telle ou telle difficulté etc etc et on en voit ça dans une machine programmée avec de l'intelligence artificielle qui fait sortir une sorte de programme individualisé qui lui permet qui coûte cher d'ailleurs de l'ordre de 20 mille dollars par année de la part de cette célèbre marque dont je ne veux pas donner de noms on en produit un programme individualisé qui est censé correspondre exactement au profil de

l'enfant là on est je crois dans absolument pas l'éducation on est dans le meilleur des mondes d'huxley 1 on est dans une pédagogie de l'enfermement enfermement individualiste enfermement où le diagnostic est censé dictée l'acte pédagogique alors que quand on regarde les choses à peu près ça ne marche évidemment pas du tout comme ça en pédagogie le diagnostic ne dicte pas la remédiation parce que c'était une c'est une des difficultés majeures de la pédagogie en pédagogie ça n'est pas toujours la connaissance qui permet l'action c'est souvent l'action qui permet la connaissance c'est le philosophe alain qui

disait comment saurais-je si les musiciens tant que je n'ai pas de tenter de lui apprendre à jouer du piano c'est souvent cela qui se passe j'ai un souvenir très précis d'une collègue enseignante du premier degré que j'ai accompagné longtemps dans le cadre d'un groupe d'accompagnement d'enseignants qui ont des difficultés avec des élèves un peu compliqué l'équivalent de ce qu'on médecine en appel les groupes baline vous savez ces groupes ou les médecins discutent des cas des malades un peu complexe j'ai souvenir de cette collègue qui nous expliquait que tous les matins tous les après midi cette

petite fille de 6 ans pleurer pour lâcher la main de sa maman est refusée radicalement de lâcher la main de sa mère et d'entrer en classe c'était une galère absolument pas possible ça gâcher complètement le début de chaque demi journée ça faisait perdre quasiment une demi heure à tous les élèves de la classe et même au bout d'une demi heure cette petite fille continuer à pleurer et refusé de s'impliquer à l'intérieur des activités de la classe alors la réaction immédiate de sept collègues se dire il faut voir une psychothérapeute donc on a vu une psychothérapeute

qui a dit oui probablement il ya un traumatisme avec la mer il ya quelque chose la mère était une mère célibataire et ses amants peut-être que ses passes mais ce qui est passé est passé l'événement traumatique la petite fille elle a vécu je peux analyser cet événement traumatique sous tous les angles ça ne me dis pas ce que je peux faire avec elle la psychologue elle peut travailler avec elle pour essayer de l'aider à avancer mais le professeur des écoles l'institutrice elle peut faire quoi c'est là où on découvre comment les choses fonctionnent parce qu'un

jour je me souviens très bien d'avoir vu cette institutrice revenir lors de nos groupes réguliers du mardi soir elle nous dira s'est passé quelque chose avec emilie d'assises extraordinaire parce que on a lancé une enquête sur le quartier et on a fait des grands panneaux sur les différents artisans du quartier emilie s'est occupé du serrurier etc elle était passionnée et et en sortant à 4h30 elle est venue me dire madame est ce qu'on fera encore des enquêtes comme ça et le lendemain elle a lâché là même sa maman sans pleurer alors est ce qu'on peut

dire que l refusé d'entrer en classe parce qu'on ne faisait pas des enquêtes absolument pas on peut dire que la proposition pédagogique à aider cette petite fille à dépasser sans problème le psychologique mais la proposition pédagogique n'est pas contenu dans le problème psychologique la proposition pédagogique elle a été inventée à un moment par la maîtresse il se trouve que ça a permis de comprendre comment cet enfant fonctionner et d'offrir à cet enfant quelque chose qui a pu lui permettre de dépasser ces difficultés si je vous dis cela c'est parce qu'on peut être tenté quand on

est un jeune enseignant devant cette prise en compte des différences de se dire au fond google pour ne pas le nommer avec son learning analytique il n'a pas tort ya qu'à mettre tout le monde sous analyse de la manière dont il fonctionne d'ailleurs on peut le faire avec votre smartphone ne savait qu'il existe des logiciels espions si on pénètre dans votre smartphone on sait tout de vous un c'est à quelle heure vous vous levez à quelle heure vous vous couchez les films que vous allez voir les sites que vous consultez le nombre de packs vous

