Avant d’entrer dans le vif du sujet, j'aimerais vous poser une question et vous inviter à y répondre avec sincérité. Quelle est la première pensée qui vous vient à l'esprit lorsque vous-vous regardez dans la glace le matin au réveil ? Vous savez au moment de vous brosser les dents dans votre salle de bain lorsque vous êtes encore en pyjama les cheveux décoiffés ?
On n’est pas vraiment dans son meilleur état. Et est-ce que vous-vous regardez déjà? Ou bien est-ce que vous évitez ce contact visuel avec vous-même dans le miroir?
Est-ce que vous aimez bien ce que vous voyez? Est-ce que vous-êtes satisfait(e)? Ou bien vous pensez euh je suis moche !
Je n'aime pas mes cheveux, voilà un cheveu blanc, encore une ride, j'ai un bouton là, ou encore j'ai pris du ventre, j'ai des bourrelets. . .
Mais bon, peut-être que vous aimez bien votre apparence physique et que vous n'avez aucun problème avec ça. Donc la 2ème question c'est comment est votre dialogue intérieur d’une manière générale ? Qu'est-ce que vous pensez de vous ?
Surtout lorsque vous n'êtes pas satisfait d'un résultat donné. Imaginez après l'entretien annuel d'évaluation au travail si cela s'applique pour vous bien sûr, vous avez 95% d'évaluation très positive et puis 5% de remarques ou bien de critiques qui sont constructives. Que penseriez-vous dans ce cas?
Quel serait votre dialogue intérieur quand on vous fait une petite remarque, même insignifiante? Êtes-vous critique envers vous-même ou bien envisagez-vous la situation avec recul et objectivité? Lorsqu'une personne vous fait une petite remarque, même insignifiante, est-ce que vous êtes capable de prendre le recul nécessaire, ou bien vous-vous mettez sur la défensive?
Quels sont les messages qui vous viennent à l'esprit? Qui tournent ici là-dedans ? Est-ce que ce sont des messages constructifs ?
Ou bien des messages du type : Je suis stupide, Je suis nul(le), C'est ma faute, Je suis défaillant(e), Je ne vais jamais y arriver . . .
, C'est moi qui ai tout gâché, C'est trop tard maintenant…à quoi bon faire des efforts! Et cette voix réprobatrice continue de commander votre mental et automatiquement votre esprit se tourne vers la recherche de tout élément qui est susceptible de confirmer ces pensées biaisées sur vous-même. Je pense qu'on est tous quelque part concerné par cette voix auto-critique mais à des degrés différents.
Et je pense que personne n’est épargné. Mais on est concerné à des degrés différents. C’est-à-dire que nous ne réagissons pas forcément tous de la même manière face à cette voix autocritique et nous ne l’avons pas tous au même degré.
Sa présence n’est pas similaire chez tout le monde. Il y a des personnes qui arrivent à rebondir beaucoup plus vite, qui arrivent à trouver du recul, à savoir analyser les choses avec discernement et trouver les éléments factuels qui qui vont leur permettre de s’améliorer donc de prendre ça comme des pistes d’amélioration. Donc ces personnes ne se laissent pas envahir par tous les effets dévastateurs de cette voix critiquer.
Mais il y a d’autres personnes qui ont beaucoup plus de difficulté à faire cesser ce marteau-piqueur mental. Et j'aimerais ici vous inviter à prendre quelques instants pour évaluer le sentiment prédominant chez-vous , d’une façon générale je parle. Est-ce la joie?
L'insouciance? La confiance? La sérénité?
La paix? Ou bien la solitude, la tristesse, l'amertume? Êtes-vous sujet à l'anxiété chronique, à la dépression?
Ces questions sont essentielles pour comprendre ce qui se passe ici, là-dedans. Et aujourd'hui, je vais poursuivre la réflexion sur le manque ou bien le déficit d'amour de soi - un sujet que j'ai déjà abordé dans plusieurs autres vidéos. Et il y en a une en particulier à laquelle je pense.
Donc si vous ne l’avez pas encore visionnée, bah je vous laisserai le lien en suggestion, ici. Dans cette vidéo aujourd’hui, je vais me focaliser sur cette voix autocritique qui est une manifestation parmi d’autres du déficit d’amour de soi. Dans un premier temps : de quoi parle-t-on?
Déjà ; c’est quoi le déficit d’amour de soi, ou bien c'est quoi l'amour de soi d’une façon générale? Dans le passé, j'ai déjà utilisé le graphique suivant que voyez à l'écran pour schématiser l'amour de soi. Ce graphique n'est pas du tout mathématique.