faites par jour on sait absolument tout de vous on pourrait imaginer qu'à partir de là un logiciel d'intelligence artificielle dicte votre scolarité au sein de l'achever en analysant votre smartphone vous déposez votre smartphone auprès du directeur le jour de l'entrée et puis à partir de l'analyse de ce qu'il ya dans votre smartphone on vous fait un programme individualisé cure c'est s'individualiser au sein de la hp vous imaginez bien que cette conception de l'éducation elle est quand même un peu enfermante est particulièrement préoccupante c'est la raison pour laquelle au paradigme pédagogique du diagnostic a priori je

préfère et nous préférons les pédagogues le paradigme de l'inventivité réguler c'est une autre manière de concevoir le travail avec la différence c'est une manière de concevoir le travail avec la différence où on prend des informations à la fois dans son que peut le savoir des élèves et dans sa panoplie méthodologique c'est pour ça qu ici vous allez avoir à à avoir à enrichir en permanence votre panoplie méthodologique un panoplie vous allez l'enrichir l'enrichir enrichir un de mes collègues de bordeaux marc bru a montré que c'est très difficile de savoir si un enseignant est plus efficace

qu'une autre mais globalement quand même il ya un critère qui permet d'estimer l'efficacité de l'enseignant c'est la richesse de sa panoplie méthodologique c'est à dire tout ce qu'il a comme proposition à faire à ses élèves qui sont mobilisables et utilisable dans la classe et qu'il va choisir en fonction de ce qu'ils observent en fonction de ce qu'ils voient en fonction de la réaction de myriam ou de joël prendre des informations dans ce qu'on peut savoir des élèves et dans sa panoplie méthodologique proposé proposé en saisissant des occasions et puis ajustés en fonction des résultats obtenus

c'est un travail qui n'est pas un travail d'exécutants c'est un travail de concepteurs c'est un travail de régulateur c'est un travail de quelqu'un qui à chaque instant doit être l'expert de la bonne décision c'est pour ça que vous entrez dans un métier qui est à la fois passionnant et est complexe c'est que vous allez vous trouver dans des situations vous aurez des élèves différents vous aurez des programmes et vous allez avoir à chaque instant à repérer qu'est-ce qu'il faut utiliser pour précisément que les élèves ou tel élève en grain sur le savoir que vous devez

lui enseignez vous êtes de futurs décideurs vous n'êtes pas de futur exécutants vous êtes des futurs décideurs des gens qui allaient devoir décider dans vos classes grâce à tout ce que vous aurez en mémoire de travail dans votre tête après votre scolarité ici la hp et grâce à votre qualité du regard de que vous allez mettre en oeuvre avec vos élèves et tout cela vous allez le proposer aux élèves avec comme objectif bien sûr de leur permettre d'intérioriser en permanence l'exigence juste un mot là-dessus parce que ça mériterait en soit toute une conférence il faut

être exigeant avec les élèves mais il faut surtout que les élèves soient exigeants avec eux mêmes parce que si vous êtes exigeants avec les élèves et que quand vous disparaissez les élèves ne sont pas exigeants avec eux mêmes vous n'aurez pas fait grand chose il faut que l'exigeant soient intériorisés par l'enfant par l'adolescent pour qu' il soit toujours en quête de plus de précisions de justesse cette vérité est que ce soit lui qui progressivement soit toujours en recherche de cette précision de cette justesse et de cette vérité qui veulent toujours mieux faire qu'ils soient toujours

plus exigeants à l'égard de lui même si quand l'élève quitte la classe il a abandonné toute exigence c'est comme s'il avait largement perdu son temps faire intérioriser l'exigence c'est un des vrais défis de l'enseignant alors il ya des méthodes pour ça vous travaillerez ça fait partie de tous les toutes les choses que vous allez devoir explorer au cours de votre scolarité elle a achoppé mais de mon point de vue modeste et qu'elle menace c'est un des enjeux majeurs c'est un des enjeux majeurs si quand vous disparaissez l'exigence disparaît c'est que le boulot a pas été

achevés ces pestalozzi qui disait déjà ça d'ailleurs alors concluons pour aller vite là dessus oui il faut différencier la pédagogie en fonction de chaque élève en fonction des groupes que nous avons mais il faut que cette pédagogie différenciée ne soit pas enfermante qu'elle n'a signe pas les individus à résidence qu'on ne fige pas les gens dans leur différence à un moment donné de leur vie mais qu'on leur permette de découvrir d'autres manières de travailler d'autres choses qu'ils pensent ne pas aimer et ainsi de suite et c'est cette découverte lac qui va être la dynamique même

de la différenciation pédagogique elle sera d'autant plus efficace que l'on passera par ce que nous appelons dans notre jargon mais vous allez sans doute en entendre parler souvent la métacognition c'est à dire parce que on donnera à l'élève progressivement la capacité de comprendre lui-même comment il comprend et et d'ajuster lui même son propre travail en fonction de l'efficacité qu'il vise donc oui prenant en charge les différences mais n'en faire mon pagne figeons pas au contraire soyons dans une ouverture qui fait que les différends sont des points d'appui peuvent être des points de départ mais jamais

des points d'arrivée si la différence est un point d'arrivée alors là on n'est plus dans l'éducation on est dans le fatalisme poursuivons notre réflexion du droit à la différence au droit à la ressemblance je voudrais d'abord insisté sur le fait qu' il nous faut reconnaître la double acception de l'expression droit à la différence le droit à la différence renvoi pour moi deux choses d'une part au droit d'affirmer sa différence est de reconnaître que chacun est différent mais le droit à la différence c'est aussi le droit de rencontrer la différence et ça en l'oublient trop souvent

le droit de rencontrer la différence on parle beaucoup vous entendrez parler du concept 362 des élèves à besoins éducatifs particuliers de ses élèves qu'on dit handicapé que moins dans mon vocabulaire j'appelle extraordinaire par opposition aux élèves ordinaires où c'est plus joli parler des élèves extraordinaire un bien donné le droit à l'erreur en situation de handicap d'être présent dans la classe est une chose mais c'est aussi donner le droit à l'élève ordinaire de rencontrer l'élève extraordinaire ce qui est fabuleux pour lui comme des couvercles découverte de l'altérité découverte de la de la tolérance découverte de la

difficulté de communication et de la nécessité de d'engager une communication à la fois empathique et et profonde avec quelqu'un donc oui le droit à la différence c'est le droit à l'expression et à la rencontre de la différente ce qui veut dire que dans la classe un des enjeux majeurs c'est d'aider chacun à reconnaître que l'autre est différent et que sa différence l'enrichît lui d'eau par exemple un des intérêts majeurs de l'usaj réguler intelligent didactiquement un cadre et de l'entr'aide entre élèves l'entr'aide entre élèves dont on sait qu'elles bénéficient pas seulement à celui qui est aidée

mais considérablement à celui qui aide puisque le fait même que quelqu'un qui ne sache pas l'interrogent sur ce qu'il sait le fait considérablement progressé dans sa maîtrise de ce qu'ils croient savoir des gens donc que oui reconnaissons ce droit à la différence dans les deux sens de l'expression mais voyons dans ce droit à la différence quelque chose de tout à fait essentiel qui est de permettre à chacun et à chacune non seulement d'accepter l'altérité de l'autre mais d'en découvrir les richesses et peut-être et peut-être de découvrir aussi que la différence de l'autre ne l'empêchent pas

bien au contraire d'être selon la belle expression de baudelaire mon semblable mon frère je vais vous dire maintenant et c'est la deuxième partie de mes remarques que le droit à la différence n'est possible que s'il fait fond sur la construction du commun et le droit à la ressemblance parce que on peut tout est misé la différence à l'opposé du mythe identitaire que je vous ai évoqué tout à l'heure il ya une fascination pour ce que j'appelle le différentialisme avec un enseignement qui serait entièrement individualisé c'est chacun pour soi tout le temps ce différentialisme qui est

remis au goût du jour je vous le disais par les grands seigneurs du numérique sous la forme du learning analytique ce différentialisme qui peut être un danger de manipulation mais aussi de fragmentation de destruction du lien social c'est la raison pour laquelle pour sortir de ce différentialisme il faut repérer les ressemblances fondamentales sur lesquelles ces différences vont apparaître de quelle ressemblance parle-t-on pas de ressemblance qui relèverait de ce qu'on appelle la normalisation mais de ressemblance qui relèvent de ce qu'on appelle la normativité alors c'est peut-être un tout petit peu compliqué comme distincts sion et je