C’est tout simplement une façon d’illustrer, une illustration graphique me permettant d'élucider mon idée. Donc, si on considère cet axe horizontal comme étant l'axe de l'amour de soi, le centre encerclé ici représenté par une ellipse, représente la zone d'équilibre, à droite on tend vers l'excès au point de devenir obsédé par sa propre personne, ce qui donne des comportements et des structures de personnalités narcissiques, ayant le sens du droit, le sens de supériorité et surtout la dévalorisation de l'autre. À gauche on tend plus vers le déficit d'amour de soi, c’est l’opposé.
Et il y a un déficit au point de se dévaloriser soi-même et de survaloriser les autres. Donc le déficit d’amour de soi c’est dans cette zone, plutôt à gauche. On est carrément dans un schéma de renoncement à soi-même, la tendance à se sacrifier pour satisfaire les exigences de l'autre, en s'oubliant soi-même, en négligeant ses propres besoins.
. . voire ne pas avoir conscience d'avoir des besoins propres.
Et j'ai expliqué ce point en détail, ce schéma en particulier dans une précédente vidéo que j'ai intitulé le syndrome du sauveur-satisfacteur. Pour les personnes qui ne l’ont pas encore visionnée et qui seraient intéressées, pour mieux comprendre ce syndrome, vous trouverez le lien en suggestion. La zone d'équilibre, donc je reprends le graphique, la zone d’équilibre, celle du milieu, serait d'avoir une intégration saine du sens du soi et de l'autre.
C'est à dire les deux en même temps. Une façon de coexister d’une manière équilibrée. Bon personne n'est parfait.
On peut osciller des moments légèrement vers la gauche ou vers la droite. . .
Mais globalement, on peut dire qu'on a un sens équilibré de l'amour de soi lorsque l'ensemble de ces expériences nous permettent d'avoir notre place et laisser la place à l'autre. Le déficit d'amour de soi c'est le renoncement à soi-même pour satisfaire les exigences de l'autre. C'est un mécanisme, qui généralement, a été appris à l'enfance, soit parce qu’on a grandi dans certaines conditions, ou peut-être parce qu’on a imité nos parents, notre famille, peut-être que les parents étaient eux-mêmes dans des schémas de renoncement à soi.
Dans certains cas l'origine peut être la servitude apprise à l’enfance. J'ai expliqué aussi ce point dans une précédente vidéo que vous trouverez ici. La servitude apprise c’est un comportement mal-adaptatif qui a permis à l'enfant de s'adapter à sa réalité quand il était petit.
Chez l'enfant, le renoncement à soi n'émane pas d'une volonté réfléchie et délibérée, mais plutôt de son instinct de survie, d'une nécessité de s'adapter à sa réalité pour être accepté et approuvé. L'enfant pense qu'en renonçant à soi il recevra en retour l'attention, la sécurité, l'acception, l'amour, l’affection et le respect tant désirés. Et ce schéma mal-adaptatif implique une illusion de réciprocité, en d'autres termes, plus je donne aux autres, plus je me sacrifie, plus je percevrai en retour.
Il y certaines croyances déformées qui sont implantées dans l'esprit de l'enfant et qui sont à l'origine de ce déficit d’amour de soi. Ces croyances, sont entre autres : Je suis fondamentalement défectueux(se) ou mauvais. Je ne suis pas assez bien.
Je ne suis pas aimable pour qui je suis. Il ne suffit pas d'être moi-même pour être aimé(e). Je ne dois pas être moi-même sinon je serai réprimandé(e).
Et ça c'est un traumatisme. Et le coeur de ce traumatisme c'est la honte. Et c'est une croyance déformée d'être fondamentalement mauvais ou bien fondamentalement défectueux à moins de se sacrifier pour les autres.
En d'autres mots, on ne peut se sentir bien, digne, légitime, ou bien on ne peut avoir un certain soulagement temporaire qu'en prenant soin des autres tout en s'ignorant soi-même. On devient quelque part invisible dans la relation, on se sent raiment sans valeur, non aimable. C'est une douleur atroce.
c Le déficit d'amour de soi est ancré dans la honte. Et la honte ‘est un sentiment profondément enraciné dans notre esprit, ce sentiment indique que nous sommes nés mauvais et donc on n’est pas aimable. Et ça remonte aux premières phases de développement de l'enfant, avant même d'apprendre à parler, on apprend qu'on est fondamentalement mauvais.
La honte est logée dans ce qu'on appelle la mémoire implicite de l'enfant. La mémoire implicite c'est tous les souvenirs dont on n'a pas conscience de leur formation. Comme par exemple le fait d‘apprendre à marcher, à manger, à parler.
. . etc.
Tout ce qu'on a appris quand on était très jeune. Et ici la honte c'est comme si on était fondamentalement coupable de simplement exister. Beaucoup d'entre nous ont grandi en ayant honte de leur désir d'affection, de leur désir d'être touchés, aimés, vus et compris par d'autres personnes.