m'en excuse mais vous aurez l'occasion de l'approfondir une image très imparfaite mais qui quand même vaut ce qu'elle vaut celle images prises par un célèbre épistémologue philosophe et biologiste georges canguilhem la normalisation c'est le cancer 1 toutes les cellules sont identiques ça va la mort normalisation c'est tout le monde pareil mais c'est pas parce que la normalisation c'est la mort que les cellules dits canguilhem n'ont pas besoin d'une forme de normativité c'est à dire d'une méthode pour se développer et entrer en relation avec les autres le tissu cellulaire la membrane elle a besoin d'être à

la fois perméable et imperméables et c'est tout ça relève de la normativité pas de la normalisation ce qui fait que les cellules cohabitent et qu'elle se développe c'est qu'il existe des règles qu'ils respectent leurs différences et qui leur permettent de vivre ensemble si on veut que toutes les cellules soit identique celle amorcée le cancer donc la ressemblance dont on parle à l'école c'est bien celle de la normativité pas celle de la normalisation la normalisation sais je ne veux voir qu'une tête la normativité sais je veux voir toutes les têtes mais je veux aussi que toutes

les têtes puissent travailler ensemble c'est une normativité bon complexe à construire est un équilibre une tension d'union nous pour reprendre l'expression même des biologistes entre les singularités et ce qui leur permet de d'exister en commun qu'est ce qui peut réunir des singularités bien un projet commun et des règles communes si on décide ensemble de faire un journal pour la classe selon la préconisation de célestin freinet mais ça nous réunit ya un projet il ya des règles il faut qu'on respecte les règles pour réussir ensemble à mener le projet à bien c'est pas si simple mais

très vite ce qui réunit les singularités c'est le partage le partage des connaissances un philosophe très important à mes yeux trop peu étudié en éducation qui appelle fish qui est le successeur de quant à la chaire de caunes iceberg qui définit les connaissances en dix ans les connaissances et ce qui est partageable à l'infini une connaissance et partageables à l'infini c'est ce qui la distingue d'une croyance qui n'est pas partageable à l'infini on a le droit d'avoir des croyances 1 moi par exemple je peux croire que je vais me réincarner dans une grenouille on pourrait

faire un club ici de ceux et celles qui croient qu'ils vont se réincarner dans des grenouilles ça pourrait être un club sympathique on pourrait monter un journal un site internet voire créer un parti politique il ya des tas de gens qui dirait qu'on est fous mais je vous fais remarquer que je ne peux pas prouver que je vais me réincarner dans une grenouille mais que vous ne pouvez pas prouver que je ne vais pas me réincarner dans une grenouille d'accord donc la caractéristique d'une croyance c'est que je ne peux pas prouver que c'est vrai mais

vous ne pouvez pas prouver que c'est faux donc c'est pas difficile partageable à l'infini c'est pas partageable le savoir il est partageable à l'infini c'est à dire que tous les individus de la terre peuvent partager ce savoir s'il est bien exposé et si ensemble on se met au travail pour comprendre comment ça fonctionne c'est partageable à l'infini l'incroyance sur la grenouille c'est pas partageable dans la vie il ya toujours des gens qui seront contre qu'ils seront pas d'accord qui vont opposer on pourra pas arbitré un arithmétique ces partages abri à l'infini alors on pourra discuter

un des vrais mathématicien comme tirer ils iront peut-être tout n'est pas partageable à l'infini dans les mathématiques un plus haut niveau mais globalement ce que dit fish c'est une connaissance à ce partage c'est ce qui définit la connaissance et six partants il n'y a pas de limite au partage et donc le partage des connaissances sacré du commun sacré du commun donc l'école ce sont des singularités des différences qui partage du commun des connaissances communes ses singularités partage des connaissances communes et puis ce qui peut réunir les singularités c'est bien sur l'activation de la solidarité au

sein de la classe solidarité entre les humains bien sûr dans la crise récente nous montre à quel point elle est importante et solidarité au tout aussi importante entre les humains et la planète oui il y a un droit à la ressemblance comme il y a un droit à la différence et les différences ne peuvent être prises en compte que si en même temps on fait du commun on fabrique du commun dans la classe fabriquer du commun pas de la normalisation de la normativité du commun du commun alors là aussi à des dangers qui peuvent guetter

ce commun les dangers c'est la confusion entre la présence et l'activité par un homme était un élève handicapé assis dans une classe il est présent ça veut dire qu'on fait du commun avec lui un ci participe à aucune activité de la classe c'est pas un inclut 1 c'est un exclu de l'intérieur ce qui n'a rien à voir avec l'inclusion il ya aussi d'autres manières dangereuse de faire du commun c'est ce qu'on appelle lé phénomène d'emprise l'unité fusionnelle fantasmatique ou idéologique en a des tas d'exemples dans un certain nombre de pays mais aussi dans un certain

nombre de groupes des groupes radicaux qui sont sous l'emprise d'un leader là il ya du commun mais c'est pas du commun d'individus qui qu'on respecte dans leur singularité c'est du commun fabriqué par l'emprise un danger aussi c'est la volonté de rechercher l'unité dans les réponses alors quel est le plus souvent dans les questions c'est quelque chose que j'aimerais développer avec vous le temps on va me manquer mais nous nous posons tous à peu près les mêmes questions nous n'avons pas les mêmes réponses et dans beaucoup de domaines nous donnons des réponses différentes et légitimement mais

le simple fait de reconnaître que nous avons les mêmes questions que quel que soit notre origine nous sommes portés par les mêmes angoisses et les mêmes espérances c'est quelque chose qui est essentiel pour créer du commun y compris pour créer du commun entre les cultures la véritable interculturalité c'est pas celle qui dit toutes les cultures sont égales où tout se vaut c'est l'interculturalité qui dit toutes ces cultures sont des manières différentes hier archi sable et sur lesquels on peut discuter mais de répondre à des questions fondamentales que les humains se pose il ya des questions

que vous trouvez dans les contes pour enfants faut continuer à raconter le petit poucet 1 parce que le petit poucet ça raconte l'histoire d'un gamin qui a peur d'être abandonné par ses parents et tous les gamins ont peur d'être abandonnés par leurs parents et quand vous le racontez le petit poucet il se passe quelque chose d'assez formidable c'est que le gamin se dit je suis pas tout seul à avoir peur d'être abandonné par mes parents il ya même une histoire qui raconte sa est donc cette peur que j'ai en moi je peux lui donner un

nom je peux la symboliser puis après le savez il ya l'histoire du petit poucet il ya le pain qu'ils mangent et par les oiseaux et ses thérapies halle aux grains et l'ogre on le trouve dans absolument toutes les civilisations parce que l'ogre c'est un mythe fondateur de l'humaine condition l'ogre c'est celui qui incarne cette difficulté de tout humain et que vous vivez tous déjà que vous avez tous déjà vécu des traits mais sans être mangés et d'aimer sans manger c'est pas facile la distance entre l'amour et la liberté par exemple comment je peux aimer quelqu'un

ou être aimé par quelqu'un sans être mangés totalement par lui tout en gardant mon indépendance et mon autonomie et tout en gardant ma liberté un qui sait répondre à cette question heureusement personne parce que si quelqu'un répond d y aurait plus de lits la littérature plus de cinéma pour l'éternité puisque toute la littérature tout le cinéma c'est au fond la question de l'ogre comment on peut aimer quelqu'un sans être mangés par lui un bon et comment on peut rendre compatible de l'amour et la liberté avaient tous passé l'adolescence et vous savez tous que cette question

est très compliqué cette question cela pose tous et ces questions là nous réunissent fondamentalement elle nous réunissent peut être bien plus que les réponses que nous donnons à ces questions et puis ceux qui guettent la prise en compte de la ressemblance est aussi une solidarité qui serait imposée d'une manière autoritaire plutôt qu'une solidarité qui serait découverte découvertes dans des pratiques et des pratiques pédagogiques quatrième élément avant de passer à ma synthèse construire du commun de la même manière qu il y a deux modèles dans la pédagogie différenciée un modèle que j'ai appelé le modèle du

diagnostic a priori note que j'ai appelé le modèle de l'inventivité réguler il y a deux modèles aussi dans la construction du commun il y à un modèle que j'appellerais de la pédagogie holistique de la pédagogie identificatoires unique d'une certaine manière chacun doit s'identifier au collectif et perdre toute sa liberté et puis il ya un paradigme qui serait celui plutôt de la pédagogie solidaire où la réussite se mesure à l'intégration de chacun et de chacune dans un collectif qui lui offrent des occasions permanente de découverte et de dépassement d interaction constructive j'ai eu la chance de

travailler dans ma vie avec un chercheur américain que j'aime beaucoup qui s'appelle elliott aronson qui malheureusement aujourd'hui est aveugle avec qui je continue à avoir quelques contacts mais difficilement sur un dispositif qu'il a mis en place pour lutter contre la ségrégation raciale aux états unis qui s'appelle la classe puzzle c'est un dispositif assez simple je vais vous le montrer pour illustrer ce que je dis là ce puzzle le dispositif d'arômes sonne que nous avons mis en place à l'origine c'est 1971 il s'agit vous y voyez un de permettre mais vous m'entendez aussi je pense il