Et lorsqu'on se sent honteux ou humilié, nous allons automatiquement chercher à dissimuler les signaux qui pourraient indiquer aux autres que nous sommes fondamentalement mauvais. Imaginez l'esprit d'un enfant comme un terrain très fertile à tout ce que vous allez y planter. Si vous y plantez des graines, ayez la certitude qu'elles vont germer.
Ce terrain est particulièrement fertile aux graines de la peur, de la culpabilité et la honte. Parce que le cerveau humain est conçu pour nous maintenir en vie, donc sa mission principale est de nous protéger. Il est naturellement à la recherche de signaux menaçants pour notre survie.
Donc il réagit très très fort à tous les stimuli négatifs qui pourraient être considérés comme une possibilité de danger ou bien de menace pour nous. Surtout pendant les phases les plus précoces, lorsque le cerveau est encore très immature et extrêmement malléable. Lorsque ses besoins affectifs ne sont pas comblés, l'enfant n'a pas de choix que de s'adapter à sa réalité, donc de trouver des mécanismes lui permettant d'atténuer sa souffrance.
Le déficit d'amour de soi résulte d'une stratégie mal-adaptative qui consiste à idéaliser le parent et renoncer à soi-même. L'idéalisation du parent c'est un mécanisme très basique car notre survie, quand on est petit, dépend de nos parents. C’est tout à fait logique n’est-ce pas ?
On a fondamentalement besoin de croire que nos parents sont parfaits. Quand on est petit on considère nos parents un peu comme des dieux. On a besoin d’idéaliser les parents ou du moins de penser qu'ils sont appropriés, adéquats et non défaillants.
Donc si l'enfant se sent rejeté par le parent, et si le parent ne fait rien pour remédier à la situation, c'est plus optimiste pour cet enfant d'attribuer les causes de ce rejet à sa propre personne plutôt que de penser que ses parents sont défaillants. Parce que croire que ses parents sont défaillants implique un sentiment d'insécurité, donc danger ! Paradoxalement, penser qu'on est fondamentalement défaillant et non aimable est une forme d'autoprotection.
Alors bien sûr, ce ne sont pas des choses qu'on pense d'une façon délibérée ou bien qu'on choisit de penser. Cela se fait instinctivement. C'est notre instinct de survie.
Nous sommes tous nés en sachant d'une manière instinctive que notre vie dépend de notre acceptation, du fait d’être accepté par notre famille. C'est un savoir qui est inné, on est programmé ainsi. Et on le sait d’une certaine manière.
On sait qu'on ne peut pas survivre sans l'aide de notre famille, ou bien de notre tribu. C’est écrit dans notre ADN. Il y a donc une terreur innée et instinctive qui est liée au sentiment de rejet et qui active notre arsenal biologique de défenses.
Le rejet menace directement notre survie. Et d’ailleurs j’ai fait une vidéo détaillée sur la blessure du rejet. Et si vous le souhaitez, si vous ne l’avez pas encore visionnée, je vous laisserai le lien ici en suggestion.
Les attaques continues de mots critiques détruisent systématiquement notre estime de soi et la remplace par un critique intérieur très toxique qui nous juge sans cesse comme si on était fondamentalement défectueux. Parfois c'est l'extrême négligence aussi. C’est pas forcément les critiques que nous avons intériorisées, ça peut être la négligence.
Il n’y a pas forcément d'attaques directes par des mots, des réprimandes, de reproches, des critiques, etc. Mais c'est l'absence de mots, l'absence de gestes, l'absence d'affection, l’absence de présence, d'attention. .
. Donc, on finit par se sentir invisible et fondamentalement défectueux, non aimable, pas assez bien pour mériter l'attention du parent. Et l'expérience répétée du rejet est un terrain fertile pour faire germer les graines de la honte dans l'esprit de l'enfant, qui plus tard peut avoir plusieurs manifestations dans la vie d’adulte plus particulièrement la voix autocritique.
Et cette honte est un sentiment extrêmement douloureux. Pour se protéger de la souffrance engendrée par la honte, nous pouvons déployer différentes stratégies possibles. Parmi ces stratégies c'est la voix autocritique ou le critique intérieur.
Et cette voix critique, à mon sens, est souvent mal comprise dans les approches classiques de psychothérapie. Et on ne porte pas assez d’attention sur cette question pourtant fondamentale pour guérir des blessures ou des traumatismes de l’enfance. Car en réalité, cette voix trouve ses racines dans une forme de protection pour nous empêcher d'être humiliés par le monde extérieur.
Ce critique intérieur prend souvent la voix du parent qui vous a réprimandé, qui vous a jugé sévèrement et peut-être qui vous a humilié. Bon ça peut être aussi une autre personne de l'entourage. Mais souvent ce sont les parents.