s'agit de permettre à des élèves au style entre eux de collaborer de progresser 1971 c'est le moment où on intègre les différentes communautés ethniques dans les mêmes écoles aux états unis le principe rendre la coopération nécessaire en s'assurant que l'apport de chacun est indispensable au travail de tous un bon principe mais comment ça se passe aronsson explique on divise la leçon alors il parle de leçon ou on parlerait de séquences en ce1 segment en assignats chaque élève un dessin segment alors le groupe classe le voilà par exemple il ya vingt-cinq élèves dans la classe tribu

des petits cartons de couleurs différentes et chaque élève à un des cinq morceaux en quelque sorte de la leçon ensuite on forme ce que aronson appelle des groupes d'experts temporaire de cinq élèves ayant étudié le même segment hier tous les jeunes tous les bleus tous les violer tous les bleus clair tous les oranje ils se mettent ensemble et puis ils réfléchissent ensemble pour voir s'ils ont bien compris la même chose et puis ensuite on met en place et des groupes puzzle et on demande à chaque élève de présenter le segment qu'il a étudié et c'est

à dire qu'on met en place des groupes où finalement chacun des segments est représenté et on demande au groupe de construire un élément commun construire la synthèse de tout ça et on demande ensuite à chaque élève de construire la synthèse et on évalue bien sûr la réussite individuelle de cette synthèse alors si je vous présente ce dispositif parmi tant d'autres c'est parce qu'il est une manière pédagogique assez simple d'incarner le principe de solidarité c'est-à-dire de mettre en place une structure qui fait que la solidarité n'est pas seulement quelque chose à quoi en en juin les

élèves mais qui est nécessaire même pour qu'ils comprennent ce qu'ils doivent comprendre alors un désintérêt de la classe puzzle ronson c'est que c'est un dispositif qui a été mis en place à 71 et qui a été suivie pendant plus de 35 ans sur des cohortes de centaines et de centaines d'élèves chaque année et dont on a pu montrer l'extraordinaire efficacité à la fois sur le plan intellectuel cognitif mais aussi sur le plan social pour faire diminuer le niveau de violence pour faire augmenter le niveau de tolérance et d'empathie et pour permettre à des classes de

se construire du commun ensemble par un travail qui exprime c'est comment je reviens c'était juste un petit texte cursus je reviens à ce que je disais tout à l'heure construire du commun c'est pas simplement enjoindre les élèves à faire quelque chose ensemble c'est organisé la classe pour que le fait de faire quelque chose ensemble soit à la fois nécessaire à la progression de chacun et à la réussite de tous ce qui est un sacré bel enjeu pour un enseignant alors j'avance et je vais bientôt conclure rassurez vous il nous faut donc que conjuguée au quotidien

et c'est un vrai défi le droit à la différence et le droit à la ressemblance conjugués et non pas alterner aussi les notre institution comme toutes les institutions et tenter par l'oscillation permanente entre le droit à la différence et le droit à l'are semble en bon on oscille entre l'un et l'autre alors je passe sur le détail on pourrait changer est passé de l'oscillation à une tension assumer une tension pédagogique qui consistent à réinstaurer sans cesse à la fois ceux qui fabriquent du commun les temps collectifs les projets communs et partage de connaissances partage d'émotions

aussi à certains moments les délibérations et conseils d'élèves ça ce sont des temps de commun qui permette le regroupement et en même temps articulé cela avec ce qui spécifie émancipe les temps individuel les défis personnels les brevets les ceintures de judo dans la pédagogie institutionnelle les chefs-d'oeuvre dans la pédagogie freinet etc les spécialisations provisoire au service du groupe l'entr'aide les accompagnements et ainsi de suite c'est à dire allez je vais vite parce que je m'aperçois que tous ceux ci demanderait de longs développements que je n'ai pas le temps de faire articuler des moments où chacun

se sent pris en compte dans sa singularité chacun sait qu'il est regardée avec ce qui le caractérise lui personnellement articuler ces moments là avec des moments où c'est le collectif qui prime et où c'est l'ensemble du groupe qui va avancer en commun ce qui sur le plan didactique et je vais juste l'évoqué ici consiste à reformaliser sans cesse le travail et un fixé à la fois des objectifs communs en même temps qu'on suscite les l'engagement de chacune et de chacun des objectifs communs c'est ce qui crée du commun ce qui suscite l'engagement de chacune et

de chacun et bien c'est l'attention que l'on va avoir la capacité que l'on va avoir à attraper à agripper en quelque sorte ce qui à un moment chez pierre chez paul chez jacqueline c'est michel che meriem ou salima peut lui permettre d'avancer de progresser deux de devenir toujours plus exigeants vis-à-vis de lui-même vis-à-vis d'elle-même le 1 des pédagogues contemporains les plus intéressants je trouve c'est de toute évidence célestin freinet et célestin freinet pour ceux qui le connaissent un peu je vous invite à le lire même si ça paraît un peu désuet aujourd'hui l'écriture de freiner

aller très vite à liste très très naturaliste avec des métaphores paraissent un peu obsolète mais alizé le quand même célestin freinet avait pour habitude dans ces classes de ne jamais donner une évaluation un travail fait et de dire à l'élève on s'arrête là chaque fois qu'un élève rendait un travail il donnait une évaluation pas une évaluation chiffrée il disait voilà je trouve que c'est plutôt bien plutôt pas bien qu'il manque ceci qu'il faut cela mais tu vas te remettre au travail et tu vas faire mieux et tu vas aller jusqu'au bout de ce que tu

peux faire et ça ça change tout ça ça fait passer de ce que le pédagogue brésilien paulo freire appelle la pédagogie bancaire à ce que célestin freinet appelle la pédagogie du scheller la pédagogie bancaire c'est quoi c'est je vous donne des savoirs vous les rendez le jour de l'examen alors évidemment comme c'est une pédagogie bancaire et que les banques prennent toujours un peu de bénéfices joue mais jamais vain je prends un peu de seins surtout en suisse des banques qui prennent des donc je vous mettrais 16 ou 17 enfin nous on note sur 20 en

france et pas combien on note ici assure si c'est déjà un peu mieux bon une pédagogie bancaire c'est une pédagogie ou en échange des notes contre des restitutions dans un rapport où finalement une fois qu'on a noté l'élève il s'en tient à ce qu'on lui a dit et il considère que c'est ce qu'il vaut et contre cette pédagogie bancaire célestin freinet propose la pédagogie du chef-d'oeuvre c'est à dire la pédagogie qui va amener chacun à améliorer en permanence ce qu'il a fait jusqu au chef-d'oeuvre qui va lui permettre de se dépasser et d'être fier de

lui et de dire oui ça j'y suis arrivé et je suis content d'être arrivé parce que j'ai intériorisé l'exigence et j'ai pris en compte les critiques non seulement de mon maître mais de mes camarades alors un souvenir j'ai été professeur dans le premier degré tir il évoqué tout à l'heure et je me souviens nous pratiquions à l'époque le texte libre c'est à dire que le matin on avait un petit quoi de neuf dans la khl à chacun raconte et j'ai vu de ce film j'ai fait peut-être chose et je suggérais d'écrire un petit texte je

suggéré d'écrire un texte pour le journal de la classe pour un recueil de nouvelles etc chacun devait chaque jour tous les deux fois par semaine écrire un petit texte même si ça n'était pas une obligation formelle et absolue parfois je négocier pour qu'il y en ait un par semaine ou toutes les deux semaines mais il y avait quand même toujours la nécessité d'écrire un texte alors il ya le petit jules qui écrit son texte sur sa promenade en forêt avec ses parents c'est un texte qui vaut ce qu'il vaut qui est pas très bien écrit

il ya des tas de fautes de français il manque de la ponctuation etc et qu'est ce qu'on vous ait ce texte on demande au petit jules à l'époque on n'a pas de trop de matériel technique le devenir l'écrire au tableau alors il écrit au tableau et puis je suis là à côté du tableau avec le petit jules à côté de moi et on demande à la classe alors qu'est ce que vous en pensez comment vous pourriez améliorer ce texte aille à sophie delila il faudrait mettre une virgule à la cet adjectif on comprend pas là