Et ça peut être confirmé plus tard par exemple par un éducateur, un professeur, les copains en milieu scolaire. . .
. Donc cette voix auto-critique essaie désespérément de vous amener à vous conformer aux attentes de ce parent afin d'éviter l'expérience du rejet. Cette voix-autocritique est l'expression de la honte, c'est une fonctionnalité parmi d'autres de la honte, ce n’est pas votre voix, mais ce sont des choses que vous avez intériorisées.
Il y a 3 composantes, ou 3 parties de vous-même qui interagissent ensemble : D’abord, la partie jeune et vulnérable qui croît tout ce qu'on lui dit, qui intériorise et intègre tous les messages négatifs et donc qui croît qu'on est fondamentalement mauvais et sans valeur. Cette partie c’est la partie qui absorbe instantanément et automatiquement tous les messages négatifs. Ensuite, 2ème partie, il y a le critique intérieur, cette voix qui vous dit que vous êtes une mauvaise personne.
Et enfin la 3ème partie c’est la partie dont le rôle serait d'éviter de ressentir la honte, celle qui va exécuter des stratégies de survie comme l'évitement par exemple, ou bien la compensation par autre chose, comme les addictions, ou bien devenir un bourreau du travail, ou encore être coincé dans des cycles récurrents d’autosabotage. Et dans certains cas, une personne pourrait même avoir des comportements extrêmes qui sont susceptibles d'entraîner davantage de honte. Par exemple, une personne peut boire de l'alcool, euh beaucoup d'alcool, pour essayer d'anesthésier sa douleur.
Et puis son état d'ivresse et les tous comportements qui en découlent engendrent encore plus de honte et davantage d'autocritique. Ou encore, une personne peut avoir des accès de colère. Parce que la rage puissante masque le sentiment sous-jacent d'être une personne fondamentalement mauvaise.
Ce qui engendre à son tour encore plus de honte et d'autocritique. Et c'est un cercle vicieux. Aujourd'hui, j'aimerais vous inviter à porter un regard bienveillant envers cette partie vulnérable de vous-même, cette partie qui s'exprime à travers l'auto-critique sévère.
Vous pouvez commencer dès aujourd’hui par identifier dans votre quotidien les attaques de cette voix, les moments ou cette voix passe à l’attaque, les moments où elle est le plus susceptible de s'exprimer, d’identifier les stimuli extérieurs qui provoquent ces attaques. Alors ça ne sera certainement pas une partie de plaisir de prendre conscience de ces attaques. Ce ne sera pas très agréable de prendre conscience de la présence de ces attaques et des moments de ces attaques.
Mais la première étape c’est faire le point et mettre en lumière ces messages négatifs. Dans cette étape il s'agit d'être à l'écoute de son enfant intérieur et de simplement noter comment il exprime ses peurs, comment il exprime ses colères. Il s'agit d'être présent et de faire preuve de compassion et de compréhension, pour cet enfant intérieur.
Il s'agit aussi de séparer l'enfant de l'adulte qui étaient jusqu'alors fusionnés. Et c'est l'adulte en vous qui va prendre cet enfant par la main, qui va le consoler et lui proposer de nouvelles façons de penser et de faire. Quand je dis l'adulte et l'enfant intérieur, en réalité nous sommes tous des adultes n’est-ce pas.
Il s'agit simplement d'une représentation mentale de parties différentes de notre cerveau, de notre système nerveux. Pour simplifier, d’une façon assez schématique, disons que l'adulte c'est la partie réfléchie et analytique, l'enfant intérieur c'est plutôt la partie émotionnelle. Donc il s'agit de créer une relation de coopération entre ces deux parties du cerveau et faire en sorte qu'elles collaborent pour trouver un équilibre.
Pour approfondir ce travail, j'organise un atelier exclusif sous forme de webinaire en direct, qui sera dédié spécifiquement à cette thématique. Il aura lieu en direct le 22 janvier, le 22 janvier de cette année 2022. Et vous allez apprendre des outils pratiques à appliquer dans votre quotidien pour déloger définitivement cette voix autocritique et apprendre à remplacer ces messages destructeurs par des messages et des comportements plus constructifs, c’est pour apprendre à vous aimer, à aimer davantage la personne que vous êtes.
Et si vous m’écoutez après le 22 janvier, le webinaire sera disponible en rediffusion avec tous les documents partagés et vous trouverez toutes les infos via le lien indiqué dans la description, c’est-à-dire en dessous de la vidéo et le premier commentaire épinglé. Pour finir et surtout ne pas manquer d'originalité, un petit pouce bleu pour améliorer le référencement de la vidéo sur YouTube. Merci beaucoup pour votre écoute et à bientôt.