et chaque fois moi je me tourne vers jules et je lui ai dit mais cette proposition qu'on vient de te faire qu'est ce que tu en penses est-ce que tu l'acceptent ou est-ce que tu la refuse est-ce que tu estimes qu'elles améliorent contexte parce que c'est toi l'auteur du texte ou est-ce que tu estimes qu'elle n'en dévoie le sens c'est que ton texte sera pas nécessairement meilleur avec ça et c'est lui qui juge parce que c'est lui qui est l'auteur c'est lui qui doit intégrer le point de vue de l'autre intégrer le point de vue

de l'autre pour qu'un intégrant le point de vue de l'autre il pratique ce que jean piaget ap la décentration et que progressivement ils élargissent son point de vue et il soit capable et c'est la définition que le grand psychologue henri wallon données de l'intelligence d'intérioriser la socialité allons 10 et l'intelligence et la socialité intériorisé c'est d'être capable d'intérioriser ce que nous proposent les autres mais de l'intérioriser à un tel point que finalement c'est nous mêmes qui au bout du compte allons-nous faire les objections à nous mêmes les propositions à nous mêmes parce que nous aurons

fini par intégrer complètement cette exigence qui est au coeur de tout progrès intellectuel alors si je vous donne cet exemple tout bête tout simple c'est pour vous dire que derrière les grands mots que j'ai évoqués derrière les conceptions un peu générale sur le droit à la différence sur le droit à la ressemblance sur la nécessité à la fois de reconnaître chacun dans sa singularité et de créer du collectif il y à des pratiques il y à des pratiques sur lesquelles vous allez travailler ici des pratiques que vous devrez assimilait mais aussi remettre en question tout

au long de votre carrière et est adapté aux différentes situations auxquelles vous serez confrontés mais je conclus en bouclant sur ce que je vous ai dit au début ces pratiques qu'elles n'ont de sens qu'au regard des valeurs dont elles sont porteuses est ce que ces pratiques permettent à chacun de s'émanciper d'être à la fois plus libre et plus capable de s'associer avec les autres c'est à dire est ce que ces pratiques sont porteuses de démocratie ou pas la démocratie c'est la liberté de pensée la capacité de faire sens avec d'autres échanger avec eux et de

créer du commun avec eux est ce que nos pratiques pédagogiques sont porteuses de ça ou pas c'est ce que j'espère vous allez en permanence vous poser comme question non pas d'une manière obsessionnelle mais parce qu'il nous faut un horizon et un horizon qui soit pas simplement toucher notre salaire à la fin du mois mais qui soit un horizon qui donne du sens à notre métier c'est un philosophe je passe j'avais des tas de trucs à faire mais je le fais pas c'est un philosophe français que j'aime bien même si je suis souvent en désaccord avec

lui sur des tas de choses régis debray qui dans un de ses livres qui est en effet si mist qui s'appelle bilan de faillite s'adresse à son fils est ce qu'il dit à son fils je pense que je pourrais je voudrais en tout cas vous le dire aujourd'hui vous entrez dans un métier et vous allez devoir acquérir pour exercer ce métier de très nombreuses compétences vous aurez pour cela la chance d'avoir des formateurs et les formatrices situation d'apprentissage des rencontres avec des spécialistes et des experts vous allez avoir cette chance extraordinaire de suivre ce cursus

ici à la hp ses compétences vous allez les acquérir mais n'oubliez pas comme le dit régis debray que si nous n'avions pas d'autres sources d'énergie que le bon sens nous ne pourrions que négocier au jour le jour la déprime chacun pour soi comme nora naufrage ce qui nous rassemble dutil ce qui nous dépasse mais c'est ce que ce qui nous rassemble pardon c'est ce qui nous dépasse mais ce qui nous dépasse pas souvent pour les gens raisonnables ni queue ni tête on ne vit qu'avec un indémontrable chevillée au corps dit régis debray et si tu

veux pouvoir aller jusqu'au bout de toi-même préservant toi la part du feu alors moi je n'ai qu'un véritable souhait en cette rentrée c'est que vous préservez y est en vous la part du feu la part du feu c'est celle de l' enthousiasme c'est celle de la conviction que vous ne faites pas tout à fait un métier comme un autre que vous faites un métier qui est porteur de l'avenir qui est le métier de l'avenir qui est le métier qu'ils préparent nos enfants à une société plus vivable plus juste et que ce métier là méritent qu'on

s'investisse vraiment dans la formation qui y mène donc je vous souhaite beaucoup de courage et beaucoup de chance pour cet investissement et surtout surtout préserver en vous la part du feu voilà je vous remercie pour votre attention [Applaudissements]